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Groupement de défense sanitaire

Des préoccupations encore bien nombreuses

Réuni en assemblée générale le 28 mars à Alise-Sainte-Reine, le GDS de Côte-d’Or a fait le point sur la situation sanitaire du département, par la voix de son président Pascal Martens et de son secrétaire général Florent Lefol.
Par Aurélien Genest
Des préoccupations encore bien nombreuses
Stéphane Ratay (directeur GDS), Marc Frot (président commission agricole du Conseil départemental), Vincent Lavier (président Chambre d’agriculture), François Sauvadet (président Conseil départemental), Pascal Martens, Serge Bideau (préfecture), Éric Dumo
Au vu du nombre important de dossiers en cours, l’équipe du GDS21 n’a vraiment pas le temps de «s’ennuyer». L’assemblée générale annuelle a été l’occasion d’aborder en détail les problématiques sanitaires les plus importantes du département en présence d’élus, politiques et éleveurs venus en nombre au MuséoParc d’Alésia.

Deux foyers tuberculose
«Seulement» deux foyers ont été mis en évidence sur la campagne en cours (pour 75% de la prophylaxie aujourd’hui réalisée) : c’est 42 de moins qu’il y a huit ans. «La tuberculose de masse semble toucher à sa fin, du moins, dans notre département», commente Pascal Martens. Sur le plan «pratique», le nouveau schéma de gestion des résultats douteux diminue le nombre de cheptels bloqués. La stabilité du schéma permet aux éleveurs de planifier la prophylaxie en connaissant les contraintes liées à la gestion d’une suspicion. L’obtention d’un allongement à quatre mois du délai de validité des IDC de vente génère davantage de souplesse.

Des demandes formulées
La Côte-d’Or se trouve «à un nouveau palier» selon le président du GDS : «nous avons gagné une bataille mais pas encore la guerre». Plusieurs demandes ont été formulées lors de cette assemblée (mise en place d’une commission scientifique pour protéger les élevages foyers récurrents, meilleure gestion des zones humides à risque, mise en évidence plus rapide des mycobactéries, possibilité de figer les aides Pac pour les élevages sous Apdi, construction d’une procédure d’urgence concertée lors de la découverte d’un gibier positif, contrôles inopinés de la vénerie).

Ça coince avec le gibier
Trois sangliers et deux biches ont été trouvés infectés en 2017 dans la zone nord. Florent Lefol regrette qu’aucune mesure de prélèvements supplémentaires ou de surveillance renforcée n’ait été mise en place en fin de chasse. Le secrétaire général demande le maintien d’un nombre élevé de prélèvements sur sangliers et cerfs dans les zones à risque. Des moyens supplémentaires pour renforcer les inspections des viscères et le maintien de l’arrêt de l’agrainage sont également nécessaires. Sept blaireaux infectés ont été mis en évidence l’an passé sur cette zone à risque. Malgré la mobilisation des piégeurs et des lieutenants de louveterie, le nombre de prélèvements baisse d’année en année. Le GDS est partenaire d’une étude sur des tests d’appâts en vue d’une vaccination orale des blaireaux.

Problème d’indemnisations
La problématique d’indemnisation des dégâts de gibier est «très perverse» selon les responsables du GDS : «non seulement, en dessous d’un seuil, l’agriculteur n’est pas indemnisé mais en plus il paye les frais d’expertises. Cela entraîne beaucoup de non déclarations, prive l’administration des vrais chiffres des dégâts et diminue les attributions futures. Les populations résiduelles de gibier s’accroissent et augmentent les risques sanitaires. Les seuils de surface déclarative de plans de chasse sont trop élevés et induisent des zones de non chasse qui augmentent la population et le risque sanitaire. Il faudra prendre cela en compte pour le futur schéma cynégétique de 2019».

Besnoitiose, IBR et BVD

Des élevages de l’ouest du département ont fait face à une épizootie de besnoitiose l’an passé. Cette maladie vectorielle entraîne de lourdes pertes économiques avec un taux de mortalité pouvant atteindre 10% des cheptels. Suite à la découverte en 2015 d’un animal contaminé dans le canton de Semur-en-Auxois, des investigations complémentaires ont été menées l’année suivante dans tout le secteur : le cheptel concerné et trois autres foyers secondaires ont été mis en évidence. Le GDS a incité les éleveurs à éliminer les bovins contaminés grâce à une aide financière adaptée. Des plans d’assainissement et de surveillance ont été contractés avec les quatre éleveurs concernés.

En ce qui concerne l’IBR, la situation s’améliore fortement (6% de cheptels positifs aujourd’hui, contre 53% en 1995). Cent-un cheptels ont été déclarés positifs lors de la précédente campagne. «60% des exploitations touchées ont moins de cinq bovins positifs. Passer en zone épidémiologique favorable apporterait un gain non négligeable, une économie annuelle de 250 000 euros. Nous ne pouvons plus nous permettre d’avoir de nouveaux élevages positifs», relève Pascal Martens.
La mise en place progressive du parcours d’éradication de la BVD a également été abordé. Florent Lefol a souligné les nécessités de disposer d’informations épidémiologiques précises sur la circulation de la maladie. La connaissance des pratiques de terrain vis-à-vis de la vaccination et de la gestion de la maladie par les éleveurs et les vétérinaires a toute son importance. Des enquêtes BVD ont été menées cette campagne dans des élevages en Côte d’Or et plus largement sur la Bourgogne. «Les résultats obtenus vont permettre d’affiner et d’adapter notre stratégie d’éradication à notre contexte local», indique le secrétaire général. Laurent Foures, directeur du GDS de la Meuse, est venu présenter le programme collectif de lutte contre la BVD dans son département. L’éradication aura un coût estimé à 10 millions d’euros annuels sur la Région Bourgogne Franche-Comté, soit 700 euros par cheptel. Le Conseil régional a été salué pour son écoute et la prise en compte des problématiques sanitaires. Néanmoins, le GDS espère pouvoir disposer d’un financement complémentaire afin de démarrer l’éradication de la BVD sur la Bourgogne.

Pascal Martens a déclaré que le GDS avait renforcé le partenariat avec le laboratoire départemental. «De par l’ajustement des tarifs et l’aide apportée par le GDS à ses adhérents, le coût final ne change pas. Avoir un laboratoire de proximité, c’est important pour la réactivité, indispensable en cas de coup dur !» François Sauvadet et ses équipes ont été chaleureusement remerciés pour leur soutien au GDS.