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Mouvement syndical

Éleveurs oui, mais engagés

Depuis sa mise en place il y a an, le système Cœur de Gamme rebaptisé Eleveur et engagé, permet aux agriculteurs de mieux valoriser leurs races à viande. Il serait néanmoins appliqué différemment selon les enseignes. Forts de ce constat, les agriculteurs se sont mobilisés mercredi 17 mai à l’appel de la FNB devant le centre commercial Leclerc de Varennes-Vauzelles.
Par Céline Clément
Éleveurs oui, mais engagés
Les agriculteurs se sont mobilisés mercredi 17 mai à l’appel de la FNB afin de défendre le système Éleveur et engagé.
Ils étaient une dizaine d’adhérents de la FDSEA 58 à se mobiliser, mercredi 17 mai, devant le centre commercial Leclerc. Un seul mot d’ordre : «Quand Leclerc et Auchan ne respectent pas leurs engagements». Les agriculteurs inscrits dans le système Eleveur et engagé se plaignent des différences de politiques conduites par les enseignes.
Si certains groupes comme Carrefour et Système U ont mis en œuvre l’engagement pris il y a un an, d’autres enseignes, plus indépendantes comme Leclerc, Auchan et Attac ne l’auraient pas appliqué.
C’est en tout cas le constat tiré par les agriculteurs. «Malgré la signature nationale, ça n’arrive pas à se démultiplier sur le terrain alors que l’engagement pris était de 50% du volume du rayon boucherie en race à viande et la restitution de la plus value à l’éleveur», explique Lucie Lecointe, animatrice de la FDSEA de la Nièvre, pour qui le «seul engagement clair, c’est la signature et le respect du Cœur de Gamme, et sa déclinaison locale».

Un achat plus responsable
Initialement le système Coeur de Gamme repose sur plusieurs engagements, dont le principal consiste à valoriser les races allaitantes. Première catégorie : le prix d’appel ou entrée de gamme, représenté par les vaches laitières de réforme (30% de la consommation). Vient ensuite le Coeur de Gamme représenté par les races à viande (50% de la consommation). Enfin dernière catégorie : le haut de gamme (bio, label rouge, AOP). Sans pour autant dénigrer la première catégorie, les agriculteurs du Cœur de Gamme souhaitent avant tout voir leur production mieux valorisée. Normalement, la plus value est de l’ordre de 1€ par kg de carcasse. Un coût qui ne se répercute pas vraiment sur le prix de la viande pour les consommateurs. «Pour rémunérer les producteurs, l’incidence sur le prix à la consommation est relativement faible», résume Lucie Lecointe. «De plus l’achat est plus responsable. Quand le consommateur achète, il a la garantie que le travail du producteur soit plus justement rémunéré. Actuellement, on observe des prix de l’ordre de 3,50€ le kg de carcasse, nous on veut qu’il soit de 4,50€ le kg, c’est-à-dire qu’il tienne compte des coûts de production. Depuis plus de dix ans, le prix de la viande n’a pas changé alors que les charges ne font qu’augmenter. La mise en place du Cœur de Gamme a aussi pour vertu de mettre plus de transparence et d’équité dans le partage de la valeur ajoutée parmi les acteurs de la filière».
La production Cœur de Gamme est par ailleurs soumise à un cahier des charges spécifique avec des critères d’âge et de maturation, ce qui représente une deuxième garantie pour le consommateur. Une production de qualité que les éleveurs aimeraient enfin voir reconnue à sa juste valeur.