Portrait
Du Népal à l’animation syndicale
Originaire de Saint-Denis-sur-Ouanne, en Puisaye, Manon Da Costa est la nouvelle animatrice syndicale de la FDSEA 89. Fraîchement revenue d’un stage au Népal, elle apportera son expérience de gestion de projets à la section des exploitants agricoles.

Depuis le 18 novembre dernier, un nouveau visage a fait son apparition dans les locaux de la FDSEA 89. À 24 ans, Manon Da Costa est la nouvelle animatrice syndicale de la section des exploitants agricoles. Et son sourire en dit long sur sa joie d’intégrer sa nouvelle équipe.
Originaire de Saint-Denis-sur-Ouanne, en Puisaye, Manon Da Costa voyait son avenir dans le médical. «Après mon Bac S, je voulais devenir chirurgienne dans l’humanitaire. J’ai fait deux années de médecine, mais j’ai été recalé à cause de mon niveau d’anglais», rit-elle.
C’est à l’Istom (Institut supérieur technique d’Outre-Mer) qu’elle rebondit et décroche son diplôme au bout de quatre ans. «J’ai directement intégré la deuxième année, où j’ai eu mon premier stage agricole, de deux mois, dans un élevage de brebis, à Plouvien (Finistère)».
En troisième année, la jeune femme prend une destination beaucoup plus exotique. «Je suis partie en Équateur pendant quatre mois et demi, sur la mise en place d’une coopérative de produits agricoles», poursuit Manon Da Costa. «L’Équateur venait de subir un tremblement de terre et à l’issue de ça, les agriculteurs du village où j’étais ont décidé de se fédérer et de monter une coopérative agricole. J’ai travaillé sur le thème du café».
Le but ? Améliorer tous les processus du séchage du café. «L’idée était de trouver des alternatives, comme des tables en bambou pour éviter que le café soit à même le sol. C’était aussi participer à la récolte et à la torréfaction du café. Ainsi qu’à lui trouver des débouchés pour savoir où est-ce qu’on pouvait le vendre, en établissant des coûts de production».
Une spécialisation d’ingénieur agronome
Lors de sa quatrième année, Manon Da Costa intègre «la mission jeune expert». «On est parti, en groupe de neuf, avec l’objectif de monter un projet sur l’année». Avec une première partie économique dont la mise en place d’un business plan. Et un projet de fond sur le long terme. «Pour le business plan, on a travaillé sur l’embouche bovine au Mali pour un porteur de projet français».
La seconde étape de l’année était de trouver un projet. C’est avec l’entreprise Raywana, qui fait de la Guayusa (une plante qui se consomme comme le thé, aux vertus énergisantes) que cela se fait. «L’entreprise avait pour but de se faire certifier bio pour se mettre le marché français. On a donc fait une étude de marché sur l’Île de France pour savoir si ça pouvait intéresser des magasins. Il y avait aussi l’objectif de mettre en place la certification biologique en Équateur». Pour cela, la nécessité de former un groupement de producteurs (qui fournissent Raywana) et de le certifier s’est imposée.
En cinquième et dernière année, Manon Da Costa décide de se spécialiser en management de la qualité, à l’ISA (école d’ingénieur agroalimentaire) de Lille. «Une partie des cours était sur projet de fond de deux mois, avec pour thème la réduction des antibiotiques dans la filière porcine de qualité», explique-t-elle.
«Ce sont les agriculteurs qui nous nourrissent»
Pour cela, il a fallu établir un cahier des charges de la filière, trouver des alternatives aux antibiotiques, rencontrer certains producteurs pour savoir ce qu’ils étaient prêts à faire. «On est parti du postulat que pour réduire les antibiotiques, il fallait que les animaux tombent moins malades». Alors comment faire ? «Il y a toutes les techniques sanitaires, éviter toutes les contaminations croisées, etc. On a aussi proposé des alternatives naturelles, comme de mettre de l’ail dans les portions, ou de la spiruline, qui renforcent les défenses immunitaires».
C’est au Népal que la jeune icaunaise termine son périple. Un stage de quatre mois et demi sur place avec l’entreprise Terre Exotique (entreprise d’épices). «Je suis partie sur le thème de la baie timur. Le but était d’améliorer la qualité du produit et les conditions de production, ainsi que le côté structuration de la filière».
À la suite de ça, c’est dans l’Yonne qu’elle décide de poser ses valises. «J’avais envie de rentrer en France, où il y a des choses à faire, avec des valeurs sûres. Pendant mon stage, j’ai vu que la FDSEA cherchait une animatrice syndicale, alors j’ai postulé», raconte-t-elle. «Dans le monde agricole, les agriculteurs se font taper sur les doigts alors que ce sont eux qui nous nourrissent. Et ça, on a tendance à l’oublier. Alors je voulais défendre des valeurs qui me correspondent et où je me reconnais. Il y a de gros challenges, notamment sur la question du climat, alors je voulais en faire partie. Malgré tout, c’est bien beau de voyager, mais on est quand même bien en France», sourit Manon Da Costa.
Manon Da Costa, animatrice syndicale,
est joignable au 03 86 49 48 10.
Originaire de Saint-Denis-sur-Ouanne, en Puisaye, Manon Da Costa voyait son avenir dans le médical. «Après mon Bac S, je voulais devenir chirurgienne dans l’humanitaire. J’ai fait deux années de médecine, mais j’ai été recalé à cause de mon niveau d’anglais», rit-elle.
C’est à l’Istom (Institut supérieur technique d’Outre-Mer) qu’elle rebondit et décroche son diplôme au bout de quatre ans. «J’ai directement intégré la deuxième année, où j’ai eu mon premier stage agricole, de deux mois, dans un élevage de brebis, à Plouvien (Finistère)».
En troisième année, la jeune femme prend une destination beaucoup plus exotique. «Je suis partie en Équateur pendant quatre mois et demi, sur la mise en place d’une coopérative de produits agricoles», poursuit Manon Da Costa. «L’Équateur venait de subir un tremblement de terre et à l’issue de ça, les agriculteurs du village où j’étais ont décidé de se fédérer et de monter une coopérative agricole. J’ai travaillé sur le thème du café».
Le but ? Améliorer tous les processus du séchage du café. «L’idée était de trouver des alternatives, comme des tables en bambou pour éviter que le café soit à même le sol. C’était aussi participer à la récolte et à la torréfaction du café. Ainsi qu’à lui trouver des débouchés pour savoir où est-ce qu’on pouvait le vendre, en établissant des coûts de production».
Une spécialisation d’ingénieur agronome
Lors de sa quatrième année, Manon Da Costa intègre «la mission jeune expert». «On est parti, en groupe de neuf, avec l’objectif de monter un projet sur l’année». Avec une première partie économique dont la mise en place d’un business plan. Et un projet de fond sur le long terme. «Pour le business plan, on a travaillé sur l’embouche bovine au Mali pour un porteur de projet français».
La seconde étape de l’année était de trouver un projet. C’est avec l’entreprise Raywana, qui fait de la Guayusa (une plante qui se consomme comme le thé, aux vertus énergisantes) que cela se fait. «L’entreprise avait pour but de se faire certifier bio pour se mettre le marché français. On a donc fait une étude de marché sur l’Île de France pour savoir si ça pouvait intéresser des magasins. Il y avait aussi l’objectif de mettre en place la certification biologique en Équateur». Pour cela, la nécessité de former un groupement de producteurs (qui fournissent Raywana) et de le certifier s’est imposée.
En cinquième et dernière année, Manon Da Costa décide de se spécialiser en management de la qualité, à l’ISA (école d’ingénieur agroalimentaire) de Lille. «Une partie des cours était sur projet de fond de deux mois, avec pour thème la réduction des antibiotiques dans la filière porcine de qualité», explique-t-elle.
«Ce sont les agriculteurs qui nous nourrissent»
Pour cela, il a fallu établir un cahier des charges de la filière, trouver des alternatives aux antibiotiques, rencontrer certains producteurs pour savoir ce qu’ils étaient prêts à faire. «On est parti du postulat que pour réduire les antibiotiques, il fallait que les animaux tombent moins malades». Alors comment faire ? «Il y a toutes les techniques sanitaires, éviter toutes les contaminations croisées, etc. On a aussi proposé des alternatives naturelles, comme de mettre de l’ail dans les portions, ou de la spiruline, qui renforcent les défenses immunitaires».
C’est au Népal que la jeune icaunaise termine son périple. Un stage de quatre mois et demi sur place avec l’entreprise Terre Exotique (entreprise d’épices). «Je suis partie sur le thème de la baie timur. Le but était d’améliorer la qualité du produit et les conditions de production, ainsi que le côté structuration de la filière».
À la suite de ça, c’est dans l’Yonne qu’elle décide de poser ses valises. «J’avais envie de rentrer en France, où il y a des choses à faire, avec des valeurs sûres. Pendant mon stage, j’ai vu que la FDSEA cherchait une animatrice syndicale, alors j’ai postulé», raconte-t-elle. «Dans le monde agricole, les agriculteurs se font taper sur les doigts alors que ce sont eux qui nous nourrissent. Et ça, on a tendance à l’oublier. Alors je voulais défendre des valeurs qui me correspondent et où je me reconnais. Il y a de gros challenges, notamment sur la question du climat, alors je voulais en faire partie. Malgré tout, c’est bien beau de voyager, mais on est quand même bien en France», sourit Manon Da Costa.
Manon Da Costa, animatrice syndicale,
est joignable au 03 86 49 48 10.
«Les compétences pour mener des projets»
Riche d’expériences, le profil de Manon Da Costa a intéressé la FDSEA 89. «Elle a déjà travaillé avec des agriculteurs, avec des contraintes importantes que l’on peut connaître dans les pays en développement. Ça montre une capacité à s’adapter à des environnements compliqués», commente Philippe Loussot, directeur de la FDSEA 89. «Aussi, Manon est icaunaise, elle connaît le territoire. En tant qu’ingénieur agronome, elle est capable de s’occuper de dossiers complexes. Elle a également les compétences pour mener des projets et sait travailler en groupe. Son profil est complémentaire des autres animateurs de la FDSEA mais c’est aussi la richesse de notre équipe d’avoir des gens qui voient et pensent différemment». Quant à ses missions ? «Manon va travailler sur l’animation territoriale, la relance de l’animation sur des secteurs avec moins de vie syndicale, sur la commission en viticulture, la commission de diversification et sur les dossiers transversaux que sont la communication et les actions syndicales».