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Zones intermédiaires et crise céréalière

Des sacs de blé rue de Varenne.

Nous avons été informés mardi à 15h00 qu’une délégation professionnelle de la zone intermédiaire serait reçue le lendemain par Stéphane Le Foll lui-même.
Par Ma signature
Notre délégation FDSEA, JA et Chambre d’agriculture de la Nièvre, du Cher et de l’Yonne s’est constituée toutes affaires cessantes. Nos travaux des champs allaient attendre.
Et c’est, sacs de blé à l’épaule que nous nous y sommes allés. Nous avons porté au Ministre le résultat peu glorieux de la moisson qui se termine. Avec sous les yeux le résultat de nos dramatiques récoltes, la discussion s’est peu à peu engagée sur l’ampleur et la nature des mesures qui nous permettraient de reprendre confiance.
Nous avons fait observer qu’en d’autres temps avec une moisson de ce niveau-là la France se serait trouvée en situation de famine. Grace à la mondialisation des échanges, les français ne vont même pas s’apercevoir de la situation, le pain ne manquera pas. Mais pour nous, la mondialisation aura pour conséquence des prix qui resteront bas et le principe selon lequel «tout ce qui est rare est cher» ne s’appliquera pas cette fois ci. Mais ce blé que nous allons abondamment importer, qui va s’inquiéter des produits utilisées interdits chez nous ? des bandes enherbées ? de la pénibilité ? des nitrates ? etc. etc.
C’est pour cette raison qu’il nous paraît légitime d’attendre des pouvoirs publics la constitution d’un plan de soutien aussi exceptionnel que la précarité dans laquelle est aujourd’hui plongé le monde céréalier des zones intermédiaires.
Alors que répond le Ministre ? Il écoute, il fait preuve de ce qu’il faut d’empathie, il découvre la complexité et l’inadéquation parfois des mesures aux besoins et aux attentes.
Nous avons le sentiment d’avoir été entendus sur l’assouplissement et l’élargissement de l’accompagnement financier dans le cadre du FAC (Fonds d’Allègements des Charges). Sur l’amélioration du dispositif assurantiel également. Sur les handicaps qu’ont à surmonter nos zones intermédiaires en dépit d’une productivité qui n’est pas celle des grandes plaines, et donc sur la compensation de ces handicaps. Sur l’exonération de TFNB (Taxe sur le Foncier Non Bâti) qui ne reviens pas toujours au fermier et qu’il faut fluidifier. Sur les MAEC (Mesures Agro Environnementales et Climatiques) zones intermédiaires qui sont inadaptées, le Ministre l’a dit lui-même, et qui ne fonctionnement pas.
Cela sera-t-il suffisant ? Les bonnes intentions, «on va vous aider» a-t-il répété, seront-elles suivies d’effets ? Reste à espérer. Reste à voir la semaine prochaine en réunion de crise à la préfecture ce qui sera annoncé. Reste à patienter jusqu’à début septembre la prochaine invitation de la filière céréalière au ministère.
Nous lui avons laissé nos pitoyables sacs de blé sans valeur.