Accès au contenu
Insectes

Discrètes méligèthes

Les ravageurs du colza et de la moutarde se font rares pour la seconde année consécutive.
Par Aurélien Genest
Discrètes méligèthes
Les faibles pressions d’insectes ne seraient pas liées aux inondations de 2013.
Bonne nouvelle pour les agriculteurs du «21» : tout comme l’an passé, 2015 se caractérise par une faible pression en méligèthes. Si les rendements en crucifères ne sont pas satisfaisants cette campagne, ce ne sera donc pas la faute à ces coléoptères. Les années 2010 et 2011 semblent très loin aujourd’hui  : «Ces deux campagnes étaient très infestées» rappelle Jérôme Gervais, technicien à la Chambre d’agriculture.

Deux explications
Les exploitants agricoles n’étaient pas les seuls à déplorer ces fortes populations  : «il suffisait d’être habillé en jaune l’été pour être attaqué par les méligèthes, elles raffolent de cette couleur» poursuit le Côte d’orien.
Jérôme Gervais résume le mode d’action des méligèthes : «elles sortent des bois en mars, dévorent les boutons floraux et se nourrissent de pollen. Elles pondent à l’intérieur des boutons courant avril, les larves sortent début juin et tombent à terre». Contrairement à certaines rumeurs, les fortes inondations de l’année 2013 ne seraient pas directement à l’origine de la faible pression actuelle : «ces aléas climatiques étaient survenus début mai, les œufs n’avaient pas encore éclos. De plus, ces inondations ne concernaient pas le plateau alors que les méligèthes étaient absentes ou presque sur l’ensemble du département, c’est la preuve que les inondations n’ont rien à voir avec cette accalmie» relève le technicien de la Chambre. Membre d’un groupe national s’intéressant à la lutte contre ce ravageur des cultures, Jérôme Gervais considère tout de même l’aspect précipitations et surtout la régulation naturelle  : «l’eau a sans doute joué un rôle au moment de la floraison, cela a perturbé leur reproduction en 2012 et 2013. Je pense aussi à la régulation naturelle  : on observe, un peu partout en France, une période de répit après des années de fortes pressions. Elles se retrouvent beaucoup plus sensibles, notamment à des virus, quand elles sont trop nombreuses».