Petit gibier
Des plaines à repeupler
La fédération des chasseurs entreprend un travail visant l’augmentation des populations de faisans et perdrix grises. L’aide des agriculteurs est sollicitée.
Les populations de petit gibier ne cessent de diminuer. Le vice-président de la Fédération des chasseurs de Côte d’Or Jean-Marc Belin dresse un constat éloquent : «Dans les meilleurs territoires du département, nous avons au maximum trois ou quatre couples de perdrix grises aux 100 hectares, alors que le potentiel est d’au moins une vingtaine... De multiples facteurs expliquent ce niveau extrêmement bas». La Fédération des chasseurs s’est rapprochée de son homologue du Pas-de-Calais pour la mise en place d’un dispositif innovant, visant à enrayer cette tendance baissière. «Là-bas, un centre d’élevage a été constitué à partir d’oiseaux de souches sauvages, issus de nids découverts lors des travaux agricoles, notamment pendant la fauchaison. Nous avons récupéré des œufs de ce centre» indique Jean-Marc Belin. Deux GIC de l’Auxois et du Châtillonnais font actuellement couver des œufs de faisans. Un autre groupement d’intérêt cynégétique, à Francheville, vient de recevoir des œufs de perdrix. Les oiseaux obtenus auront de meilleures chances d’adaptation que les précédentes générations. «De souches sauvages, ils seront sans doute plus fidèles au territoire, avec de meilleurs réflexes face à la prédation» poursuit Jean-Marc Belin.
Un numéro à appeler
Le vice-président de la Fédération évoque un autre dispositif, et non le moindre : «toujours dans l’objectif visant d’augmenter les populations de faisans et perdrix grises, nous allons mettre en place un numéro d’alerte (1)avec astreinte, au cas où les agriculteurs découvrent des nids de tels oiseaux pendant leurs travaux. La fédération des chasseurs souhaite être avisée et viendra prendre en charge ces œufs pour les sauver. Nous serions très heureux de recevoir plusieurs coups de fils dès cette année, ce serait une marche en avant et une motivation supplémentaire. Nous comptons sur l’aide des agriculteurs, ils sont forcément impliqués dans notre démarche puisque tout se passe sur leurs territoires». D’autres moyens sont mis en place pour mener à bien la politique petit gibier de la Fédération, avec notamment l’installation de plusieurs aménagements spécifiques tels que des agrenoirs et abris anti-busards le long de parcelles agricoles.
L’exemple à Francheville
L’EARL de l’Abrepin, à Francheville chez Hubert Mony, a reçu une centaine d’œufs de perdrix grises il y a exactement deux semaines. Ces derniers sont actuellement couvés par des poules selon un protocole défini par la Fédération des chasseurs. «Les perdrix resteront quelques temps dans une cage grillagée avant de rejoindre l’une des volières du GIC. Ce projet durera deux ans car les oiseaux qui seront lâchés dans la nature seront leur descendance» explique Adrien Bachelery, ouvrier de l’EARL. Agriculteur et président du GIC «Val d’Ougne et Suzon» regroupant les communes de Francheville, Saint-Seine-l’Abbaye, Saint-Martin-du-Mont et Vaux-Saules, Hubert Mony était déjà sensibilisé au petit gibier : «Cela fait plusieurs années que nous essayons, à notre manière, de repeupler les populations et cela marche plutôt bien avec la présence de plusieurs couvées naturelles de faisans et de perdrix. Que la Fédération des chasseurs nous propose cette mission est une satisfaction pour nous tous. Notre objectif n’est pas de remplir nos congélateurs, mais bien de voir du petit gibier dans nos champs ! C’est toujours un grand plaisir de les croiser durant nos travaux, les habitants du village n’y sont pas insensibles et n’hésitent pas à nous faire part de leur enthousiasme».
Bien pour tout le monde
Pour Hubert Mony, «la prédation, des pratiques agricole peu favorables, des remembrements impliquant moins de haies et la qualité des oiseaux précédemment introduits» expliquent la diminution des populations. «L’agronomie revient au centre des exploitations ces temps-ci et ce contexte sera plus favorable au petit gibier» ajoute l’agriculteur côte d’orien, «c’est sans doute le moment d’investir et de se lancer dans des souches adaptées. L’avenir de la chasse passe aussi par l’avenir du petit gibier car beaucoup de jeunes chasseurs n’ont pas les moyens financiers pour chasser le gros gibier. Si cette chasse au gros gibier est source de conflits avec les agriculteurs qui en ont marre des dégâts qui coûtent une fortune tous les ans, ce risque n’existe pas avec le petit gibier ! La réussite du projet est liée aux compromis faits entre chasseurs de petit gibier et agriculteurs qui mettent en place des aménagements du type jachères faune sauvage, barres d’effarouchement devant les faucheuses, agrenoirs, haies. La vie en général est faite de compromis ! La perdrix grise est un «bon indicateur de la qualité du biotope» ajoute Hubert Mony : «si l’espèce se redéveloppe à nouveau, c’est la preuve que notre territoire n’est pas complètement pollué, cela vaudra bien mieux que tous les règlements écologistes qui émanent de Bruxelles !». Jean-Marc Belin se réjouit pour sa part de ce «partenariat» entre agriculteurs et chasseurs : «les deux travaillent ensemble et les exemples ne manquent pas. Je pense notamment à la régulation des corvidés, aussi bien nuisibles aux semis qu’aux jeunes oiseaux et levreaux, et pour laquelle les chasseurs, alliés des agriculteurs, sont prêts à intervenir aussi bien que nécessaire».
(1) ce numéro d’alerte sera prochainement communiqué dans Terres de Bourgogne.
Un numéro à appeler
Le vice-président de la Fédération évoque un autre dispositif, et non le moindre : «toujours dans l’objectif visant d’augmenter les populations de faisans et perdrix grises, nous allons mettre en place un numéro d’alerte (1)avec astreinte, au cas où les agriculteurs découvrent des nids de tels oiseaux pendant leurs travaux. La fédération des chasseurs souhaite être avisée et viendra prendre en charge ces œufs pour les sauver. Nous serions très heureux de recevoir plusieurs coups de fils dès cette année, ce serait une marche en avant et une motivation supplémentaire. Nous comptons sur l’aide des agriculteurs, ils sont forcément impliqués dans notre démarche puisque tout se passe sur leurs territoires». D’autres moyens sont mis en place pour mener à bien la politique petit gibier de la Fédération, avec notamment l’installation de plusieurs aménagements spécifiques tels que des agrenoirs et abris anti-busards le long de parcelles agricoles.
L’exemple à Francheville
L’EARL de l’Abrepin, à Francheville chez Hubert Mony, a reçu une centaine d’œufs de perdrix grises il y a exactement deux semaines. Ces derniers sont actuellement couvés par des poules selon un protocole défini par la Fédération des chasseurs. «Les perdrix resteront quelques temps dans une cage grillagée avant de rejoindre l’une des volières du GIC. Ce projet durera deux ans car les oiseaux qui seront lâchés dans la nature seront leur descendance» explique Adrien Bachelery, ouvrier de l’EARL. Agriculteur et président du GIC «Val d’Ougne et Suzon» regroupant les communes de Francheville, Saint-Seine-l’Abbaye, Saint-Martin-du-Mont et Vaux-Saules, Hubert Mony était déjà sensibilisé au petit gibier : «Cela fait plusieurs années que nous essayons, à notre manière, de repeupler les populations et cela marche plutôt bien avec la présence de plusieurs couvées naturelles de faisans et de perdrix. Que la Fédération des chasseurs nous propose cette mission est une satisfaction pour nous tous. Notre objectif n’est pas de remplir nos congélateurs, mais bien de voir du petit gibier dans nos champs ! C’est toujours un grand plaisir de les croiser durant nos travaux, les habitants du village n’y sont pas insensibles et n’hésitent pas à nous faire part de leur enthousiasme».
Bien pour tout le monde
Pour Hubert Mony, «la prédation, des pratiques agricole peu favorables, des remembrements impliquant moins de haies et la qualité des oiseaux précédemment introduits» expliquent la diminution des populations. «L’agronomie revient au centre des exploitations ces temps-ci et ce contexte sera plus favorable au petit gibier» ajoute l’agriculteur côte d’orien, «c’est sans doute le moment d’investir et de se lancer dans des souches adaptées. L’avenir de la chasse passe aussi par l’avenir du petit gibier car beaucoup de jeunes chasseurs n’ont pas les moyens financiers pour chasser le gros gibier. Si cette chasse au gros gibier est source de conflits avec les agriculteurs qui en ont marre des dégâts qui coûtent une fortune tous les ans, ce risque n’existe pas avec le petit gibier ! La réussite du projet est liée aux compromis faits entre chasseurs de petit gibier et agriculteurs qui mettent en place des aménagements du type jachères faune sauvage, barres d’effarouchement devant les faucheuses, agrenoirs, haies. La vie en général est faite de compromis ! La perdrix grise est un «bon indicateur de la qualité du biotope» ajoute Hubert Mony : «si l’espèce se redéveloppe à nouveau, c’est la preuve que notre territoire n’est pas complètement pollué, cela vaudra bien mieux que tous les règlements écologistes qui émanent de Bruxelles !». Jean-Marc Belin se réjouit pour sa part de ce «partenariat» entre agriculteurs et chasseurs : «les deux travaillent ensemble et les exemples ne manquent pas. Je pense notamment à la régulation des corvidés, aussi bien nuisibles aux semis qu’aux jeunes oiseaux et levreaux, et pour laquelle les chasseurs, alliés des agriculteurs, sont prêts à intervenir aussi bien que nécessaire».
(1) ce numéro d’alerte sera prochainement communiqué dans Terres de Bourgogne.