Moisson
Des espoirs à ne pas griller
La récolte d’orges d’hiver a débuté le 16 juin dans le sud du département. Les premiers résultats semblent corrects mais les fortes chaleurs font craindre le pire pour les blés.

Les premières moissonneuses ont été sorties il y a déjà deux semaines en Côte-d’Or. Sébastien Marey, agriculteur à Vignoles près de Beaune, est rentré dans ses premiers champs d’Étincel quelques jours plus tard, le 20 juin. Le Côte-d’orien de 40 ans, qui exploite 240 hectares de grandes cultures avec son père Jean, a débuté la moisson sur ses terres les plus séchantes. Les premiers résultats étaient plutôt mitigés. Si la qualité était clairement au rendez-vous, le rendement était quelque peu décevant : «J’ai commencé à 50q/ha mais je n’attendais guère à mieux, compte tenu des parcelles en terres superficielles et de l’important manque d’eau du mois d’avril. En revanche, j’obtiens entre 90 et 95 de calibrage, 11,5 en protéines et entre 63 et 68 de PS, c’est plutôt bien». Les champs suivants dépassaient les 60q/ha, résultat satisfaisant davantage l’exploitant : «j’attends de voir la suite mais pour l’instant, la moisson ne démarre pas trop mal dans les terres plus profondes. Globalement, la qualité des orges est nettement meilleure que l’an passé. En quantité, il devrait y avoir des similitudes avec 2016, année où j’avais fais 65q/ha. Malgré cette dernière campagne difficile, je n’avais perdu que 10q/ha par rapport à la moyenne, car mes orges se trouvaient dans les meilleures parcelles de l’exploitation». Sébastien Marey ne cultive que de l’Étincel : «cette variété est devenue omniprésente dans le secteur, au détriment d’Esterel. Elle part en brasserie avec des rendements moyens qui varient, quand tout va bien, de 60 à 70q/ha dans nos cailloux et au-delà de 80 q/ha dans les grosses terres. Il y a aussi un peu d’hybrides autour de Beaune. Je n’en fais pas car celles-ci nécessitent davantage d’azote et génèrent plus de frais, avec une meilleure productivité qui n’est pas toujours avérée».
Interrogations sur le blé
La récolte de blé pourrait arriver très rapidement. Sébastien Marey s’interroge de plus en plus sur le devenir de cette culture : «si le temps actuel perdure, sa moisson sera imminente, je pense autour du 5 juillet. Si elle se fait avant, ce ne sera pas bon signe pour les blés...» Les parcelles présentaient jusqu’à présent un très bel aspect, mais certaines ont commencé de «décrocher» la semaine écoulée : «des épis ont blanchi subitement. Avec 36°C, les blés accusent forcément le coup... Le potentiel était pourtant intéressant. Cette année, il n’y a quasiment pas eu de maladies. Certains blés, qui ont perdu des talles avec le manque d’eau d’avril, s’étaient bien refaits avec les 100 mm d’eau du mois de mai. Les blés, dans leur globalité, sont encore bien lotis pour l’instant mais il ne faudrait pas que ce temps dure trop longtemps». L’agriculteur de Vignoles possède quatre variétés de blé cette année : «j’ai mis de l’Aprilio, il s’en fait beaucoup à Bourgogne du Sud. Il s’agit d’une variété un peu passe-partout, qui se comporte bien dans toutes les terres. Elle se sème début octobre. Elle ne fera jamais 100q/ha mais a l’avantage de ne jamais décrocher. Sa régularité est intéressante, tout comme sa résistance aux maladies. J’essaye également LG Absalon pour la toute première fois, elle est un peu dans la même lignée qu’Aprilio. J’ai aussi de l’Altigo: si elle n’est pas exceptionnelle, cette variété se défend bien dans les graviers. Barbue, elle est aussi très utile contre les sangliers et même contre les blaireaux. Je l’ai mélangée avec de l’Aprilio cette année. Enfin, il y a un peu de Nemo, nouveauté barbue pour des terres superficielles». Sébastien Marey n’a pas «retenté le coup» avec Fructidor, malgré un rendement de 76q/ha l’an passé: «il est à mettre dans de bonnes terres et l’occasion ne s’est pas présentée cette fois-ci. Le risque de décrochage était trop important. Je devrais vraisemblablement l’utiliser de nouveau l’an prochain».
Interrogations sur le blé
La récolte de blé pourrait arriver très rapidement. Sébastien Marey s’interroge de plus en plus sur le devenir de cette culture : «si le temps actuel perdure, sa moisson sera imminente, je pense autour du 5 juillet. Si elle se fait avant, ce ne sera pas bon signe pour les blés...» Les parcelles présentaient jusqu’à présent un très bel aspect, mais certaines ont commencé de «décrocher» la semaine écoulée : «des épis ont blanchi subitement. Avec 36°C, les blés accusent forcément le coup... Le potentiel était pourtant intéressant. Cette année, il n’y a quasiment pas eu de maladies. Certains blés, qui ont perdu des talles avec le manque d’eau d’avril, s’étaient bien refaits avec les 100 mm d’eau du mois de mai. Les blés, dans leur globalité, sont encore bien lotis pour l’instant mais il ne faudrait pas que ce temps dure trop longtemps». L’agriculteur de Vignoles possède quatre variétés de blé cette année : «j’ai mis de l’Aprilio, il s’en fait beaucoup à Bourgogne du Sud. Il s’agit d’une variété un peu passe-partout, qui se comporte bien dans toutes les terres. Elle se sème début octobre. Elle ne fera jamais 100q/ha mais a l’avantage de ne jamais décrocher. Sa régularité est intéressante, tout comme sa résistance aux maladies. J’essaye également LG Absalon pour la toute première fois, elle est un peu dans la même lignée qu’Aprilio. J’ai aussi de l’Altigo: si elle n’est pas exceptionnelle, cette variété se défend bien dans les graviers. Barbue, elle est aussi très utile contre les sangliers et même contre les blaireaux. Je l’ai mélangée avec de l’Aprilio cette année. Enfin, il y a un peu de Nemo, nouveauté barbue pour des terres superficielles». Sébastien Marey n’a pas «retenté le coup» avec Fructidor, malgré un rendement de 76q/ha l’an passé: «il est à mettre dans de bonnes terres et l’occasion ne s’est pas présentée cette fois-ci. Le risque de décrochage était trop important. Je devrais vraisemblablement l’utiliser de nouveau l’an prochain».
«Besoin d’une année correcte»
Vice-président de la caisse locale du Crédit-Agricole de Beaune, Sébastien Marey a conscience des difficultés que traverse le monde paysan et souligne la nécessité d’enregistrer de bons résultats cette année : «Les exploitations sont dans une situation très tendue depuis quatre à cinq ans. Les trésoreries sont mises à mal, même la viticulture commence d’être touchée. Il nous faut absolument retrouver une année correcte, et même plusieurs d’affilée pour combler tous les déficits». Dans son cas personnel, l’exploitant du Pays beaunois travaille sur les charges pour réduire les difficultés. Sébastien Marey opte de plus en plus pour le travail simplifié et notamment le semis direct. Celui-ci tend à redonner vie à ses sols avec des résultats de plus en plus encourageants. L’adhésion à une Cuma lui permet de se procurer des outils performants sans trop dépenser. Des raisonnements du même type s’opèrent à chacune de ses interventions : «je ne fais jamais des rendements exceptionnels car je n’applique jamais trois fongicides ni 250 unités d’azote. J’interviens uniquement quand cela est nécessaire. Je préfère optimiser mes charges et dépenser le minimum. Je tente de devenir le moins tributaire des prix : ceux annoncés pour cette année sont encore une fois décevants et du même niveau qu’en 2016, alors qu’il nous faudrait 200€/t. Les charges augmentent tous les ans, la vie aussi. Le prix du blé, lui, est le même qu’il y a 50 ans. Or, la baguette de pain ne coûtait pas le prix d’aujourd’hui. Quelqu’un s’en met beaucoup dans les poches...»