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Dégâts de gibier

Des solutions pour s’en sortir

Plusieurs mesures visant à diminuer les populations de sangliers ont été prises lundi par le préfet.
Par Aurélien Genest
Des solutions pour s’en sortir
Au premier plan : Pascal Sécula (président de la fédération des chasseurs), Bernard Schmeltz (préfet) et Fabrice Faivre (président de la FDSEA), lors d’une visite terrain.
Dans la continuité de sa rencontre avec le préfet le mois dernier, la FDSEA de Côte-d’Or a obtenu un temps d’échanges avec Bernard Schmeltz sur la problématique des dégâts de sangliers. Lundi après-midi, la visite de deux parcelles situées à Messigny-et-Ventoux et Savigny-le-Sec a précédé une réunion en salle en présence de la Chambre d’agriculture, de la fédération des chasseurs, mais aussi de l’ONCFS, de l’ONF et de la DDT. Toutes les parties étaient d’accord sur un point : les populations de sangliers « explosent » dans le département. Les conséquences sont importantes dans le monde agricole, avec 943 déclarations enregistrées au jour de la rencontre, contre 583 l’an passé à la même date. Le montant total des indemnités demandées bondit de 84% sur la même période. «C’est énorme, ces chiffres reflètent bien la situation catastrophique dans laquelle nous sommes», commente Thierry Besançon. Pour le président de la commission dégâts de gibier de la FDSEA, les prélèvements de sangliers doivent se poursuivre et même se multiplier : «à la date de cette réunion, les prélèvements de sangliers étaient en hausse de 27%. Les chasseurs considèrent cette augmentation importante, nous leur répondons que ce n’est pas encore assez compte tenu de la gravité de la situation. Il faut continuer de prélever en quantité».

Contrôles renforcés
Réunies dans les locaux de la fédération des chasseurs à Norges-la-Ville, les différentes parties se sont mises d’accord pour la mise en place d’un dispositif visant à contrôler davantage les «points noirs» du département, où se concentrent les plus grandes populations de sangliers. «Nous les avons identifiés sur une carte en croisant différentes données comme le nombre de prélèvements, l’ampleur des dégâts déclarés et les informations recueillies par les louvetiers», indique Thierry Besançon, «ces zones vont faire l’objet de contrôles renforcés par l’ONCFS, avec une présence insistante sur certaines sociétés, le matin et le soir même des jours de chasse. Nous savons que des réserves de non chasse sont volontairement constituées, ce n’est pas normal».

Le préfet demande un bilan
Cette réunion a accouché d’autres mesures. La prochaine renégociation des baux de l’ONF pourra mentionner de nouvelles clauses cynégétiques avec, notamment, des minimas de prélèvements. La mise en place d’un groupe de travail a également été décidée pour suivre l’évolution de la situation: une personne de chaque partie présente ce 19 novembre composera ce groupe qui se réunira utous les quinze jours. La pertinence de ces nouvelles mesures sera alors évaluée, avec la possibilité d’apporter des améliorations et autres corrections dans le dispositif. Le préfet donne rendez-vous à chacune des parties au lendemain de la fermeture de la chasse, pour dresser un bilan complet de l’opération.

«Ce n’est plus possible»

Thierry Besançon, ici à gauche, a rappelé au préfet les nombreuses conséquences agronomiques et économiques liées aux dégâts de sangliers. Le président de la commission dégâts de gibier de la FDSEA demande que les populations reviennent à une norme «acceptable»: «Il n’y a pas eu assez de tirs d’été, pas eu assez de chasses à l’ouverture. Nous regrettons le manque de responsabilité des chasseurs à ce moment là. Aujourd’hui, nous arrivons à ce résultat déplorable. La profession agricole avait pourtant prévenu des risques encourus dès la fin de la dernière campagne de chasse». Le président de la commission dégâts de gibier de la FDSEA salue le déplacement et la prise en considération de Bernard Schmeltz : «le préfet s’implique dans le dossier et a bien compris son ampleur. Nous nous en félicitons. Maintenant, pour les agriculteurs, seul le résultat comptera. Il faut agir vite, nous avons déjà perdu trop de temps, nous avons des sorties de sangliers dans tout le département. Nous l’avons remarqué : les principaux points noirs se trouvent souvent aux frontières avec la Nièvre, l’Yonne, l’Aube et la Haute-Saône, il y a sans doute un travail interdépartemental à réaliser. L’évolution des dégâts se fait globalement du nord au sud avec l’évolution des cultures, car les exploitants situés au nord du département ont semé plus tôt que les autres. Avec le travail réalisé dans les champs et le retour de la pluie, les sangliers ressortent des bois. Ce n’est plus possible».