Innov’Action
Deux systèmes «gagnant-gagnant»
La troisième journée Portes Ouvertes organisée dans le cadre du programme Innov’Action aura été l’occasion pour deux agriculteurs de Puisaye de témoigner sur l’opportunité à se diversifier et trouver une complémentarité entre élevage et grandes cultures
«Ne pas mettre tous ses œufs dans le meme panier» Loic Guyard a depuis longtemps fait de ce dicton une règle de vie. Il s’est installé en 2007 à Thury, en Puisaye Forterre, en polyculture élevage, dans le prolongement de l’exploitation familiale et gère aujourd’hui 265 ha de SAU (dont 210 ha de cultures et 55 ha de prairies), pour un cheptel de cinquante vaches charolaises, en système naisseur mâles, naisseur-engraisseur femelles : «j’ai récupéré les vaches de mon cédant puis j’ai augmenté le chetel, avec pour objectifs, de diversifier les ateliers et par voie de conséquence, mes revenus...» L’intérêt agronomique de l’association culture-élevage est venu au fil du temps : «quand on commence à retourner des prairies, on s’aperçoit que le fumier, c’est intéressant ! J’ai trouvé aujourd’hui mon intérêt et chaque année, j’augmente un peu plus ma surface en herbe...» Le type de sol argilo-calcaire, caractéristique de la Forterre, apporte à son atelier grandes cultures un potentiel de 60 q/ha, avec deux types de rotations longues : colza/blé/orge H/Pois H ou méteil/Avoine H/Blé d’une part et colza/blé/orge H/Prairie temporaire (4ans)/blé/orge H/ Prairies temporaries à base de dactyle et luzerne d’autre part. Le travail mené sur les rotations lui permettant de mieux maitrises les adventices. Concernant le travail du sol : un labour tous les trois ans + deux déchaumages à dents à l’interculture. Afin d’optimiser au mieux le materiel, ne subsiste aujourd’hui sur l’exploitation qu’un brabant en propriété pleine, tout le reste étant en Cuma ou en co-propriété.
L’atelier élevage totalise cinquante vaches plus deux taureaux, pour 75 UGB, (1,36 UGB/ha) et une commercialisation assurée par la Cialyn : «j’ai un esprit très coopérateur et pas très maquignon. Passer quatre heures pour gratter quelques centimes sur une bête et gagner 20 € au final, j’ai fait mon choix, ça ne sert à rien!» Pour améliorer le confort de travail, la période de vêlage a été réduite et s’étale désormais de septembre à novembre. Principale interaction entre les deux ateliers : «prendre des céréales pour nourrir le troupeau...» Et une autonomie alimentaire garantie par l’apport annuel de 40 t d’orges d’hiver et 20 t de méteil (triticale/pois/avoine). En retour, Loic Guyard bénéficie de 800 t de fumier, dont la moitié est compostée et étendue sur 50 ha de cultures (16 t/ha). La valeur du fumier, selon le technicien Cialyn présent, «représentant une économie de 1 250 €, hors coût épandage, par rapport à des intrants minéraux». Autre bénéfice pour l’exploitant : près de 300 tonnes de paille produites par an, dont 90% destinés à la litière et le reste pour l’alimentation. Bonne complémentarité également en ce qui concerne les 55 ha de prairies qui fournissent par an à l’atelier élevage 210 TMS d’enrubannage et 30 TMS de foin. Et au final, un temps de travail qui, s’il n’empêche pas certains pics entre les deux ateliers, est bien réparti sur toute l’année. Pour une marge grandes cultures s’échelonnant selon les années de 400 € à 700 €/ha et une marge élevage de 200 € à 420 €. Dans la continuité du système, Loic Guyard a fait le choix de réintroduire ce mois-ci sur l’exploitation un atelier porcs (arrêté en 2010), valorisé en vente directe par le biais d’un GIEE de Seine et Marne
108 000 poulets produits à l’année
Second témoignage de la matinée : celui de Julien Dromery, installé depuis 2008 à Lainsecq, sur 80 ha de SAU (blé, orge, colza, pois de printemps, tournesol, lentille et avoine nue). Avec l’obligation de mettre en place un second atelier pour la viabilité de son exploitation. Son choix s’est porté en 2009 sur la production de volailles, en contractualisation avec la société DUC. Un bâtiment de 1 200 m2, avec cinq bandes par an (dont quatre bandes en poulets certifiés et une bande en poulets standards), soit 108 000 poulets à l’année. Chaque bande nécessitant 57 jours d’élevage : «cette production me paraissait lisible dans le temps, avec un revenu stable et garanti, présentant également l’avantage d’engendrer des rentrées d’argent régulières au fil de l’année. Avant, j’avais des vaches, que j’ai rapidement abandonnées, pour monter cet atelier...» Avec aujourd’hui,
45 tonnes de paille produites à l’année et 180 tonnes de fumier pailleux pour 60 ha épandables, pour une économie non négligeable : «je n’achète plus du tout de fertilisation PK et réalise près de 10 000 € d’économie à l’année, moins bien sûr, les frais d’épandage...» L’autre avantage du fumier de volaille, étant de se décomposer plus lentement et de permettre à la plante de ne prendre que ce dont elle a besoin. Chaque bande nécessite environ 112 h de travail, principalement entre l’enlèvement des poulets et l’arrivée de nouveaux poussins. Marge nette annuelle (hors MSA) dégagé par l’atelier volailles en 2015 : 4 998 € : «en retrait de la moyenne des années précédents, tournant entre 9 000 et 10 000 €, du fait d’une mortalité plus forte...» Mais Julien Dromery ne regrette pas son choix : «avec le recul, je suis satisfait. Des années comme 2016, c’est mon atelier élevage qui assure le revenue de mon exploitation...»
L’atelier élevage totalise cinquante vaches plus deux taureaux, pour 75 UGB, (1,36 UGB/ha) et une commercialisation assurée par la Cialyn : «j’ai un esprit très coopérateur et pas très maquignon. Passer quatre heures pour gratter quelques centimes sur une bête et gagner 20 € au final, j’ai fait mon choix, ça ne sert à rien!» Pour améliorer le confort de travail, la période de vêlage a été réduite et s’étale désormais de septembre à novembre. Principale interaction entre les deux ateliers : «prendre des céréales pour nourrir le troupeau...» Et une autonomie alimentaire garantie par l’apport annuel de 40 t d’orges d’hiver et 20 t de méteil (triticale/pois/avoine). En retour, Loic Guyard bénéficie de 800 t de fumier, dont la moitié est compostée et étendue sur 50 ha de cultures (16 t/ha). La valeur du fumier, selon le technicien Cialyn présent, «représentant une économie de 1 250 €, hors coût épandage, par rapport à des intrants minéraux». Autre bénéfice pour l’exploitant : près de 300 tonnes de paille produites par an, dont 90% destinés à la litière et le reste pour l’alimentation. Bonne complémentarité également en ce qui concerne les 55 ha de prairies qui fournissent par an à l’atelier élevage 210 TMS d’enrubannage et 30 TMS de foin. Et au final, un temps de travail qui, s’il n’empêche pas certains pics entre les deux ateliers, est bien réparti sur toute l’année. Pour une marge grandes cultures s’échelonnant selon les années de 400 € à 700 €/ha et une marge élevage de 200 € à 420 €. Dans la continuité du système, Loic Guyard a fait le choix de réintroduire ce mois-ci sur l’exploitation un atelier porcs (arrêté en 2010), valorisé en vente directe par le biais d’un GIEE de Seine et Marne
108 000 poulets produits à l’année
Second témoignage de la matinée : celui de Julien Dromery, installé depuis 2008 à Lainsecq, sur 80 ha de SAU (blé, orge, colza, pois de printemps, tournesol, lentille et avoine nue). Avec l’obligation de mettre en place un second atelier pour la viabilité de son exploitation. Son choix s’est porté en 2009 sur la production de volailles, en contractualisation avec la société DUC. Un bâtiment de 1 200 m2, avec cinq bandes par an (dont quatre bandes en poulets certifiés et une bande en poulets standards), soit 108 000 poulets à l’année. Chaque bande nécessitant 57 jours d’élevage : «cette production me paraissait lisible dans le temps, avec un revenu stable et garanti, présentant également l’avantage d’engendrer des rentrées d’argent régulières au fil de l’année. Avant, j’avais des vaches, que j’ai rapidement abandonnées, pour monter cet atelier...» Avec aujourd’hui,
45 tonnes de paille produites à l’année et 180 tonnes de fumier pailleux pour 60 ha épandables, pour une économie non négligeable : «je n’achète plus du tout de fertilisation PK et réalise près de 10 000 € d’économie à l’année, moins bien sûr, les frais d’épandage...» L’autre avantage du fumier de volaille, étant de se décomposer plus lentement et de permettre à la plante de ne prendre que ce dont elle a besoin. Chaque bande nécessite environ 112 h de travail, principalement entre l’enlèvement des poulets et l’arrivée de nouveaux poussins. Marge nette annuelle (hors MSA) dégagé par l’atelier volailles en 2015 : 4 998 € : «en retrait de la moyenne des années précédents, tournant entre 9 000 et 10 000 €, du fait d’une mortalité plus forte...» Mais Julien Dromery ne regrette pas son choix : «avec le recul, je suis satisfait. Des années comme 2016, c’est mon atelier élevage qui assure le revenue de mon exploitation...»