Ressources en eau
En quête d’une stratégie commune
Les «États généraux de l’eau pour l’agriculture» se sont tenus vendredi dernier à Fauverney.

La Chambre d’agriculture de Côte-d’Or a réuni le 22 novembre l’ensemble des acteurs de l’eau, avec l’ambition d’établir les prémices d’une stratégie commune visant à pérenniser la ressource dans le département. Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture, a introduit ce rendez-vous en reprenant un récent propos du ministre : «Nous ne pouvons plus regarder l’eau tomber durant les six premiers mois de l’année, puis passer le reste du temps à la chercher». Le responsable côte-d’orien a rappelé les grandes difficultés rencontrées ces derniers mois dans l’abreuvement du bétail et l’irrigation des cultures. À l’heure où l’impact du changement climatique se fait de plus en plus ressentir, des solutions doivent être trouvées le plus rapidement possible, notamment dans le stockage de l’eau. Le statut particulier de la Côte-d’Or -tête de bassins- engendre de nombreuses contraintes qui doivent être prises en compte dans les réflexions.
À la traîne
Plusieurs exposés ont mis en évidence une certitude : le changement climatique va s’accentuer dans les années à venir. Si rien n’est fait, les difficultés agricoles vont se multiplier. La France a du pain sur la planche car elle compte déjà beaucoup de retard sur d’autres pays européens. La Côte-d’Or, elle, est également à la traîne sur le plan national. L’irrigation n’excède pas 1,5 % de sa SAU, les quantités moyennes apportées à hectare ne sont que de 1 000 m3, alors que la moyenne française s’élève à 1 700 m3. En Espagne, un hectare irrigué reçoit la bagatelle de 4 800 m3 ! Nicolas Michaud a pointé du doigt un manque d’ambition général sur la question. L’élu en charge du dossier de la gestion de l’eau à la Chambre d’agriculture a cité une récente prise de décision en région Rhône-Alpes : «pas moins de 100 retenues collinaires vont voir le jour là-bas, le préfet est à l’origine de ce projet. Et nous, que faisons-nous ? L’eau que nous ne sommes pas capables de retenir va remplir les retenues de nos voisins. Je pense que tout le monde pourrait en bénéficier. Nous sommes pourtant sur le même territoire de l’agence de l’eau RMC».
Interventions
L’agence de l’eau a quelque peu «botté en touche» sur les questions relatives à la création de retenues d’eau, rappelant que sa principale mission était liée avant tout à la qualité de l’eau. D’autres responsables agricoles se sont exprimés lors de cette réunion. Une police de l’eau à revoir, des réserves d’eau à réhabiliter, d’autres stratégies à mettre en place…
Un certain nombre de points ont été proposés. Les services de l’État ont rappelé que la gestion de la ressource allait connaître «un nouvel élan» avec la mise en place de projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE), récemment instruits par le gouvernement. Cette notion de PTGE laissait pourtant perplexes certaines personnes dans la salle (voir réactions). Très attendue à ces États généraux de l’eau pour l’agriculture, Marie-Guite Dufay, présidente de la Région, a répondu à une demande récurrente de la profession : «La ligne Feader concernant le financement des retenues d’eau n’a jamais été retirée puisqu’elle n’y a jamais figuré. En effet, la commission européenne s’y est toujours opposée pour des raisons écologiques. Sachez que nous œuvrons en votre direction, en assurant un lobbying à Bruxelles pour faire évoluer les futurs programmes européens. Nous nous mobilisons pour que les budgets ne baissent pas, et pour que la question de l’eau soit prise en compte, avec la nécessité de financer des stockages».
«Des choix importants à faire»
Dominique Girard, vice-président du Conseil départemental, a assuré que le Département donnait son maximum pour aider la profession : «Dans le passé, nous pouvions contribuer directement au financement des retenues. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus difficile avec la loi Notre. Notre politique vise néanmoins à accompagner le plus possible l’agriculture, sachant qu’une réponse immédiate est nécessaire face aux évènements sécheresse. Nous avons mis en œuvre une stratégie d’adaptation au changement climatique d’un peu plus de 10 millions d’euros pour les cinq années qui viennent, celle-ci rejoint le partenariat avec la Chambre d’agriculture et notre nouvel accord-cadre à hauteur de 15 millions. Nous cherchons à accompagner au mieux toutes les adaptations actuelles : le stockage quand cela est possible, la récupération des eaux de toitures (une exploitation peut facilement stoker 100 m3, c’est toujours cela qui n’est pas pris sur le réseau). Nous accompagnons l’évolution des pratiques, notamment dans le monde viticole. Chaque fois que la température monte d’un degré, il faut le savoir, c’est comme si on s’élevait de 180 m… Des choix importants sont à faire dans notre département si nous voulons disposer de notre propre alimentation, Les produits agricoles de Côte-d’Or doivent pouvoir fournir les millions de repas dans nos collèges et établissements sociaux et médico-sociaux».
À la traîne
Plusieurs exposés ont mis en évidence une certitude : le changement climatique va s’accentuer dans les années à venir. Si rien n’est fait, les difficultés agricoles vont se multiplier. La France a du pain sur la planche car elle compte déjà beaucoup de retard sur d’autres pays européens. La Côte-d’Or, elle, est également à la traîne sur le plan national. L’irrigation n’excède pas 1,5 % de sa SAU, les quantités moyennes apportées à hectare ne sont que de 1 000 m3, alors que la moyenne française s’élève à 1 700 m3. En Espagne, un hectare irrigué reçoit la bagatelle de 4 800 m3 ! Nicolas Michaud a pointé du doigt un manque d’ambition général sur la question. L’élu en charge du dossier de la gestion de l’eau à la Chambre d’agriculture a cité une récente prise de décision en région Rhône-Alpes : «pas moins de 100 retenues collinaires vont voir le jour là-bas, le préfet est à l’origine de ce projet. Et nous, que faisons-nous ? L’eau que nous ne sommes pas capables de retenir va remplir les retenues de nos voisins. Je pense que tout le monde pourrait en bénéficier. Nous sommes pourtant sur le même territoire de l’agence de l’eau RMC».
Interventions
L’agence de l’eau a quelque peu «botté en touche» sur les questions relatives à la création de retenues d’eau, rappelant que sa principale mission était liée avant tout à la qualité de l’eau. D’autres responsables agricoles se sont exprimés lors de cette réunion. Une police de l’eau à revoir, des réserves d’eau à réhabiliter, d’autres stratégies à mettre en place…
Un certain nombre de points ont été proposés. Les services de l’État ont rappelé que la gestion de la ressource allait connaître «un nouvel élan» avec la mise en place de projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE), récemment instruits par le gouvernement. Cette notion de PTGE laissait pourtant perplexes certaines personnes dans la salle (voir réactions). Très attendue à ces États généraux de l’eau pour l’agriculture, Marie-Guite Dufay, présidente de la Région, a répondu à une demande récurrente de la profession : «La ligne Feader concernant le financement des retenues d’eau n’a jamais été retirée puisqu’elle n’y a jamais figuré. En effet, la commission européenne s’y est toujours opposée pour des raisons écologiques. Sachez que nous œuvrons en votre direction, en assurant un lobbying à Bruxelles pour faire évoluer les futurs programmes européens. Nous nous mobilisons pour que les budgets ne baissent pas, et pour que la question de l’eau soit prise en compte, avec la nécessité de financer des stockages».
«Des choix importants à faire»
Dominique Girard, vice-président du Conseil départemental, a assuré que le Département donnait son maximum pour aider la profession : «Dans le passé, nous pouvions contribuer directement au financement des retenues. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus difficile avec la loi Notre. Notre politique vise néanmoins à accompagner le plus possible l’agriculture, sachant qu’une réponse immédiate est nécessaire face aux évènements sécheresse. Nous avons mis en œuvre une stratégie d’adaptation au changement climatique d’un peu plus de 10 millions d’euros pour les cinq années qui viennent, celle-ci rejoint le partenariat avec la Chambre d’agriculture et notre nouvel accord-cadre à hauteur de 15 millions. Nous cherchons à accompagner au mieux toutes les adaptations actuelles : le stockage quand cela est possible, la récupération des eaux de toitures (une exploitation peut facilement stoker 100 m3, c’est toujours cela qui n’est pas pris sur le réseau). Nous accompagnons l’évolution des pratiques, notamment dans le monde viticole. Chaque fois que la température monte d’un degré, il faut le savoir, c’est comme si on s’élevait de 180 m… Des choix importants sont à faire dans notre département si nous voulons disposer de notre propre alimentation, Les produits agricoles de Côte-d’Or doivent pouvoir fournir les millions de repas dans nos collèges et établissements sociaux et médico-sociaux».
Réactions
À l’issue de la réunion, Vincent Lavier affichait une certaine satisfaction d’avoir mobilisé autant de décideurs, dans une salle particulièrement bien garnie : «Je pense qu’ils ont compris l’importance du dossier. Même si cela reste aujourd’hui des paroles, tout ce que nous avons entendu est plutôt positif. Les acteurs de l’eau sont unanimes sur l’idée que nous ne pouvons pas en rester là, nous saurons les rattraper si rien n’évolue. Il faut travailler tous ensemble sur des réserves multi-usages, ce sera le meilleur moyen d’y arriver et de pérenniser la ressource». Pascal Chadoeuf, président des irrigants de Côte-d’Or, restait quelque peu sur sa faim sur les espoirs portés dans les PTGE : «Si nous rentrons dans ce cadre, nous allons faire face à une machine de guerre. Les dossiers PTGE seront remis au sein des commissions locales de l’eau (Cle) qui sont détenues par la métropole. Aujourd’hui, nous n’avons pas eu de réponse sur nos dossiers en attente, la question des financements reste malheureusement assez floue».