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Simmental Française

Du bon travail mais pas de rémunération

Le syndicat des éleveurs de la race Simmental Française a tenu son assemblée générale le 16 février. Le président est revenu sur les difficultés récurrentes du métier.
Par Aurélien Genest
Du bon travail mais pas de rémunération
Les éleveurs s’étaient réunis à Villecomte. Une partie en salle a précédé la visite du Gaec du Creux Bleu.
La crise perdure, les rapports moraux des présidents d’OPA se ressemblent d’année en année. Celui de Sylvain Aubry ne dérogeait pas à la règle le 16 février à Villecomte, lors de l’assemblée générale du syndicat des éleveurs de Simmental Française : «A l’identique des années précédentes, nous nous retrouvons pour la tenue de cette réunion dans un contexte économique qui reste difficile pour l’agriculture et les éleveurs que nous sommes».

Le Côte d’orien a listé les lourds handicaps qui s’accumulent au fil des saisons : le prix du lait qui reste bas et n’affiche pas une réelle reprise, les charges qui augmentent malgré la rigueur de gestion des exploitations, une réelle difficulté à vendre les animaux faute de trésorerie, les difficultés économiques et structurelles de coopératives de collecte du lait et enfin une conjoncture générale morose.

Sylvain Aubry déplore également que les intermédiaires, transformateurs ou distributeurs -grandes surfaces notamment- «n’aient qu’un seul objectif : celui de faire progresser leurs marges»: «selon les calculs d’Olivier Mével, enseignant chercheur, sur un litre de lait vendu en GMS, le distributeur gagne 0,18 € de marge nette avant impôt et le transformateur entre 0,05 et 0,06 €. Le producteur ne touche quasiment rien. C’est indécent».

Difficile d’installer
Le président du syndicat a aussi pointé du doigt les réglementations devenant de plus en plus contraignantes et impliquant des démarches administratives «lourdes à gérer, très chronophages, et contreproductives, qui éloignent les éleveurs de l’essentiel de leur métier». Sylvain Aubry a parlé de «déménagement des territoires ruraux» dans son allocution : «si nous devons aborder le thème de l’aménagement du territoire, et si nous sommes d’accord sur le constat qu’il ne peut y avoir d’aménagement du territoire sans une agriculture forte et présente, nous ne pouvons que regretter qu’elle soit considérée comme le parent pauvre pour nos dirigeants politiques. Leurs décisions n’apportent que développement aux agglomérations urbaines ou périurbaines, et laissent le monde rural se démanteler». Difficile, dans ce cas, d’installer des jeunes dans la profession.

Projets 2017
Cette assemblée générale a été l’occasion de présenter les différents projets de manifestations pour l’année en cours avec le Salon international de Paris, une journée d’étude «découverte du schéma de sélection allemand en race Simmental» le 9 mars à Saint-Seine-l’Abbaye avec l’intervention de Franck Stumpenhusen, directeur de Spermex, et Jean-Georges Herr, consultant Simmental France.

Une journée de formation de juges est programmée le 16 mars, Eurogénétique se déroulera à Epinal début avril et un voyage d’étude aura lieu en Allemagne sur trois jours les 3, 4 et 5 mai. Le concours spécial se déroulera lors du Space à Rennes en septembre.

Résultats laitiers

Jean-François Dessolin, technicien à Côte d’Or Conseil Élevage, a présenté différents tableaux mettant en évidence une légère baisse de quantité de lait de 64kg/vache sur l’ensemble de la dernière campagne.

Cette diminution sera beaucoup plus significative pour la campagne en cours qui intégrera les trois quarts de l’année 2016. Le TP et le TB se sont stabilisés, contrairement au taux cellulaire qui a bondi sur la fin de campagne, contrairement aux autres races du département.

Grâce à sa mixité, la Simmental Française obtient la meilleure marge brute des races laitières de Côte d’Or avec 228€/1000 litres.