Accès au contenu
Innov'Action

Dire « oui » aux nouvelles technologies

La Chambre d'agriculture de la Nièvre orchestrait la 2e édition d'Innov'Action le 3 juin à Sourdes (Varennes-lès-Narcy), avec cette année le retour d'expérience d'un exploitant utilisateur…

Par Chloé Monget
Dire « oui » aux nouvelles technologies
La 2e édition d'Innov'Action, orchestrée par la Chambre d'agriculture de la Nièvre s'est déroulée à Sourdes début juin. Cette journée bénéficie du soutien financier du programme Ecophyto Stratégie 2030 ainsi que du CASDAR.

Pour la seconde année consécutive, la Chambre d'agriculture de la Nièvre (CA 58) proposait une demi-journée dédiée aux nouvelles technologies, impulsée pour l'occasion par Jean-Charles Zwaenepoel, agriculteur céréalier, adhérent du GDA Bourgogne Nivernaise et de l'association des irriguants (animée par la CA 58) et président de la section grandes cultures de FDSEA 58, et utilisateur de l'AgBot 5.115 T2 d'AGXeed. Il détaille : « avec cet outil, j'ai trouvé une réponse au manque de main-d’œuvre qualifiée ponctuelle, et j'ai pensé que mon expérience pouvait en intéresser d'autres ». Ainsi, outre le robot d'AGXeed, d'autres outils étaient en démonstration, à l'image du John Deere 6R en dynamique avec demi-tour automatique (animé par CentrAgri), la carte de modulation de densité de semis par Pioneer, le semoir monograine Kverneland Optima V (avec choix de mode de sélection de la graine), la présentation par la Chambre d'agriculture de la Nièvre des outils Mes parcelles, Mes Sat'Images ou des cartes de modulation d'azote, enfin se tenait une démonstration d'épandage et de pulvérisation via drone par Nicolas Carlin, vigneron Sancerrois.

Partage d'expérience

Plus en détail, Jean-Charles Zwaenepoel revient sur son expérience : « Je n'ai jamais été un pionnier en quoi que ce soit, mais, cette année, j'ai sauté le pas pour utiliser pendant deux mois (en location – voir encadré) le robot AGXeed. Peu rassuré au début, je l'ai surveillé à la loupe lors du premier passage, notamment pour vérifier sa gestion des obstacles. Ensuite, grâce à la surveillance à distance, j'ai pu suivre la qualité des semis sans être à proximité de l'endroit de travail, me permettant de me concentrer sur d'autres tâches ». Sur ce point, il explique également le gain de temps : « Sur une année j'effectue environ 2 000 heures de conduite d'engins. Avec ce robot, il me remplace pour environ 600 à 800 heures – puisqu'il ne peut pas faire toutes les missions comme nettoyer les engins pour n'en citer qu'une. Dans tous les cas, il faut reconnaître que c'est bien utile pour se faire remplacer pour des travaux basiques ». Il résume : « C'est une belle surprise, et je pense qu'il fallait la partager avec d'autres collègues, car je suis persuadé que ce genre de technologie est pertinente pour l'avenir du métier, comme pour la pulvérisation via drone qui peut cibler très précisément l'endroit à traiter ; non négligeable pour économiser des produits ».

Pour demain ?

Pour lui, le monde agricole n'est pas à la traîne en matière de nouvelles technologies, bien au contraire : « Depuis de nombreuses années, les tracteurs sont dotés de GPS, et nous avons des outils de suivi météorologiques de plus en plus pointus. La qualité et la précision des outils font qu'ils ne sont pas encore accessibles à tous, mais cela évolue tellement vite que je suis persuadé que dans quelques années il ne sera pas rare de croiser des drones pour les traitements ou encore des robots autonomes dans les champs ». Il conclut : « Les nouvelles technologies ne sont pas une menace pour notre profession car il faudra toujours des chefs d'exploitation pour faire des choix. Mais, si elles peuvent nous simplifier la vie, autant dire oui ! ».

Solidarité professionnelle

Solidarité professionnelle
Nicolas Carlin en pleine discussion avec les visiteurs présents.

Outre les professionnels, c'est véritablement un partage entre amis qui fut au cœur de cette seconde édition d'Innov'Action. En effet, Jean-Charles Zwaenepoel explique : « Avec Nicolas Carlin, vigneron Sancerrois (ingénieur informatique de formation), nous nous connaissons depuis une dizaine d'années. Et, lorsque nous avons discuté de l'organisation de la journée, il a directement proposé de présenter bénévolement son drone pour le traitement des vignes. Cela m'a semblé très appréciable d'autant plus que nous avons des collègues vignerons non loin de Sourdes. Ces échanges permettent de tisser des liens entre nous, et ce peu importe la production. Cela est un point toujours appréciable car nous sommes tous des passionnés finalement ».

En détail

En détail
Jean-Charles Zwaenepoel à côté du AgBot 5.115 T2 d'AGXeed utilisé dans ses terres.

Pour l'utilisation du robot, Jean-Charles Zwaenepoel développe : « Pour l'instant je n'ai pas passé le pas de l'achat ». Au total, il décortique avoir utilisé le robot pour préparer le sol sur 166 ha : « avec 2 à 3 passages de vibroculteur à dents courbées et vibroculteur à dents droites puis, toujours avec le robot, d'une herse plate. Ensuite, place au semoir monograine (outil en 6 et 7 m) 6 rangs pour le maïs (128 ha), 7 rangs pour le tournesol (38 ha) – pour un total de 260 heures. Enfin, le robot réalisa 40 heures pour les fenaisons et le broyage des jachères ». Il poursuit : « Je n'ai pas eu à m'assurer car la marque qui prend en charge les erreurs – puisque c'est un contrôleur agréé par AGXeed qui met en route l'outil, qui réalise l'arpentage et le calibrage au départ ». Question investissement locatif, il annonce : « 42 euros / heure / pour deux mois à 300 heures ».