Des idées qui peuvent marcher

Des cours de céréales à la peine, des charges élevées, des soutiens Pac en chute libre, des rendements loin d’être mirobolants... Après moult réflexions, Olivier Père et Sylvain Bourguignot ont décidé de se diversifier pour enrayer la tendance baissière des résultats économiques de leur exploitation dédiée aux grandes cultures. En mai dernier, les deux Côte-d’oriens se sont s’orientés dans un projet maraîcher sur une surface d’un hectare, dans lequel les consommateurs viendraient cueillir eux-mêmes leurs légumes de saison. Un an plus tard, le bilan s’avère plus que positif : les clients ont répondu présent et cette nouvelle activité a permis de lisser les résultats économiques de l’exploitation, qui aurait été encore plus fragilisée après les aléas climatiques et économiques de 2016. «Nous ne savions pas du tout à quoi nous attendre» se rappelle Olivier Père, «cela représente du travail, un certain risque et beaucoup d’appréhensions, surtout quand nous ne ne maîtrisions pas ce type de production qui était toute nouvelle pour nous. L’accueil de la clientèle et la vente étaient également des notions nouvelles. C’était  vraiment l’année test».

Fraises et tomates cartonnent
Ouvert au public le mercredi et le samedi matin, le Gaec du Château a reçu près de quatre vingt personnes à chaque tournée. Pas moins de vingt six variétés de légumes ont été proposées jusqu’au mois de décembre. Les fraises et les tomates ont été les produits les plus prisés par les clients. «Tout a bien fonctionné, c’est une grande satisfaction. Nous savions que l’important bassin de consommateurs à deux pas de chez nous était un atout, mais nous ne pouvions pas prédire comment allait réagir la clientèle» confie Olivier Père. À la veille d’une nouvelle campagne, les deux exploitants envisagent de doubler leurs créneaux horaires et même d’ouvrir toute l’année. La surface de production va quant à elle tripler, passant à près de trois hectares cette année. Adhérent au GPFL21, le Groupement des producteurs de fruits et légumes de Côte d’Or appuyé techniquement par la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or, Olivier Père misera sur l’expérience acquise en 2016 pour être encore plus performant : «nous serons forcément un peu plus rodés !  Et j’espère que nous aurons de meilleures conditions climatiques car il n’avait pas cessé de pleuvoir le printemps dernier, cela avait forcément compliqué la tâche. Pour nous épauler, nous avons embauché un jeune en fin d’année pour pouvoir assurer le reste du travail de l’exploitation. Les prix des céréales ne sont toujours pas annoncés à la hausse cette année: j’espère que cet atelier de diversification lissera une nouvelle fois nos résultats économiques».