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AG de la section des éleveurs nivernais de la Cialyn

Des projets ambitieux malgré un résultat déficitaire en 2014

La section des éleveurs nivernais de la Ciaylin s’est réunie en assemblée générale, jeudi 21 mai, au lycée agricole du Morvan à Château-Chinon. L’occasion de faire le point sur certains projets, plus ou moins avancés de la coopérative régionale, mais aussi de mettre en lumière un résultat déficitaire global sur l’exercice précédent.
Par Emmanuel Coulombeix
Des projets ambitieux malgré un résultat déficitaire en 2014
Une cinquantaine d’adhérents nivernais de la CIALYN se sont retrouvés en AG de section, le 21 mai, au lycée agricole de Château-Chinon.
Comme elle le fait tous les ans, la Cialyn organise des réunions dans chacune de ses sections départementales pour informer ses adhérents locaux. Le 21 mai, c’était au tour de la section des Eleveurs nivernais de se réunir au lycée du Morvan, autour de Bertrand Ribaucourt, le président départemental, et de Séverine Breton, la directrice générale du groupe Cialyn (la coopérative est actionnaire dans de nombreuses sociétés et a accru sa taille rapidement ces dernières années). Une cinquantaine de personnes ont assisté à la présentation -informelle- des comptes 2014 et des chiffres de ventes des bovins et des ovins, à la fois à l’échelle de la coopérative mais aussi au niveau de la section. L’activité a été relativement bonne, l’an dernier, si l’on en juge par l’augmentation de 9,4% des bovins et de 2,5% des ovins commercialisés par la structure. En bovins, les mâles représentent 70% de l’activité et les destinations traditionnelles demeurent les maigres et les gras exportés (185 377 bovins), d’abord vers l’Italie (89,7%), ensuite vers l’Espagne (7,2%), et l’Algérie (2,7%). L’export représente 37% de l’abattage total sur le site de Migennes (89), devant les gros industriels (25%), la grande et moyenne distribution (24%) et la boucherie artisanale (11%). En ovins, ce sont les agneaux de boucherie qui sont le principal créneau de la coopérative, avec 75731 animaux, soit 77% du total. Si au plan régional, les volumes sont en augmentation, il n’en va toutefois pas de même au niveau de la zone Eleveurs nivernais. A 36 512 UGB, la baisse est de 9,5% d’activité en 2014 pour la section. Les bovins comptent pour plus du double de l’activité totale mais les bovins enregistrent, depuis 2011, une lente érosion des effectifs (même si les ovins se sont stabilisés cette année au niveau de 2011). Les bovins maigres sont la principale activité des adhérents nivernais, à hauteur de 76% du total, ce qui n’est pas sans poser un certain nombre d’interrogations, compte tenu «du contexte défavorable du commerce à l’export» selon Bertrand Ribaucourt. Quant aux ovins, ils se portent mieux puisque leur nombre a augmenté de 7,8% en 2014. Au total, l’activité de la Cialyn, pas si mauvaise en volumes, ne se traduit pas par des résultats financiers positifs. Le compte 2014 laisse apparaître un déficit de 927 000 euros, qui, en fin de matinée, a été jugé «inacceptable» tant par le président de la section que par la directrice générale. Les évolutions rapides et les changements d’organisation au sein de la coopérative sont pointés du doigt et doivent entraîner rapidement de nouvelles adaptations. C’est sans doute ce qui sera dit lors de l’assemblée générale ordinaire du 5 juin prochain à Auxerre.

Engraissement des génisses
C’est que depuis trois ou quatre ans, la Cialyn a engagé de nombreux chantiers, pour pourvoir à son développement. Personne ne remet en cause la volonté d’investissement, à condition que cela puisse bénéficier aux éleveurs eux-mêmes. Quelques voix se sont d’ailleurs exprimer en ce sens la semaine dernière. L’usine flambant neuve qui a été conçue à côté de l’abattoir icaunais -  «un outil performant qui permet d’être présent sur le marché de la viande fraîche face à des concurrents dynamiques» - doit aujourd’hui faire face à des problèmes de ressources humaines. La capacité industrielle est réelle, encore faut-il trouver des salariés motivés pour la mettre en partition, ce qui est un problème actuellement, et renforcer la politique d’encadrement, selon Bertrand Ribaucourt et Séverine Breton. Par ailleurs, outre les rachats et fusions de sociétés, la Cialyn conduit des projets de développement assez lourds, qui ne sont pas encore entrés en vitesse de croisière. Les retombées ne sont pas pour tout de suite. Deux exemples ont été présentés à Château-Chinon  : le projet Copelis est un atelier d’engraissement à partir de ressources alimentaires de proximité, qui sera situé dans le Nord de l’Aube, à la limite de la Marne. Déposés fin-janvier 2014, les dossiers administratifs ont reçu une autorisation d’exploiter en novembre dernier. A proximité d’une sucrerie (4 km), l’atelier recevra la pulpe pour engraisser jusqu’à 2000 bovins. La rentrée des animaux est prévue pour juin 2016. Moins spectaculaire et tout aussi expérimental, la réunion du 21 mai a aussi consacré une bonne part des travaux à un projet qui concernera plus directement les adhérents  : l’engraissement des génisses. «C’est un dossier plus technique que commercial» a estimé Séverine Breton, car il s’agit de mettre en place des pratiques d’alimentation à base d’herbe, selon des cahiers des charges et des itinéraires techniques précis, qui feront l’objet d’évaluations, et devront répondre à un marché porteur et contractualisé. Un débouché constant de 17 génisses par semaine a été évoqué devant les adhérents nivernais. Une piste possible d’amélioration du revenu ?