Dossier bâtiment : comment réorganiser un hangar agricole
La tendance du home staging, méthode qui consiste à redonner un coup de jeune à son intérieur, fait sa grande entrée dans le milieu agricole. Entourée de nombreux partenaires, la Chambre d’agriculture de Normandie a piloté le projet « Hangar Staging » visant à rénover les installations d’élevage laitier d’une ferme expérimentale.

Piloté par la Chambre régionale d’agriculture de Normandie, le projet « Hangar Staging » est le résultat d’une démarche collective autour de la rénovation des installations d’élevage laitier. « Le parc “bâtiment d’élevage” des exploitations laitières évolue en permanence, en raison, notamment, de la progression constante, à la hausse, de la taille des troupeaux. Le bâtiment d’élevage est au centre d’enjeux multiples : bien-être animal, performance économique, travail, durabilité, changement climatique… », indique la Chambre d’agriculture de Normandie. Devant des investissements toujours plus importants, ce projet permet d’établir une méthode de diagnostic et de raisonnement, afin de repenser et d’améliorer l’aménagement d’un bâtiment d’élevage à moindre coût en partant de l’existant, pour en faire un outil viable et durable, tant pour les éleveurs que pour les troupeaux. C’est sur la ferme expérimentale de La Blanche Maison (à Pont-Hébert, près de Saint-Lô, dans la Manche), menée en polyculture élevage, que le projet a été lancé, « avec des installations vieillissantes datant des années 1980 et un cheptel en hausse (passant de 45 à 90 vaches laitières). Les bâtiments étaient obsolètes et n’étaient plus en adéquation avec la taille du troupeau. Malgré tout, la volonté était de s’appuyer sur les infrastructures existantes (accès, nurserie, laiterie) et d’éviter de consommer du terrain en excès », explique Sylvain Kientz, responsable de service bâtiment au sein de la Chambre régionale normande.
En adéquation avec les moyens de production
Dans ce contexte, un collectif d’experts a été constitué afin d’apporter une vision à 360 °C et ainsi, traiter le sujet dans sa globalité. De ce fait, cinq grandes étapes ont été déployées : « en premier lieu, il s’avère primordial de définir les enjeux et les objectifs de l’entreprise, avant même de réaliser une étude technique. Cette phase doit permettre de mettre en adéquation les moyens de production avec la stratégie de l’exploitation », a-t-il poursuivi. Après la définition des enjeux, la Chambre d’agriculture insiste sur l’importance de réaliser un état des lieux du bâtiment à rénover, afin d’en identifier les points forts et les faiblesses. « Dans ce contexte, il est utile de mettre en jeu une multitude d’expertises et de diagnostics (ambiance et ventilation, filière de déjections, etc.) », prévient Sylvain Kientz. L’étape suivante a consisté en la conception du projet sous forme de plan deux dimensions (2D). « Les propositions techniques ont été travaillées en commun avec les différents partenaires. Cela a permis d’établir – et d’explorer – plusieurs scénarios, en tenant compte de l’ensemble des thématiques identifiées préalablement : la circulation des hommes, la circulation et le logement des animaux, la santé et le bien-être animal, le bien-être de l’éleveur, la traite, l’ambiance et la ventilation du bâtiment d’élevage, la consommation en eau des animaux, la luminosité, etc. »
Maquettes de validation
Ensuite, la phase de la maquette volumétrique a permis de travailler sur les flux et la circulation des animaux, des éleveurs et des matériaux. « Elle a également permis de vérifier les bonnes dimensions statiques et dynamiques pour l’ensemble des opérations pouvant intervenir au niveau du bâtiment. » Phase optionnelle, celle de la maquette numérique. Cette étape offre la possibilité d’affiner l’ergonomie du projet et de valider les choix réalisés. Pour accompagner les agriculteurs dans leur réflexion de réaménagement de leurs bâtiments d’élevage, la Chambre d’agriculture de Normandie a mis à disposition des exploitants des fiches thématiques.