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Grandes cultures

En «plaine» moisson

Un jeune agriculteur de la plaine dijonnaise présente ses productions végétales : ses cultures actuellement récoltées et celles qui le seront plus tard, dans la saison.
Par Aurélien Genest
En «plaine» moisson
Le maïs semence, culture à forte valeur ajoutée, est cultivé pour la sixième année consécutive.
La moisson a débuté le 22 juin à la SCEA Thivant, à Aiserey. L’exploitation comptant 200 ha de grandes cultures a fauché sa trentaine d’hectares d’orges d’hiver en variétés Étincel et Hirondella avec un rendement moyen supérieur à 80q/ha. En plus de la quantité, la qualité est aussi au rendez-vous avec un calibrage à 90% et un taux de protéines de 10%. «Cette année, avec la forte pression d’insectes que nous avons eue à l’automne, il ne fallait surtout pas se passer des insecticides», fait remarquer Vianney Thivant. Ce jeune homme de 25 ans, en cours d’installation sur la ferme familiale, observe que les «bouts de parcelles» non traités n’ont pas donné le moindre épi ou presque: «la différence avec le reste du champ était vraiment impressionnante. Les orges non traitées ont été sévèrement impactées par la jaunisse nanisante, cette maladie ne pardonne rien».

Moutarde et blé en attente
Après quatre journées de batteuse, Vianney Thivant et son père Jean-Marie ont attendu un petit moment avant de repartir moissonner. Leurs parcelles de moutarde n’étaient d’ailleurs pas encore parfaitement mûres le 2 juillet : «nous pensions y aller cet après-midi. Mais après plusieurs analyses, il faudra attendre encore un peu», notait le Côte-d’orien arrivé sur l’exploitation en début d’année 2019. Celui-ci préférait ne pas se prononcer sur le futur niveau de la récolte : «il est difficile de l’estimer aujourd’hui même si, d’apparence, les plantes sont plutôt belles. Nous avons fait un test Berlèse en analysant vingt pieds de moutarde dans cinq parcelles. Entre 16 et 56 larves d’altises ont été observées, elles sont bien présentes dans le secteur. Et de plus en plus chaque année, c’est inquiétant... Nous sommes intervenus dans les champs quand cela était nécessaire mais le potentiel a peut-être été impacté. À noter que, cette année, contrairement aux grosses altises, les méligèthes ont été un peu moins nombreuses, c’est déjà un bon point». Les blés de la SCEA Thivant, en variétés Goncourt, Amstrong, Montecarlo, Oregrain et Absalon, devaient être fauchés dans la foulée, vraisemblablement ces tout derniers jours. Une certaine hétérogénéité de rendements était attendue : «les cultures sur les veines de sables ont souffert du sec de mars et avril, les parcelles sont très claires et nous voyons même à travers... C’est en revanche plus prometteur dans les terres plus profondes : le blé a beaucoup mieux résisté et comme un peu partout, le remplissage des grains s’est effectué dans de bonnes conditions».

Bientôt la mi-temps
Jean-Marie et Vianney Thivant reprendront du service dans plusieurs semaines, notamment dans leurs parcelles d’oignons, qui font face à une importante pression de mildiou : «il est vraiment difficile de contenir cette maladie. L’humidité, cumulée aux douces températures, a été favorable à son apparition et son développement. La récolte devrait avoir lieu autour du 10 août, le potentiel est d’ores et déjà impacté. En ce moment, les oignons ont d’importants besoins en eau, nous sommes dans une période charnière. C’est pourquoi nous irriguons en espérant que les restrictions d’usage arriveront le plus tard possible».Vianney Thivant est aussi très attentif au développement de son maïs semence, cultivé sur 13 ha : «Le champ concerné a lui aussi besoin d’eau, l’irrigation est également de rigueur et c’est encore l’occasion de rappeler la nécessité de pouvoir irriguer ce type de culture. Il y a toute une filière derrière le maïs semence, et beaucoup d’emplois à la clé». L’épuration a été effectuée récemment, avec l’aide du groupement d’employeurs AgriRessources 21 : «nous faisons appel à lui lors de chaque campagne. Une douzaine de personnes ont été mises à disposition au moment où il le fallait, c’est très pratique. Du maïs semence, cela fait six ans que nous en faisons, il s’agit d’une culture à forte valeur ajoutée, qui valorise très bien l’irrigation sur la ferme. L’aspect social est aussi très important: cette culture monopolise beaucoup de travailleurs». La SCEA Thivant compte également du tournesol, du soja et du sorgho sur son assolement.

Récoltes, l’enquête est lancée

La Chambre d’agriculture de Côte-d’Or recueille, comme chaque année, les résultats des moissons dans les différentes zones du département. Les agriculteurs qui souhaitent participer à cette enquête peuvent se procurer un formulaire sur www.cote-dor.chambagri.fr ou le demander à Pauline Allard, conseillère grandes cultures (03 80 91 06 76, 06 08 72 15 30, pauline.allard@cote-dor.chambagri.fr). La démarche est simple et s’intéresse à toutes les productions végétales. Le rendement, la date de semis, les variétés, la profondeur des sols, les amendements organiques et le nombre de fongicides peuvent être renseignés. Exactement 684 réponses avaient été enregistrées lors de l’enquête 2019, pour une étude portant sur un total de près de 12 000 hectares.