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Edito

Edito Enmanuel Bernard

Emmanuel Bernard, agriculteur dans la Nièvre, président de la FDSEA 58 et vice-président de la FNB, réagit face à l’action symbolique de Michel-Edouard Leclerc sur le prix de certaines baguettes de pain.

Par Emmanuel Bernard, agriculteur, président de la FDSEA 58 et vice-président de la FNB
Edito Enmanuel Bernard
Emmanuel Bernard réagit à la polémique provoqué par Michel-Edouard Leclerc (Crédit Réussir SA)

Cette nouvelle année apporte comme toujours son lot de bonnes résolutions. Michel-Edouard Leclerc explique dans les médias être aux côtés des producteurs, invoquant les alliances locales comme le Graal de la relation commerciale. Ensuite, dans la presse écrite, à coups de messages publicitaires, son enseigne explique en quoi il est important de faire des promotions afin de soutenir les producteurs ! Enfin, dans le cadre des mises en avant de produits, les magasins Leclerc proposent des promotions complètement délirantes… La baguette de pain, le litre de lait, le steak haché frais sont mis en rayon à des tarifs ne permettant pas de rémunérer tous les acteurs de ces filières. Ces pratiques ne choquent peut-être personne alors qu’elles participent à l’affaiblissement de notre souveraineté alimentaire. Que ce soit en productions végétales ou productions animales*, les enjeux de valeurs sont essentiels. D’autre part, les prix pratiqués ne permettent pas de rémunérer la main-d’œuvre. Cela m’amène à poser deux questions : Comment Monsieur Leclerc peut-il se vanter d’être le grand défenseur du pouvoir d’achat alors qu’avec ses pratiques commerciales il n’intègre pas la rémunération de ses collaborateurs ?

Quel avenir pour notre sécurité alimentaire face à des pratiques d’un gourou de la destruction de valeur ?

* Pour la filière bovine, cela représente plus de 500 000 emplois en France.