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Photovoltaïque

Des innovations à la pelle

La Région Bourgogne-Franche-Comté et la Fédération française du bâtiment (FFB) ont organisé une réunion dédiée au photovoltaïque, la semaine dernière à Dijon.
Par Propos recueillis par Aurélien Genest
Des innovations à la pelle
Pierrick Maitre dresse un état des lieux «solaire» très dynamique.
Plusieurs représentants des filières agricoles ont assisté, le 8 janvier, à une intervention de Pierrick Maitre. Président d’AFCB Solaire et gérant du bureau d’études Starenco, il a notamment présenté les dernières innovations.

Pouvez-vous, tout d’abord, nous présenter AFCB Solaire et Starenco ?
«AFCB Solaire est une jeune association, créée en 2019. Son but est de structurer la filière photovoltaïque en Bourgogne-Franche-Comté. Nos adhérents sont des professionnels du solaire : il y a des installateurs, des couvreurs, des électriciens, des chauffagistes, des bureaux d’études... L’idée est d’être un relais d’informations, en communiquant en interne sur les décisions nationales et la législation qui évoluent régulièrement. AFCB Solaire intervient également auprès des prescripteurs et du législateur localement, comme la Région, les Départements, la Dreal, la DDT, Enedis, RTE ... Starenco est une entreprise
spécialisée dans l’énergie solaire photovoltaïque, qui travaille en tant que bureau d’études pour accompagner les porteurs de projets dans l’industrie, l’agriculture, le tertiaire et les collectivités».

Plusieurs innovations ont été citées cet après-midi, qu’en est-il ?
«Le solaire est un domaine d’activités incroyablement mouvant ! Des nouveautés techniques, économiques et financières voient constamment le jour. Des réalisations innovantes existent déjà dans le sud de la France et devraient prochainement arriver chez nous. Le photovoltaïque est, par exemple, de plus en plus utilisé pour le séchage de matières. L’agrivoltaïsme se développe lui aussi, l’idée est de mettre l’énergie produite au service de la production agricole. Pour cela, des cultures maraichères, viticoles ou arboricoles sont équipées de panneaux qui changent d’orientation en fonction des conditions climatiques. L’alternance ombrages/lumières leur profite, l’eau qui ruisselle sur les panneaux peut aussi être collectée pour irriguer ces productions. Un système d’arbres solaires (tracker) qui suit la course du soleil, un peu à la manière d’un tournesol, se développe dans le monde agricole. Son but est d’obtenir une production d’électricité plus linéaire pour favoriser l’autoconsommation. Nous pouvons aussi mentionner l’intéressante symbiose entre le photovoltaïque et la méthanisation : l’électricité produite localement sert à alimenter en partie les besoins électriques du méthaniseur. Des techniques innovantes ne cessent d’être créées : des panneaux produisent désormais de l’électricité sur leurs deux faces : recto-verso... Je ne vous parle même pas de ce qui se prépare aujourd’hui dans les laboratoires !»

Quelle est l’actualité du photovoltaïque en Côte-d’Or ?
«La synergie entre le métier d’agriculteur et le photovoltaïque a toujours été présente. C’est encore le cas aujourd’hui, bien entendu. Sur le plan technique, notre rendez-vous consistait à lever les doutes et les idées reçues sur le photovoltaïque que certains pouvaient avoir. Nous avons mis l’accent sur les facteurs-clé de succès. Sur le plan financier, nous avons exposé quelques chiffres. Pour un projet standard de 500m2, la facture varie entre 80 000 et 85 000 euros pour une installation fournie, posée, livrée clé en mains par un professionnel qualifié.
L’amortissement est ainsi atteint après huit à dix ans, en intégrant les charges de fonctionnement. La rentabilité tourne donc autour de 6 à 7%. Mais le marché va de plus en plus vers l’autoconsommation dont la pertinence économique est meilleure. Autrement dit, l’énergie produite sur la ferme sert davantage à son fonctionnement et est de moins en moins destinée à être vendue sur le réseau. Le législateur encourage l’évolution vers ce modèle par un mécanisme d’aides et d’accompagnement.
Les tarifs d’achats subventionnés sont eux amenés à s’arrêter dès lors que la parité réseau sera atteinte.»