Horticulture
Des milliers de plants jetés : la crise sanitaire fait mal
Près d’un mois après le début du confinement, l’horticulture souffre. À Lindry, Stéphane Peuraud témoigne des dizaines de milliers de plants invendus qu’il a déjà et devra encore jeter à la poubelle. Une perte économique énorme pour lui et ses confrères horticulteurs, ces derniers ne pouvant pas vendre leurs productions comme ils le voudraient.

« J’ai déjà jeté 40 000 Pensées (soit plus de la moitié de sa production) et plus de 10 000 Primevères. Ce sont des produits que l’on aurait dû vendre en mars et que l’on ne pourra plus vendre», indique Stéphane Peuraud, horticulteur à Lindry.
Si la crise sanitaire fait énormément de dégâts en France, toutes entreprises et secteurs confondus, l’horticulture fait partie des professions les plus mises à mal depuis le début du confinement. La faute à une interdiction de vendre les plants au début du confinement (une situation qui s’améliore depuis peu, lire par ailleurs).
«Dans notre métier, il faut savoir que mars, avril et mai représentent environ 70 % de notre chiffre d’affaires annuel», poursuit Stéphane Peuraud. «Toutes les productions qui étaient à vendre sur mars et début avril ont été bloquées par la crise sanitaire. En plus, pour une fois, la météo était redevenue favorable, ce qui n’était pas le cas avant le confinement. Aujourd’hui, en plus d’être tributaire de la météo, on l’est du confinement».
Les produits typiques des fêtes perdus
Un confinement qui est arrivé au plus mauvais moment pour les horticulteurs. «Cette semaine-là, on aurait pu vendre Pensées, Primevères, plants de fraisiers, plants de salades… Tous les produits de saison pour les jardiniers amateurs», continue Stéphane Peuraud. «Notre stock est un stock de produits vivants, et ce qui est bon à vendre aujourd’hui ne le sera plus d’ici quelques semaines».
Les plants restés sur les bras destinés aux Rameaux et à Pâques ont fait beaucoup de mal aux professionnels. «Les produits typiques comme les Cinéraires seront détruits en totalité. Le marché des potées fleuries est perdu aussi. C’est comme pour le Muguet le 1er mai, le 2 mai on n’en a plus besoin». Quelques Pensées et Primevères sont pour l’instant conservées en culture. «Les premiers Géraniums iront probablement aussi à la poubelle».
C’est tout une chaîne de produits qui disparaît des serres. «Il y a d’autres séries qui arrivent. Et pour avoir la place de les cultiver, on est obligé de jeter ce qui n’est pas vendu», se désole l’horticulteur.
Une perte économique non négligeable
Si les plants ne sont pas vendus, «on a quand même les fournisseurs à régler», ajoute Stéphane Peuraud. «Ils ont travaillé pour nous fournir de la marchandise, que ce soit les plants, les graines, les boutures de Géranium, le terreau, les contenants… Il faut qu’on les paye et qu’on paye les salaires. Et même si l’État parle de report de charges, c’est juste un report, un moment où un autre, il faudra bien les payer».
L’horticulteur a dû mettre trois saisonniers au chômage partiel. Seuls les trois ouvriers permanents sont toujours en activité. «Je devais à la base recruter d’autres saisonniers, ce que j’ai dû annuler. Normalement, on monte à 12 en pleine saison».
Actuellement, Stéphane Peuraud et ses ouvriers repiquent pour des produits vendables sur le mois le mai, avec l’espoir que le confinement soit levé. L’horticulteur a même déjà bloqué des transports pour anticiper la reprise. «Quand la France va se remettre en marche, ça va être tendu au niveau des transports pour les livraisons», explique-t-il. «J’ai déjà bloqué des transports auprès des professionnels en espérant qu’on ait vraiment besoin de lui. Il faut anticiper en espérant que ça fonctionne, sinon je vais devoir payer des transports que je n’aurais pas utilisés. Mais on ne peut pas attendre que ça reparte pour chercher des transporteurs, on n’en aurait jamais assez».
Pour Stéphane Peuraud, les pertes économiques ne seront pas évitables. «Aujourd’hui, j’en suis à espérer de ne pas avoir un trop gros trou dans les caisses à la fin. Au niveau national, il y avait beaucoup d’entreprises horticoles qui avaient des difficultés. Cette crise sanitaire va faire d’énormes casses. Le Gouvernement a annoncé qu’il n’y aurait pas de faillites d’entreprises mais c’est certain qu’il y en aura chez nous», conclut-il.
Si la crise sanitaire fait énormément de dégâts en France, toutes entreprises et secteurs confondus, l’horticulture fait partie des professions les plus mises à mal depuis le début du confinement. La faute à une interdiction de vendre les plants au début du confinement (une situation qui s’améliore depuis peu, lire par ailleurs).
«Dans notre métier, il faut savoir que mars, avril et mai représentent environ 70 % de notre chiffre d’affaires annuel», poursuit Stéphane Peuraud. «Toutes les productions qui étaient à vendre sur mars et début avril ont été bloquées par la crise sanitaire. En plus, pour une fois, la météo était redevenue favorable, ce qui n’était pas le cas avant le confinement. Aujourd’hui, en plus d’être tributaire de la météo, on l’est du confinement».
Les produits typiques des fêtes perdus
Un confinement qui est arrivé au plus mauvais moment pour les horticulteurs. «Cette semaine-là, on aurait pu vendre Pensées, Primevères, plants de fraisiers, plants de salades… Tous les produits de saison pour les jardiniers amateurs», continue Stéphane Peuraud. «Notre stock est un stock de produits vivants, et ce qui est bon à vendre aujourd’hui ne le sera plus d’ici quelques semaines».
Les plants restés sur les bras destinés aux Rameaux et à Pâques ont fait beaucoup de mal aux professionnels. «Les produits typiques comme les Cinéraires seront détruits en totalité. Le marché des potées fleuries est perdu aussi. C’est comme pour le Muguet le 1er mai, le 2 mai on n’en a plus besoin». Quelques Pensées et Primevères sont pour l’instant conservées en culture. «Les premiers Géraniums iront probablement aussi à la poubelle».
C’est tout une chaîne de produits qui disparaît des serres. «Il y a d’autres séries qui arrivent. Et pour avoir la place de les cultiver, on est obligé de jeter ce qui n’est pas vendu», se désole l’horticulteur.
Une perte économique non négligeable
Si les plants ne sont pas vendus, «on a quand même les fournisseurs à régler», ajoute Stéphane Peuraud. «Ils ont travaillé pour nous fournir de la marchandise, que ce soit les plants, les graines, les boutures de Géranium, le terreau, les contenants… Il faut qu’on les paye et qu’on paye les salaires. Et même si l’État parle de report de charges, c’est juste un report, un moment où un autre, il faudra bien les payer».
L’horticulteur a dû mettre trois saisonniers au chômage partiel. Seuls les trois ouvriers permanents sont toujours en activité. «Je devais à la base recruter d’autres saisonniers, ce que j’ai dû annuler. Normalement, on monte à 12 en pleine saison».
Actuellement, Stéphane Peuraud et ses ouvriers repiquent pour des produits vendables sur le mois le mai, avec l’espoir que le confinement soit levé. L’horticulteur a même déjà bloqué des transports pour anticiper la reprise. «Quand la France va se remettre en marche, ça va être tendu au niveau des transports pour les livraisons», explique-t-il. «J’ai déjà bloqué des transports auprès des professionnels en espérant qu’on ait vraiment besoin de lui. Il faut anticiper en espérant que ça fonctionne, sinon je vais devoir payer des transports que je n’aurais pas utilisés. Mais on ne peut pas attendre que ça reparte pour chercher des transporteurs, on n’en aurait jamais assez».
Pour Stéphane Peuraud, les pertes économiques ne seront pas évitables. «Aujourd’hui, j’en suis à espérer de ne pas avoir un trop gros trou dans les caisses à la fin. Au niveau national, il y avait beaucoup d’entreprises horticoles qui avaient des difficultés. Cette crise sanitaire va faire d’énormes casses. Le Gouvernement a annoncé qu’il n’y aurait pas de faillites d’entreprises mais c’est certain qu’il y en aura chez nous», conclut-il.
Un premier pas pour sauver l’horticulture
Dans un communiqué datant du 3 avril, la préfecture de l’Yonne indique l’autorisation de commercialisation des semences et plants, et l’ouverture de certaines jardineries. Une première bonne nouvelle pour l’horticulture icaunaise. «La commercialisation des semences et plants participe à la préservation de l’alimentation pour l’ensemble de la population en permettant aux particuliers de cultiver leurs propres fruits, légumes et plantes aromatiques», indique la préfecture. «Cette commercialisation est possible sur les marchés ouverts autorisés par arrêté préfectoral après avis du maire, grâce à des dispositifs de type drive, dans les jardineries autorisées à être ouvertes au titre de leur activité d’aliments et fournitures pour les animaux de compagnie, ou plus généralement par tout établissement autorisé à recevoir du public (pour les activités figurants en annexe du décret n° 2020-293 du 23 mars 2020)».
Ce même communiqué ajoute que «les jardineries sont autorisées à commercialiser l’ensemble de leurs produits dès lors qu’elle comporte une activité d’alimentation animale ou humaine». Il est aussi permis aux agriculteurs, dans le cadre de leur activité, «de se fournir en semences auprès des jardineries et pépiniéristes».
Ce même communiqué ajoute que «les jardineries sont autorisées à commercialiser l’ensemble de leurs produits dès lors qu’elle comporte une activité d’alimentation animale ou humaine». Il est aussi permis aux agriculteurs, dans le cadre de leur activité, «de se fournir en semences auprès des jardineries et pépiniéristes».