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Viticulture

Des références météo pour mieux travailler

La Chambre d’agriculture de Côte-d’Or a récemment installé 80 stations météo dans le vignoble.
Par Aurélien Genest
Des références météo pour mieux travailler
L’abonnement annuel sera facturé 240 euros aux viticulteurs. Ces derniers ont accès à autant de stations que nécessaire.
Les conditions sont-elles propices au travail du sol ? À la réalisation d’un traitement ? Les viticulteurs trouvent aujourd’hui des éléments de réponses sur l’écran de leur smartphone ou de leur ordinateur, reliés aux 80 stations du réseau viti de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or. Les différents paramètres classiques sont affichés en direct comme la température, l’hygrométrie, la pluviométrie ou encore le vent. «Le parcellaire viticole est très morcelé et la répartition des parcelles parfois très étendue. Ce service est alors d’autant plus appréciable», relève Benoît Bazerolle, conseiller viticole. Cette technologie a nécessité un investissement d’environ 30 000 euros pour la Chambre d’agriculture. «Le réseau couvre la côte de Nuits, la côte de Beaune et les Hautes-Côtes», poursuit le conseiller, «l’idée était d’obtenir un maillage suffisamment fin dès cette année, permettant de disposer de plusieurs données au sein d’un même village. Peu de stations connectées étaient recensées sur la côte viticole jusqu’à présent». De nombreux domaines bénéficient de la phase de test gratuite jusqu’au 26 avril. «Nous espérons qu’un maximum seront satisfaits de l’utilisation et poursuivront dans la démarche avec un abonnement annuel», ajoute Benoît Bazerolle.

Unis contre le gel

Deux épisodes de gel ont récemment secoué le monde viticole. Le 5 avril, les températures ont chuté localement jusqu’à -4 °C. Cette vague de froid était accompagnée d’une forte hygrométrie et a duré plusieurs heures. Ce gel a impacté principalement des vignes situées au sud de la côte viticole comme à Saint-Aubin, Chassagne, Puligny, Santenay et Meursault. Des dégâts plus ponctuels sont relevés en côte de Nuits et Hautes-Côtes. «Les dégâts sont parfois importants», déplore Benoît Bazerolle. Le deuxième épisode est intervenu le 14 avril avec toujours localement des températures très basses mais dans un contexte beaucoup plus sec. Cela a vraisemblablement permis de limiter les dégâts. «Cette année, le débourrement précoce implique une sensibilité au gel d’autant plus importante et plus longue, c’est problématique», fait remarquer le conseiller, «il faut néanmoins souligner la très forte mobilisation autour de ces aléas. Les viticulteurs, leurs salariés, parfois leurs amis se sont tous donné la main. Différentes techniques ont été utilisées comme les fumées de paille, les bougies ou encore les tours antigel mobiles. Tout a été tenté et peu de personnes sont restées les mains croisées». Les coûts de certaines opérations ne sont pas neutres pour un domaine viticole : la mise en place de bougies, souvent réservées aux plus belles appellations, se chiffre généralement entre 2 500 à 4 000 euros/ha. Les tours antigel sont également onéreuses (entre 35 000 et 40 000 euros l’unité) et permettent de couvrir deux, voire trois hectares sur terrain plat, dans le meilleur des cas. Le froid a également impacté les vignes du Châtillonnais. Les dégâts sont heureusement moindres et s’échelonnent de 0 à 20%.