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Innov’Action

Désherbage mécanique et atelier de transformation

Portes ouvertes à l’EARL de la Fringale le 9 avril dernier dans le cadre d’Innov’Action. La centaine de participants, a pu suivre une démonstration de désherbage mécanique sur céréales semées à grand écartement et une visite de l’atelier de transformation à la ferme
Par Tiphaine Trousson, Chambre d’agriculture 89
Désherbage mécanique et atelier de transformation
Depuis deux ans, le chauffage du fournil est assuré par des pellets
Cette porte ouverte était organisée dans le cadre d’Innov’Action par l’ensemble des animateurs agricoles des captages de l’Yonne et des départements limitrophes, dont notamment la Macmae (cellule d’animation des captages de la Chambre d’agriculture de l’Yonne), BioBourgogne, UnionBioSemences et le Syndicat Mixte du Bassin-versant de l’Armançon. En dépit d’une pluie diluvienne, une centaine de participants ont fait le déplacement jusqu’à Lasson.

Le désherbage mécanique à l’EARL de la Fringale
Anthony Michelet, de l’EARL de la Fringale, nous a reçus sur son exploitation. Il a tout d’abord présenté son exploitation, qu’ils ont commencé à convertir à l’agriculture biologique en 2009 : 130 ha de céréales et un atelier de transformation (farine, pain, pâtes, produits dérivés et bière depuis deux ans). Ils sont trois associés, deux salariés et un apprenti.
Les participants ont ensuite pu bénéficier d’un point technique sur les outils de désherbage (herse étrille, houe rotative et bineuse) réalisé par Léa Pietri de la Chambre d’agriculture et Hélène Levieil de BioBourgogne.
Anthony Michelet nous a alors présenté plus en détail sa bineuse Garford de quatre mètres, autoguidée par caméra. La caméra détecte automatiquement l’alignement de plantes vertes que constitue la culture. Le semis est réalisé au GPS, pour que le semis soit droit et avec un écartement similaire en inter-rang. Le blé est semé à 24 cm d’écartement. Ils ont beaucoup bricolé la bineuse pour l’adapter à leurs besoins. Par exemple, les dents situées tout près du rang de la culture vont moins creux que celles situées au milieu de l’inter-rang, pour limiter le risque de déchausser les pieds cultivés et le recouvrement de la plante avec de la terre. Le débit de chantier est relativement élevé : environ 15 km/h. Cela lui permet de ne pas passer trop de temps dans ses champs, car la partie transformation lui en demande beaucoup. Anthony Michelet bine si besoin jusqu’à la floraison. Généralement, sur une parcelle de blé, il alterne deux passages de bineuse et deux passages de herse étrille. Il est satisfait du résultat obtenu avec cet itinéraire. Il n’a jamais eu de problèmes de limaces : un passage de herse étrille, surtout de nuit, tue beaucoup de limaces. De manière générale, il n’a pas non plus de problèmes de maladies ou de ravageurs.

L’atelier de transformation à la ferme
Dans leur moulin, ils broient surtout du blé (environ 55 t/an) et du petit épeautre (environ 10 t/an), produits sur l’exploitation, afin de confectionner pains, pâtes, farines, brioches et autres viennoiseries/pâtisseries. Le reste de leur production est vendu à leur organisme stockeur à la récolte. Les grains destinés à la transformation sont conservés dans des cellules ventilées et sont triés juste avant leur mouture. La farine est réalisée avec un moulin Astrié : mouture à la meule de granit, sans échauffement des grains, et qui permet de conserver le germe et d’éliminer une grande partie du son. Il en résulte une farine de très bonne qualité nutritionnelle. Actuellement, ce type de moulin est très demandé. Avec seulement deux vendeurs en France, le délai de livraison est de un à deux ans !
La farine étant faite, place à la transformation. Elle est pétrie avec leur levain naturel et de l’eau. La pâte est mise dans des chambres de pousse au froid : la fermentation est plus lente mais cela améliore la digestibilité et l’arôme.
Depuis deux ans, le chauffage de leur fournil est assuré par des pellets. Cela leur permet de baisser la température de chauffe et la durée grâce à une meilleure inertie thermique par rapport à leur ancien fournil électrique. De plus le pain obtenu a un meilleur goût.
Ils vendent leurs produits sur neuf marchés et livrent également les drives fermiers d’Auxerre et de Troyes, le silo rouge d’Avallon, deux Amap et un point Locavor.

Simulation de conversion à l’AB
Le matin même, vingt-cinq agriculteurs venus de tous horizons, ainsi que dix techniciens d’organismes stockeurs, ont participé à une simulation technico-économique de l’évolution d’une exploitation en conventionnel vers l’agriculture biologique. Les participants ont été répartis en trois groupes en fonction des potentiels et des types de sol. Hélène Levieil de BioBourgogne, Marianne Roisin d’UnionBioSemences et Léa Pietri de la Chambre d’agriculture de l’Yonne ont chacune dirigé un groupe dans leurs réflexions, répondu à leurs interrogations techniques et réglementaires.