Parc national
Des exemples qui font peur
Le maire de Nod-sur-Seine s’inquiète du futur parc national des forêts de Champagne-Bourgogne et de ses conséquences agricoles.
Concrètement, c’est quoi un parc national ? Pour le savoir, la FDSEA et les JA s’étaient rendus il y a plusieurs semaines dans le massif des Cévennes, entre la Lozère et le Gard, là où un parc a été créé en 1970. Dominique Bayen faisait partie de cette délégation agricole. Exploitant et maire d’une petite commune à proximité de Châtillon-sur-Seine, le Côte d’orien revient sur un voyage riche en enseignements. Le président de l’association «Pour la liberté des hommes et de leur territoire» fait part de ses craintes en évoquant l’apparition de nombreuses réglementation, pour le moins contraignantes : «Un agriculteur veut réparer une clôture ? Il lui faut une autorisation. Quelqu’un veut installer un abri pour un cheval dans son pré ? On lui impose l’endroit où l’installer. Un habitant possède une belle pierre dans sa cour ? Il lui ai interdit de la déplacer sans autorisation...». Même l’agriculture biologique est concernée : «nous avons rencontré une productrice de châtaignes : ses arbres ont une maladie transmise par un insecte. Pour soigner ses châtaigniers, son seul recours est l’introduction d’autres insectes qui viendront lutter contre ces parasites.... Le parc interdit la modification de la faune locale et l’empêche d’agir directement sur ces nuisibles. Cette productrice nous a dit qu’elle allait perdre ses arbres et son activité, merci le parc...».
Complexités administratives
En ce qui concerne les maisons, en construction ou en rénovation, les pierres du territoire sont obligatoires. Un chemin raviné par un orage doit rester en l’état, l’accès est parfois compliqué voire impossible dans certaines parcelles. «En plus de l’aspect pratique, les valeurs des parcelles en prennent forcément un coup» commente Dominique Bayen, «pour les agriculteurs, le volontaire est devenu du réglementaire : tout est soumis à autorisation avec bien souvent un délai de six mois pour donner un avis défavorable. La complexité administrative est démesurée. Quarante ans après, les exploitants n’ont plus la même vision des choses. Les vingt premières années se sont bien passées, les agents du parc étaient des locaux, tout le monde se connaissait et travaillait dans le même sens. Aujourd’hui, ils ont l’impression de s’être fait violer le droit de propriété et de ne plus travailler comme ils l’entendent. Les gardes sont là pour faire de la répression, les premiers étaient des locaux un peu complaisants mais ont été remplacés par des gardes formatés à ne pas faire de cadeaux. Adieu le dialogue et bonjour les procès verbaux».
Surpopulations de gibier
Dans les Cévènnes, les fédérations de chasse travaillent en collaboration avec les associations environnementales. Des zones de quiétude ont été créées pour la faune sauvage. «Les populations de cervidés et de sangliers ont explosé et dévastent tout» relève Dominique Bayen, «pourtant, des employés du parc vont régulièrement dans ces zones de quiétude pour faire disperser le gibier et éviter une concentration dans ces zones. Je me demande comment cela se passera chez nous avec une réserve intégrale de 3 000 hectares.... De plus, le loup qui ne peut être chassé fait arrêter à grande vitesse la production ovine dans les Cévennes. Certains producteurs se tournent maintenant vers les bovins. Leur chargement est d’ailleurs réglementé à 0.3 UGB/ha...».
Complexités administratives
En ce qui concerne les maisons, en construction ou en rénovation, les pierres du territoire sont obligatoires. Un chemin raviné par un orage doit rester en l’état, l’accès est parfois compliqué voire impossible dans certaines parcelles. «En plus de l’aspect pratique, les valeurs des parcelles en prennent forcément un coup» commente Dominique Bayen, «pour les agriculteurs, le volontaire est devenu du réglementaire : tout est soumis à autorisation avec bien souvent un délai de six mois pour donner un avis défavorable. La complexité administrative est démesurée. Quarante ans après, les exploitants n’ont plus la même vision des choses. Les vingt premières années se sont bien passées, les agents du parc étaient des locaux, tout le monde se connaissait et travaillait dans le même sens. Aujourd’hui, ils ont l’impression de s’être fait violer le droit de propriété et de ne plus travailler comme ils l’entendent. Les gardes sont là pour faire de la répression, les premiers étaient des locaux un peu complaisants mais ont été remplacés par des gardes formatés à ne pas faire de cadeaux. Adieu le dialogue et bonjour les procès verbaux».
Surpopulations de gibier
Dans les Cévènnes, les fédérations de chasse travaillent en collaboration avec les associations environnementales. Des zones de quiétude ont été créées pour la faune sauvage. «Les populations de cervidés et de sangliers ont explosé et dévastent tout» relève Dominique Bayen, «pourtant, des employés du parc vont régulièrement dans ces zones de quiétude pour faire disperser le gibier et éviter une concentration dans ces zones. Je me demande comment cela se passera chez nous avec une réserve intégrale de 3 000 hectares.... De plus, le loup qui ne peut être chassé fait arrêter à grande vitesse la production ovine dans les Cévennes. Certains producteurs se tournent maintenant vers les bovins. Leur chargement est d’ailleurs réglementé à 0.3 UGB/ha...».
Parc national : Rencontre avec Ségolène Royal
Une semaine après avoir rencontré, à Dijon, Vincent Jechoux, conseiller en charge de la biodiversité au cabinet de Ségolène Royal, les responsables FDSEA-JA-Chambre d’agriculture de Côte d’Or et de Haute-Marne accompagnés par Christiane Lambert (vice-présidente de la FNSEA) ont été reçus mardi 23 juin à Paris par la ministre de l’Environnement en personne. Les Côte d’oriens Thierry Ronot et Vincent Renault ont successivement pris la parole pour rappeler la position de la profession, exigeant qu’aucune terre agricole sauf sur la base du volontariat, ne figure dans le cœur de parc, là où de nombreuses restrictions pourraient être appliquées. Selon Vincent Renault, l’écoute de la Ministre a été «positive» en ayant «pris conscience et compris qu’au niveau du GIP des disfonctionnements humains et méthodologiques profonds mettent à mal l’adhésion des acteurs du territoire au projet actuel». Au cours de cet échange, la Ministre de l’Environnement a pris l’engagement que l’Etat réponde à l’ensemble des inquiétudes de la profession agricole avec l’intervention d’un conciliateur. Pour Thierry Ronot «le fait que la Ministre annonce qu’elle soit prête à prendre le temps nécessaire pour co-construire le Parc National et ne surtout pas forcer le processus pour faire un faux parc est un premier pas. Malgré tout, le signe fort que nous avons demandé à l’Etat au mois de mars dernier, nous l’attendons toujours. Les conditions ne sont toujours pas réunies pour reprendre la co-construction du Parc». Revoir la méthode et répondre à l’ensemble des questions et points bloquants est à ce stade un préambule indispensable avant toute poursuite du processus. Les parlementaires côte d’oriens François Sauvadet et Anne-Catherine Loisier présents lors de ces échanges ont également soutenu cette remise à plat. Affaire à suivre...