Visites proposées par la FDSEA et les JA
En direct des exploitations... et des préoccupations
Le président de la FNSEA, le préfet de Côte d'Or et le sous-préfet de Montbard sont allés à la rencontre des agriculteurs du département.
Mercredi 12 décembre, Xavier Beulin a pris la direction de Venarey-lès-Laumes. Le lendemain, Pascal Mailhos et Olivier Huisman sont allés dans le canton d'Aignay-le-Duc. «L'objectif était de leur rappeler les priorités à remonter au niveau national» signale Jean Bertrand, secrétaire général de la FDSEA. La visite du président de la FNSEA s'est déroulée en zone tuberculose bovine, zone intermédiaire et zone défavorisée. «Il y avait tout ! Nous lui avons même parlé des problèmes de curages des ruisseaux» ajoute Jean Bertrand. Pour le secrétaire général côte d'orien, le dossier tuberculose reste l'une des priorités : «Xavier Beulin ne peut pas gérer le dossier sanitaire, mais il peut faire en sorte que les OPA nationales ne lâchent pas notre département pour sauvegarder les autres. La situation est compliquée et les contraintes sont nombreuses. On l'a vu avec les producteurs d'Epoisses, comme Gilles Laffage, embêté avec sa production. les prophylaxies ont démarré, nous avons déjà un certain nombre d'abattages diagnostics, une exploitation positive et deux en attente». A Quemigny-sur-Seine, Pascal Mailhos et Olivier Huisman étaient également dans le vif du sujet avec des ateliers engraissement, lait, vaches allaitantes et céréales devant eux. Plusieurs responsables professionnels leur ont exposé tour à tour les principales problématiques agricoles du département, avec notamment un dossier «directive nitrates» particulièrement pointé du doigt (voir encadré). «J'espère que toutes ces revendications seront prises en compte. Nous faisons tout ce que nous pouvons sur tous les dossiers, et pas qu'une fois tous les six ans. J'espère que les gens en tiendront compte au moment des élections» termine Jean Bertrand.
Les revendications
Production laitière : FDSEA et JA demandent aux Pouvoirs Publics de s'engager par des mesures concrètes pour:
'¢ Une gestion politique et structurante des volumes au niveau national (éclairage des marchés, connaissance des volumes, des solutions pour les laits précaires).
'¢ Un mécanisme de substitution à la TFA dans un cadre collectif et équitable.
'¢ Des mesures pour faire face à la volatilité des prix et des charges.
'¢ Une fiscalité adaptée à leurs contraintes d'éleveurs.
'¢ La suppression des mesures administratives à caractère distorsif (notamment la refonte de la directive nitrates) qui pénalisent l'élevage et ne rendent, au final, pas service à l'environnement.
Règlementations environnementales et contraintes de production : FDSEA et JA demandent un moratoire sur la révision des zones vulnérables. Le but est de sortir de cette «logique du chiffre». Les périmètres concernées ne présentent (à deux exceptions près) aucune mesure à plus de 40 mg/l. Les efforts déjà consentis localement par la profession montrent des premiers résultats positifs. A l'inverse, les impacts d'un classement global n'auraient qu'une incidence limitée sur la qualité de l'eau et seraient dramatiques d'un point de vue économique pour les exploitations agricoles de ces territoires. FDSEA et JA attendent de la part du gouvernement et de ses différents représentants locaux une mobilisation forte pour revoir la copie sur le cadrage du 5ème programme d'action Directive Nitrates. En ce qui concerne la police de l'eau, FDSEA et JA demandent que la profession agricole et l'administration (DDT, Onema) se réunissent pour définir des règles communes d'entretien régulier des cours d'eau et fossés, comme cela a déjà pu être mis en place dans d'autres départements comme le Bas Rhin.
Pac et problématique des zones intermédiaires : La convergence nationale des aides est indispensable. Pour autant, les exploitations situées en zone intermédiaire ne bénéficient pas du même potentiel de production que d'autres régions. Cela implique un moindre bénéfice des marchés lorsqu'ils sont favorables, des systèmes plus extensifs en élevage du fait d'une production fourragère plus faible et un niveau d'aide à l'hectare faible du fait d'une moindre intensification. Partant de ce constat, la Côte d'Or n'est pas favorable à une régionalisation des aides, qui conduirait encore à une perte nette pour la Côte d'Or. Le département 21 demande la mise en place d'un soutien spécifique de handicap pour toutes les productions sur les départements de zone intermédiaire. Compte tenu du faible niveau de d'aide à l'hectare (1er et 2ème pilier), la Côte d'Or ne peut plus se permettre de perdre le moindre soutien. FDSEA et JA souhaitent que la zone défavorisée simple reste à son niveau actuel.