Foire-concours aux culards de Moulins-Engilbert
Des records ont encore été dépassés !
La 1ère des deux foires-concours aux culards de l’année, à Moulins-Engilbert, ne cesse de franchir de nouveaux records. Conçue il y a quatre ans pour désengorger celle du mois de juillet, elle fait participer dorénavant autant d’animaux lors des deux événements. Le signe que le type culard, même éloigné des orientations raciales, attire encore des éleveurs enthousiastes et passionnés.
C’est un mâle de Saône-et-Loire qui a été sacré Super prix d’honneur de la foire-concours aux culards de Moulins-Engilbert, vendredi 22 mai, au marché au cadran de la commune. Il appartient à un naisseur installé à Laizy, non loin de la frontière nivernaise, Alain Vachez, qui ne masquait pas son bonheur en fin d’après-midi. Sa joie était bien sûr celle de quelqu’un qui venait de recevoir la reconnaissance professionnelle d’un jury de 12 éleveurs, le Super prix d’honneur, mais aussi celle d’un vendeur dont l’animal, après le concours, a battu le record du prix de vente. Le bovin a été adjugé à 6 000 euros, lors des enchères animées par Martial Tardivon dans la salle n°1, ce qui fait de lui le record (autour de 4 000 euros l’an dernier) de cette première foire-concours aux culards de l’année. Un autre animal a atteint les 5 200 euros. Et le prix de vente moyen est aussi en augmentation, à la satisfaction des organisateurs, le Comité des foires de Moulins-Engilbert en partenariat avec la Sicafome, autour d’Alain Guinot. Le président du Comité, d’ailleurs, ne boudait pas non plus son plaisir devant le succès de cette nouvelle édition. 385 animaux, dans trois catégories femelles et trois catégories mâles, ont défilé dans le ring de la salle 1, au rythme d’une bête par minute. Les bouviers du cadran ont eu fort à faire pour respecter les horaires mais depuis quatre ans que cette 1ère foire de l’année existe, la mécanique est maintenant bien rôdée. Un peu après 16h, donc, les enchères se sont terminées sur de nouveaux records. Alain Guinot détaille: «la particularité cette année, c’est qu’il y avait des apporteurs qui ont amené jusqu’à 20 ou 25 bêtes chacun. Il a été dit que c’étaient des bêtes de marchands mais en fait, non, c’étaient bien des animaux proposés par des naisseurs sauf un». Et pour l’organisateur, «à ces tarifs-là, il y avait de la qualité aujourd’hui, même si encore une fois, il y avait quelques bêtes qui n’avaient pas leur place. La sélection en ferme n’est pas possible et n’est pas envisageable pour le moment» a-t-il indiqué. Reste que la fréquentation en volume et en qualité a encore une fois été de haut niveau, les taurillons et les vaches venant s’ajouter aux génisses et aux bœufs pour cette première édition de l’année, le concours de juillet ne recevant que les génisses et les bœufs...
«bêtes plus fragiles et plus nerveuses»
«On a beau dire qu’il y a de moins en moins de culards, on en trouve toujours» constatait avec enthousiasme Alain Guinot. Selon Olivier Laporte, venu en voisin présenter un mâle castré qui a remporté un prix, «certains éleveurs cherchent encore ce type culard dans leur sélection génétique mais d’autres non». Vendredi dernier, sur les 90 apporteurs participants, «la moitié font de la sélection dédiée, notamment ceux qui en ont amené beaucoup, et la moitié non. Mais c’est une souche qui reste dans les élevages longtemps» confirmait Alain Guinot. Contrairement à certains choix d’orientation raciale défendus par le Herd Book Charolais (HBC), le type culard semble encore avoir de beaux jours devant lui. «Il en faut. La tendance est à l’élimination des animaux nés par césariennes mais le culard reste encore une production qui a son marché et ses adeptes» constate simplement François Gauthé, naisseur d’Isenay et administrateur du HBC. Valorisé d’abord dans les concours, ensuite dans les circuits de distribution de la boucherie artisanale et de la restauration gastronomique, c’est vrai qu’il implique des contraintes supplémentaires à ses naisseurs. Les «beaux bébés» nécessitent plus souvent des césariennes que leurs congénères, lors des vêlages... «Ce sont aussi des bêtes plus fragiles et plus nerveuses, que l’on ne manipule pas comme çà» insiste Olivier Laporte. Une gageure quand on sait que les animaux venus au cadran vendredi sont arrivés le matin à 4h et qu’ils sont beaucoup moins habitués au stress et au bruit du marché qu’à leurs verts pâturages... D’autant que les 380 animaux ont défilé sur le ring selon leur numéro d’ordre d’inscription et qu’ils étaient éparpillés dans tous les bâtiments avant d’être regroupés, ce qui a causé du stress supplémentaire. En tout cas, le N° 353, passé dans les derniers, a donc atteint les 6 000 euros. Le Super prix d’honneur, présenté par Alain Vachez, a été remporté par un engraisseur spécialement venu de Mayenne, qui participe à de nombreux concours et qui vend du gras vers les débouchés traditionnels. «Il faut des gens argentés et sûrs de pouvoir valoriser ces animaux. Là, l’acheteur a des concours derrière. Il veut la plaque pour se faire de la publicité» explique le président du Comité des foires. Devant les regrets des apporteurs de ne pas bénéficier des plaques attribuées lors du concours (ce sont les acheteurs qui repartent avec), Alain Guinot envisage une nouvelle évolution du concours : «on essaiera un double système d’attribution des plaques en juillet» prévoit-il. Une innovation parmi d’autres pour ce rendez-vous devenu passage obligé : cette année, un repas charolais était proposé aux visiteurs, sous un barnum, à proximité du marché au cadran. Et, s’il n’y a plus de remise des prix officielle, à la fin des enchères, en revanche, une visite officielle a ponctué la fin de matinée «à l’heure dite» selon Alain Guinot.
«bêtes plus fragiles et plus nerveuses»
«On a beau dire qu’il y a de moins en moins de culards, on en trouve toujours» constatait avec enthousiasme Alain Guinot. Selon Olivier Laporte, venu en voisin présenter un mâle castré qui a remporté un prix, «certains éleveurs cherchent encore ce type culard dans leur sélection génétique mais d’autres non». Vendredi dernier, sur les 90 apporteurs participants, «la moitié font de la sélection dédiée, notamment ceux qui en ont amené beaucoup, et la moitié non. Mais c’est une souche qui reste dans les élevages longtemps» confirmait Alain Guinot. Contrairement à certains choix d’orientation raciale défendus par le Herd Book Charolais (HBC), le type culard semble encore avoir de beaux jours devant lui. «Il en faut. La tendance est à l’élimination des animaux nés par césariennes mais le culard reste encore une production qui a son marché et ses adeptes» constate simplement François Gauthé, naisseur d’Isenay et administrateur du HBC. Valorisé d’abord dans les concours, ensuite dans les circuits de distribution de la boucherie artisanale et de la restauration gastronomique, c’est vrai qu’il implique des contraintes supplémentaires à ses naisseurs. Les «beaux bébés» nécessitent plus souvent des césariennes que leurs congénères, lors des vêlages... «Ce sont aussi des bêtes plus fragiles et plus nerveuses, que l’on ne manipule pas comme çà» insiste Olivier Laporte. Une gageure quand on sait que les animaux venus au cadran vendredi sont arrivés le matin à 4h et qu’ils sont beaucoup moins habitués au stress et au bruit du marché qu’à leurs verts pâturages... D’autant que les 380 animaux ont défilé sur le ring selon leur numéro d’ordre d’inscription et qu’ils étaient éparpillés dans tous les bâtiments avant d’être regroupés, ce qui a causé du stress supplémentaire. En tout cas, le N° 353, passé dans les derniers, a donc atteint les 6 000 euros. Le Super prix d’honneur, présenté par Alain Vachez, a été remporté par un engraisseur spécialement venu de Mayenne, qui participe à de nombreux concours et qui vend du gras vers les débouchés traditionnels. «Il faut des gens argentés et sûrs de pouvoir valoriser ces animaux. Là, l’acheteur a des concours derrière. Il veut la plaque pour se faire de la publicité» explique le président du Comité des foires. Devant les regrets des apporteurs de ne pas bénéficier des plaques attribuées lors du concours (ce sont les acheteurs qui repartent avec), Alain Guinot envisage une nouvelle évolution du concours : «on essaiera un double système d’attribution des plaques en juillet» prévoit-il. Une innovation parmi d’autres pour ce rendez-vous devenu passage obligé : cette année, un repas charolais était proposé aux visiteurs, sous un barnum, à proximité du marché au cadran. Et, s’il n’y a plus de remise des prix officielle, à la fin des enchères, en revanche, une visite officielle a ponctué la fin de matinée «à l’heure dite» selon Alain Guinot.