Accès au contenu
Point de Cap Nièvre

Des rendements en pointe...avec une qualité satisfaisante, mais une moisson qui se prolonge...

Par JP
Cette année, la moisson a débuté assez tard, autour du 27 juin dans le département et elle n'€™est pas terminée. Avec l'€™allongement de la durée de végétation, on retrouve une moisson comme il y a 10 ans en terme de maturité. Ce facteur a favorisé les rendements et la qualité.[I] «Notre dernière bonne moisson remontait à 2004»[i], précise Rémy Le Cozanet, directeur de la coopérative. [I]«Nous sommes surpris des excellentes moyennes de rendements 2009. Nous aurions été entièrement satisfaits s'€™il n'€™y avait eu les orages de grêle qui ont provoqué à divers endroits des pertes de rendements, parfois très importantes comme dans le secteur d'€™Alligny-Cosne». [i]Dans l'€™ensemble les épisodes successifs de grêle ont touché 15% du territoire départemental engendrant, pour Cap Nièvre et ses adhérents, une perte de collecte d'€™environ 10 000 tonnes.
Il ne faut pas perdre de vue que le facteur «conduite des cultures» a été très discriminant cette année. Les conduites trop extensives en fertilisation et protection contre les maladies décrochent fortement en rendement et en qualité. Le service développement d'€™Epis Centre a mis en évidence les effets négatifs: du salissement des parcelles, des mauvaises implantations, des retards au premier apport d'€™azote et des décalages dans les dates de traitements contre les maladies. [I]«On a eu aussi, en 2009, à lutter contre une forte infestation de cecidomyies sur blé en Bourgogne Nivernaise», [i]informe le directeur.
La Coopérative Cap Nièvre tient à souligner l'€™importance de la fertilisation azotée. Effectivement, pour les agriculteurs qui ont levé le pied en azote cette année, la perte de rendements est importante. Patrick Tétard, président de la coopérative, précise[I] «Le recours aux outils d'€™aides à la décision (Farmstar, Sepale...) s'€™est avéré être bénéfique pour les agriculteurs, qui ont pu gérer leurs interventions au moindre risque et optimiser leur revenu»[i].

[INTER]Quelques réflexions par culture [inter]
Cette année, le marché est «lourd» en orges brassicoles et saturé en orges fourragères. Les stocks de malt sont conséquents et la consommation de bière diminue dans le monde. Les cours de l'€™orge ont chuté en proportion. Côté rendements ils sont satisfaisants, en moyenne et homogènes dans le département, autour de 70 Qx avec une teneur en protéines conforme (< 11,5%) et de très bons calibrages, entre 80 et 90%. Les variétés Esterel, Azurel et Arturio ont montré de bonnes performances cette année; là encore la conduite de culture aura été déterminante.
Les orges de printemps ont également bien assuré. La variété Pewter fait l'€™objet de préconisation de semis d'€™automne, le risque c'€™est le gel, mais depuis trois campagnes, les résultats sont intéressants.
Les blés sont en cours de récolte. Actuellement plus des deux tiers des surfaces du département sont fauchées. Les résultats sont supérieurs de 15 à 20% à ceux de la récolte 2008. Mais les pluies successives ont entraîné la chute des PS. Certains grains commencent à germer dans les parcelles non récoltées. Il est temps que la moisson se termine.
En terme de prix, seule la filière colza diester tire son épingle du jeu (si l'€™on peut dire). La surprise, ce sont les rendements «exceptionnels» de façon générale dans le département et dans l'€™ensemble supérieurs à 35 Qx/ha, avec des pointes à 50 Qx/ha et des moyennes à 45 Qx/ha. Le retard de maturité et les pluies ont fait que le séchoir du silo de Saint Eloi et celui de Tracy sur Loire ont été très sollicités.
Cette «grosse» moisson engendre des difficultés logistiques car, rappelons-le, les silos de report n'€™étaient pas vides en début de moisson, mais les moyens mis en place: «29 silos et pas moins de 35 camions quotidiennement en action devraient, avec l'€™allongement de la moisson permettre de tout stocker «bien à l'€™abri». La seconde tranche du silo de Pouilly sur Loire qui a porté la capacité totale du site à 85 000 tonnes trouve, en ces circonstances, toute sa justification.
Reste pour les céréaliers à faire leurs comptes entre la réalité du marché et l'€™alourdissement des charges qu'€™ils ont connu, notamment pour leurs achats d'€™engrais. Les bons rendements vont, malgré tout, atténuer l'€™impact des coûts de production. L'€™évolution ultérieure des prix déterminera le niveau des résultats économiques.

Pour rappel, les groupes coopératifs Epis Centre -€“ Agralys forment l'€™Union Axéréal, qui est opérationnelle depuis le 1er juillet 2009. Ce lancement s'€™est fait correctement grâce au travail réalisé en amont. La transition, en douceur, n'€™apportera aucun changement notable ou brutal pour les adhérents des deux groupes. Pour Patrick Tétard [I]«le challenge est à priori réussi».[i]