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Récoltes

«Deux fois moins en foin»

Sans grande surprise, les rendements en fourrages ne sont pas bons. Rencontre avec un agriculteur du canton d’Arnay-le-Duc.
Par Aurélien Genest
«Deux fois moins en foin»
Sébastien Fichot et Nicolas Dortel évoquent les conséquence de la sécheresse.
Moins 50% : les prés font aussi leurs soldes d’été. [I]«Je m’en serais bien passé»[i] commente Sébastien Fichot, agriculteur à Magnien, [I]«si je n’atteins pas ce pourcentage, je n’en serai pas loin. Cette année, il devrait manquer près d’une botte sur deux»[i]. Nicolas Dortel, un ami venu l’accompagner dans cette récolte, lui annonce la venue d’un orage en début de semaine : [I]«je n’y crois même plus !»[i] confie le jeune homme âgé de 30 ans, [I]«il n’est tombé que quelques gouttes ici depuis début mars. Il y a eu un orage, en effet, mais c’est tout. Depuis que je me suis installé en 2008, c’est de loin l’année la plus sèche»[i]. L’enrubannage de ray-grass s’est quant a lui terminé sur une baisse de rendement de 35%. [I]«Je m’en sors un peu mieux, mais les futures récoltes de céréales risquent de repartir vers les 50%, à commencer par la paille qui se fera bien rare elle aussi»[i] poursuit le Magniénois orienté en polyculture-élevage. Celui-ci regarde ses parcelles de blés et d’orges d’un œil craintif : [I]«concernant les rendements, je m’attends à faire entre 30 et 40q/ha, soit 25q/ha en moins qu’une année normale»[i]. Son triticale s’annonce lui aussi très moyen avec la présence de plusieurs maladies. En plus de l’impact économique de cette sécheresse, le manque d’eau engendre un surplus de travail : [I]«j’amène de l’eau aux bêtes un mois plus tôt que d’ordinaire. Je donne du fourrage à certaines bêtes aujourd’hui, mais d’ici quelques jours, je pense qu’il faudra aller nourrir l’ensemble du cheptel»[i].

Vision départementale

Dominique Guyon, président de la commission bovins viande de la FDSEA, dresse un bilan sur l’ensemble de la Côte d’Or: «Nous pouvons généraliser la baisse de fourrages de 40 à 50% dans les prés naturels et un tiers dans les artificiels. En plus de l’impact de la sécheresse, le piétinement des vaches en octobre et novembre, période alors très humide, n’a pas été propice à une bonne récolte dans les prés naturels».