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Syndical

Durcissement de l’action syndicale en vue

Près de trois semaines après les dernières opérations de blocage des abattoirs et la table-ronde filière présidée par le Ministre de l’agriculture, les 22 départements du grand Massif Central ont affiné leur stratégie en direction de l’aval de la filière au cours d’une réunion du Berceau des Races à Viande, le 2 juin à Aubière(63).
Par FDSEA 58
Deux centcinquante millions d’euros, rien que ça … Cette coquette somme n’est autre que la part financière, identifiée par le dernier rapport Chalmin, qui entre 2013 et 2014, a glissé de l’élevage vers les poches de l’aval de la filière et de la grande distribution !

Et alors que le prix de la viande bovine à la consommation ne cesse de croître et que la consommation est stabilisée, voire même en hausse (+ 5 %) sur le haché, les opérateurs de la filière se payent le luxe de considérer que lorsqu’ils parlent de prix, les éleveurs se mêlent de ce qui ne les regarde pas - dixit Jean-Paul Bigard, président du Syndicat national de l’Industrie des Viandes – Pas mieux l’attitude des représentants de Coop de France qui, face à cette sortie désabusante, se terrent dans le silence. D’où l’adage : «Qui ne dit mot consent …»

Pourtant, nombre d’indicateurs sont au vert sur le marché alors que les éleveurs s’enterrent une crise financière et morale sans précédent. Dans tous les pays du monde, le prix de la viande est en augmentation – 6 à 7 €/kg en Afrique du Nord -, les abattages de viande halal ont repris et le jeu des parités monétaires est très favorable à l’export pays-tiers en ce moment-même.

Si l’on ajoute à ces éléments tangibles, le fait que depuis des mois maintenant l’aval s’attache à falsifier ses remontées de cotations et que certaines entreprises ont dernièrement souhaité ne pas donner suite à une opportunité d’export de 24000 tonnes sur pays-tiers au prétexte que cela allait tendre le marché intérieur, il s’avère indispensable de ne plus laisser une filière à la dérive malmener ses fournisseurs exclusifs : les éleveurs.
Le syndicalisme ne transigera pas sur la nécessaire remontée des prix des animaux et met à nouveau en garde l’aval du risque réel de débordement d’éleveurs exaspérés par l’odieuse manipulation dont ils sont victimes. Aujourd’hui le feu est dans les campagnes. Demain, il sera devant, voire dans les abattoirs. Des revenus en berne, les éleveurs n’en veulent plus.