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Chambre d’agriculture

Des vœux en forme de manifeste pour l’agriculture

Les traditionnels vœux de la Chambre d’agriculture permettent en début d’année de faire passer quelques messages forts aux élus présents et aux partenaires du monde agricole. Vincent Lavier n’a pas manqué d’appuyer sur les différents points où l’agriculture a mal et doit être fortement supportée pour résister aux vents contraires à son développement.
Par Anne-Marie Klein
Des vœux en forme de manifeste  pour l’agriculture
Entouré par les membres élus du bureau de la Chambre d’agriculture, Vincent Lavier a remercié tous les partenaires institutionnels qui soutiennent l’agriculture départementale, avec une mention particulière pour le préfet de Côte d’Or, le président du Con
L‘ensemble des membres du bureau Plus professionnels entourait le président de la Chambre d’agriculture, Vincent Lavier, pour une cérémonie des vœux de tradition depuis 2001. Les hommes et les styles changent, les époques aussi. Pour sa première cérémonie des vœux, le président a tenu [I]«à faire partager ses convictions»[i]. Revenant dans un premier temps sur son parcours professionnel, il a voulu transmettre sa passion pour un travail qui, dans ses instants d’apaisement et de communion avec la nature s’apparente [I]«à un don du ciel, car nous avons la chance de vivre des moments forts»[i]. Aux sources de son engagement professionnel, la passion donc pour ce métier, mais la conviction aussi de la force de la dynamique collective, au travers d’un groupe de développement qu’il présida pendant dix ans. Les responsabilités d’élu au sein des services techniques de la Chambre et la présidence actuelle s’inscrivent dans la continuité de son engagement et de ses valeurs.

[INTER]Privilégier l’action collective[inter]
Le parcours personnel explique ainsi la volonté de garder une Chambre d’agriculture [I]«proche du terrain et réactive, qui reste à l’écoute des agriculteurs. Des agriculteurs qui ont démontré depuis longtemps leur grande capacité d’adaptation et d’innovation.»[i] Ne rien imposer, mais écouter et travailler, en dépit de moyens toujours limités, à l’accompagnement des exploitations. Ce qui impose là aussi de [I]«privilégier l’action collective et de mutualiser les actions avec nos partenaires»[i]. Dans ce contexte, alors que la régionalisation des Chambres d’agriculture a échoué, la Chambre de Côte d’Or s’est engagée dans la mutualisation de certains services avec la Chambre d’agriculture de l’Yonne. Un service commun interdépartemental pour les productions annuelles est créé entre l’Yonne et la Côte d’Or et un service commun interdépartemental pour les productions pérennes voient le jour aussi entre la Côte d’Or et l’Yonne. Avec à la clé [I]«une meilleure efficacité au service des agriculteurs et un enrichissement par la mutualisation des compétences»[i].

[INTER]Une feuille de route claire mais des vents contraires[inter]
Profitant de la présence des nombreux élus, partenaires de l’agriculture et représentants professionnels, Vincent Lavier a énoncé en forme de vœux les trois chantiers d’importance de cette mandature :
- Faire en sorte que [I]«les exploitations soient vivables, viables et transmissibles»[i],
- [I]«assurer le renouvellement des générations, ce qui suppose l’accueil d’au moins 50% de hors cadre familiaux»[i]
- prôner [I]«une agriculture productive, durable et innovante»[i] qui sait faire évoluer ses pratiques sans se mettre en danger.
La feuille de route est claire, mais semée d’embûches dans le contexte d’une nouvelle Pac qui a déçu tous les espoirs qu’elle pouvait porter. Tout ce qui fait les atouts de l’agriculture départementale [I]«se retourne contre nous et la barque est bien chargée pour nos exploitations.»[i] Face aux nouvelles pertes programmées, [I]«le deuxième pilier s’avère sans intérêt et la pérennité de nos systèmes est maintenant liée à l’obtention d’une MAE territoriale»[i]. L’enjeu est d’importance pour le département et [I]«les parlementaires seront sollicités sur ce sujet»[i].
Autre alerte, concernant [I]«la production laitière en danger»[i]. Ce secteur fortement restructuré est plombé par des problèmes de rentabilité avec un prix du lait volatile, des charges en hausse, un revenu en berne et des investissements conséquents. Difficile d’attirer ou de retenir des exploitants dans ces conditions. Le président pose la question de [I]«la réimplantation d’une unité de transformation laitière»[i] pour dynamiser ce secteur sinistré.
Secteur fragilisé aussi et particulièrement éprouvé par les inondations en 2013, le maraîchage. Pour beaucoup tout est à reconstruire. Ces événements auront toutefois amené une prise de conscience enfin partagée quant [I]«aux conséquences néfastes du manque d’entretien des cours d’eau»[i] et des choix politiques mal assumés. [I]«Il faut maintenant engager les travaux qui s’imposent»[i] et le président compte sur [I]«les parlementaires pour pousser un dossier qui relève plus de la réglementation que des moyens»[i].

[INTER]Compétitivité, innovation... et vigilance[inter]
Dans ce tour d’horizon des événements marquants récurrent de l’année 2013, le dossier des dégâts de gibier a aussi fait l’objet de commentaires appuyés. La nécessité demeure [I]«de faire baisser les populations de gibier»[i] et [I]«la réintroduction de l’agrainage semble bien trop prématurée»[i]. Pas question de baisser la garde sur ce sujet, [I]«les discussions doivent s’intensifier»[i] dans un esprit constructif.
La tuberculose reste bien entendu aussi [I]«une épée de Damoclès au-dessus de l’élevage bovin de Côte d’Or»[i]. Et le président de la Chambre d’agriculture attend beaucoup de la cellule épidémiologique vétérinaire.
Note plus optimiste : le prochain déménagement des services de la Chambre d’agriculture sur le site d’Agronov à Bretenière. Ce dossier initié par l’ancienne mandature porte l’ambition [I]«d’une agriculture à haute valeur agro-environnementale, qui vise la compétitivité par l’innovation»[i]. Attention cependant, insiste Vincent Lavier, à ne pas pousser le bouchon au-delà du nécessaire, [I]«la baisse inquiétante du taux de protéines doit faire réfléchir»[i]...
Au travers de ce panorama, le président de la Chambre d’agriculture a voulu interpeller les élus et les partenaires de l’agriculture, mais il s’est surtout [I]«fait le porte-parole de tous les agriculteurs empêtrés dans une réglementation de plus en plus exigeante»[i].