Elvéa 21-89
Des raisons d’espérer
L’assemblée générale d’Elvéa 21-89 s’est tenue le 24 mai à Vitteaux. Des pistes d’amélioration ont été explorées.

Le constat effectué depuis de nombreuses années sur la situation de l’élevage est récurrent. Pour le président d’Elvéa 21-89, les cours des bêtes grasses sont beaucoup trop bas : «Nous sommes dans une mauvaise situation et nous y restons. Les prix ne permettent toujours pas de rémunérer correctement notre travail. Il y a toujours une cause : les importations, l’importance de la part du haché, les consommateurs qui mangent moins de viande...»
Malgré ces difficultés, François Deroye a tenté de relayer des éléments positifs au cours de cette assemblée.
Le maintien des cours du maigre, l’augmentation de la population qui compense quelque peu la baisse de la consommation et les États généraux de l’alimentation ont notamment été cités. «Pour ces derniers, ce serait une grande déception si nous en restions au stade des vœux pieux», indique François Deroye, «il conviendra de suivre les évolutions sur la formation du prix et la valorisation de nos produits. Calculer son prix de revient est une chose, encore faut-il être en mesure de l’imposer. Il faut que la loi permette des avancées sur ce point en accord avec la législation européenne, revue par le règlement dit Omnibus qui maintenant va dans le bon sens».
En parallèle, plusieurs initiatives tentent de revaloriser l’image de la production et des produit. «L’an dernier, lors de son intervention, Jean-Marc Beche avait mis l’accent sur un déficit de communication des éleveurs», rappelle le président d’Elvéa 21-89, «nous devons nous rapprocher des consommateurs pour qu’ils aient une meilleure connaissance de notre métier. Dans le même but, nous trouvons également les signes de qualité. Ceux-ci peuvent être l’élément déclencheur qui redonnera la confiance aux consommateurs».
Malgré ces difficultés, François Deroye a tenté de relayer des éléments positifs au cours de cette assemblée.
Le maintien des cours du maigre, l’augmentation de la population qui compense quelque peu la baisse de la consommation et les États généraux de l’alimentation ont notamment été cités. «Pour ces derniers, ce serait une grande déception si nous en restions au stade des vœux pieux», indique François Deroye, «il conviendra de suivre les évolutions sur la formation du prix et la valorisation de nos produits. Calculer son prix de revient est une chose, encore faut-il être en mesure de l’imposer. Il faut que la loi permette des avancées sur ce point en accord avec la législation européenne, revue par le règlement dit Omnibus qui maintenant va dans le bon sens».
En parallèle, plusieurs initiatives tentent de revaloriser l’image de la production et des produit. «L’an dernier, lors de son intervention, Jean-Marc Beche avait mis l’accent sur un déficit de communication des éleveurs», rappelle le président d’Elvéa 21-89, «nous devons nous rapprocher des consommateurs pour qu’ils aient une meilleure connaissance de notre métier. Dans le même but, nous trouvons également les signes de qualité. Ceux-ci peuvent être l’élément déclencheur qui redonnera la confiance aux consommateurs».
Intervention
Gagner plus avec l’IGP
Régis Taupin, éleveur dans la Nièvre, est revenu sur l’obtention de l’indication géographique protégée (IGP) de la race Charolaise, obtenue en mai 2017 : «Nous nous battions pour ce signe de qualité depuis une quinzaine d’années, c’est désormais chose faite. L’IGP remplace la marque Charolais de Bourgogne que nous avions mise en place en 2005. Plusieurs mois ont été nécessaires pour requalifier tous les élevages, l’IGP est effective depuis le 1er janvier». Le cahier des charges est similaire à celui de la marque, à quelques «détails» près. Quelques critères modifient en effet le périmètre de la zone concernée, comme le précise Régis Taupin : «la marque Charolais de Bourgogne s’étendait aux quatre départements administratifs de l’ancienne région Bourgogne. Suite aux exigences de la commission de l’Inao, qui s’était déplacée par deux fois en 2011 et 2013, il a fallu ajouter plusieurs critères, comme la présence de 70% de prairies permanentes sur les communes concernées. En conséquence, une partie de l’Yonne et de la Côte-d’Or a été exclue du périmètre, nous n’avons malheureusement rien pu faire. Certains éleveurs ne rentrent pas dans l’IGP alors qu’il cotisaient depuis plusieurs années, depuis le début de notre combat, en vue de cette obtention de l’IGP. Nous comprenons logiquement leur déception».
Exactement 1505 communes se trouvent aujourd’hui dans le périmètre de l’IGP (dont 350 en Côte-d’Or). Plusieurs communes des régions frontalières font également partie du dispositif (Cher, Loire, Rhône, Ain), pour un total de 700 00 hectares de prairies permanentes.
Régis Taupin espère une valorisation du prix de la viande «rapide et digne de ce nom» : «nous travaillons actuellement la construction du prix. La valorisation déjà obtenue se chiffre aujourd’hui entre 10 et 15 centimes d’euro le kilogramme de carcasse. Nous pouvons nous attendre à nettement mieux, très rapidement. L’organisme de défense et de gestion (ODG) travaille sur des contrats tripartites avec la grande distribution (ou la boucherie traditionnelle) et les abatteurs. L’élevage d’animaux en Charolais de Bourgogne représente un coût supplémentaire qu’il va falloir intégrer. Le coût de revient se situe entre 4,1 euros et 4,2 euros le kilogramme de carcasse, alors que le standard est davantage à 3,5 euros. Nous allons construire un prix pour que tout le monde soit gagnant. La grande distribution a l’air de vouloir jouer le jeu suite aux États généraux de l’alimentation, je suis optimiste».
Régis Taupin, éleveur dans la Nièvre, est revenu sur l’obtention de l’indication géographique protégée (IGP) de la race Charolaise, obtenue en mai 2017 : «Nous nous battions pour ce signe de qualité depuis une quinzaine d’années, c’est désormais chose faite. L’IGP remplace la marque Charolais de Bourgogne que nous avions mise en place en 2005. Plusieurs mois ont été nécessaires pour requalifier tous les élevages, l’IGP est effective depuis le 1er janvier». Le cahier des charges est similaire à celui de la marque, à quelques «détails» près. Quelques critères modifient en effet le périmètre de la zone concernée, comme le précise Régis Taupin : «la marque Charolais de Bourgogne s’étendait aux quatre départements administratifs de l’ancienne région Bourgogne. Suite aux exigences de la commission de l’Inao, qui s’était déplacée par deux fois en 2011 et 2013, il a fallu ajouter plusieurs critères, comme la présence de 70% de prairies permanentes sur les communes concernées. En conséquence, une partie de l’Yonne et de la Côte-d’Or a été exclue du périmètre, nous n’avons malheureusement rien pu faire. Certains éleveurs ne rentrent pas dans l’IGP alors qu’il cotisaient depuis plusieurs années, depuis le début de notre combat, en vue de cette obtention de l’IGP. Nous comprenons logiquement leur déception».
Exactement 1505 communes se trouvent aujourd’hui dans le périmètre de l’IGP (dont 350 en Côte-d’Or). Plusieurs communes des régions frontalières font également partie du dispositif (Cher, Loire, Rhône, Ain), pour un total de 700 00 hectares de prairies permanentes.
Régis Taupin espère une valorisation du prix de la viande «rapide et digne de ce nom» : «nous travaillons actuellement la construction du prix. La valorisation déjà obtenue se chiffre aujourd’hui entre 10 et 15 centimes d’euro le kilogramme de carcasse. Nous pouvons nous attendre à nettement mieux, très rapidement. L’organisme de défense et de gestion (ODG) travaille sur des contrats tripartites avec la grande distribution (ou la boucherie traditionnelle) et les abatteurs. L’élevage d’animaux en Charolais de Bourgogne représente un coût supplémentaire qu’il va falloir intégrer. Le coût de revient se situe entre 4,1 euros et 4,2 euros le kilogramme de carcasse, alors que le standard est davantage à 3,5 euros. Nous allons construire un prix pour que tout le monde soit gagnant. La grande distribution a l’air de vouloir jouer le jeu suite aux États généraux de l’alimentation, je suis optimiste».