Retards de livraison et hausse des prix
Des concessionnaires, pas des boucs émissaires
Stéphane Bonfillou préside le Sedima (organisation représentative des professionnels du machinisme agricole) pour les départements de l’Yonne et de la Nièvre. Il tire le signal d’alarme : alors que la crise sanitaire entraîne des retards dans les fournitures de pièces et de matériels dont il n’est pas responsable, le secteur est confronté à des tensions avec une partie de sa clientèle.

À 48 ans, alors qu’il préside le Sedima pour l’Yonne et la Nièvre depuis quatre ans, Stéphane Bonfillou estime qu’il est temps de taper du poing sur la table. Ceci pour ramener un peu de calme et de compréhension mutuelle dans un secteur qui vit depuis quelques mois de fortes tensions avec une partie de sa clientèle. Les raisons de ces tensions sont assez simples à expliquer : les professionnels de la distribution de matériels agricoles (25 entreprises au sein du Sedima Yonne-Nièvre) subissent les effets de la crise sanitaire. Celle-ci a considérablement perturbé les chaînes de montage, entraînant d’importants retards de livraisons de tracteurs, moissonneuses et de bien d’autres équipements. Parfois, les engins ne peuvent être livrés parce que le constructeur lui-même manque de pièces, non fournies par ses sous-traitants.
Tout est là pour que ça n’aille pas
Une sorte de jeu de dominos dévastateur en bout de chaîne pour des professionnels qui n’y sont pour rien, mais qui se retrouvent obligés d’expliquer à leurs clients que les délais de livraison vont s’allonger. Et s’il n’y avait que la crise sanitaire !.. Mais les distributeurs de ces matériels doivent aussi composer avec la hausse de l’acier, observée depuis plusieurs mois, et qui se traduit par un renchérissement d’engins commandés sur des bases de devis qui ne sont plus toujours tenables, là aussi en raison des retards. Stéphane Bonfillou cite des tarifs en augmentation de 4 à 30 % sur certains équipements. Bref, il y a là tous les ingrédients pour rendre la vie beaucoup plus difficile aux professionnels de la vente et de l’entretien de machines agricoles. Stéphane Bonfillou, qui gère deux sites de distribution dans l’Yonne, ne compte plus les confrères qui lui remontent les tensions avec des clients qui ne comprennent pas la situation. Un contexte qui met les nerfs des équipes de ces entreprises à rude épreuve et qui contribue à détériorer des relations commerciales parfois établies de longue date. En fait, le secteur est pris entre le marteau des constructeurs fournisseurs, et l’enclume des clients. « Face à des situations qui tournent parfois à l’agressivité, précise Stéphane Bonfillou, nos salariés ne travaillent plus de manière sereine, certains expriment même leur volonté d’arrêter. Lorsqu’on sait que notre secteur est déjà en tension et qu’il peine à recruter, on n’a vraiment pas besoin de ça en plus… ».
Effort de compréhension
L’ensemble des concessionnaires réunis au sein du Sedima 89-58 veut aujourd’hui faire bloc pour que chacun prenne conscience que cela ne peut pas durer et que les professionnels distributeurs et agriculteurs sont interdépendants et dans le même bateau. « Face à la pénurie de pièces, poursuit le président du Sedima 89-58, nous essayons de trouver des solutions de dépannage pour nos clients, mais ce n’est pas toujours possible. Les agriculteurs doivent donc aussi faire un effort de compréhension et cesser de mettre une pression forte, voire de faire du chantage, comme on l’a vu dans certains cas ». Au-delà de la situation présente déjà compliquée, Stéphane Bonfillou avoue aussi une certaine inquiétude sur l’avenir proche, avec les prochaines moissons : « Si la récolte et les rendements sont bons, nos clients vont vouloir investir, mais nous risquons de ne pas avoir de matériel à livrer sur leur exercice comptable. Certains ne vont pas le comprendre. Les retards de livraisons sont d’autant plus difficiles à vivre que nous n’avons pas de vision claire sur les délais : la plupart de nos fournisseurs ne sont pas en mesure de nous renseigner sur ce point ». Les moissons sont aussi traditionnellement une période où les besoins en pièces sont forts et là encore, un approvisionnement correct n’est pour l’heure, pas garanti. « Si les concessionnaires n’anticipent pas pour la moisson, ça risque d’être très compliqué et les clients ne le comprendront pas. De leur côté, les agriculteurs ne doivent pas regarder la réalité uniquement de leur point de vue. Ils doivent faire preuve de plus de compréhension par rapport à notre contexte de travail ». Dans toute sa carrière, Stéphane Bonfillou ne se souvient que d’une autre période un peu similaire : c’était en 2013, une année marquée par des hausses de l’acier et des livraisons retardées. « Nous subissons aujourd’hui des effets collatéraux du Covid, alors que lors du premier confinement, nos entreprises ont su s’organiser pour assurer le service à nos clients. Il faut donc qu’ils comprennent que les désagréments actuels ne sont pas de notre fait et qu’il ne sert à rien d’être agressif… ».
Tout est là pour que ça n’aille pas
Une sorte de jeu de dominos dévastateur en bout de chaîne pour des professionnels qui n’y sont pour rien, mais qui se retrouvent obligés d’expliquer à leurs clients que les délais de livraison vont s’allonger. Et s’il n’y avait que la crise sanitaire !.. Mais les distributeurs de ces matériels doivent aussi composer avec la hausse de l’acier, observée depuis plusieurs mois, et qui se traduit par un renchérissement d’engins commandés sur des bases de devis qui ne sont plus toujours tenables, là aussi en raison des retards. Stéphane Bonfillou cite des tarifs en augmentation de 4 à 30 % sur certains équipements. Bref, il y a là tous les ingrédients pour rendre la vie beaucoup plus difficile aux professionnels de la vente et de l’entretien de machines agricoles. Stéphane Bonfillou, qui gère deux sites de distribution dans l’Yonne, ne compte plus les confrères qui lui remontent les tensions avec des clients qui ne comprennent pas la situation. Un contexte qui met les nerfs des équipes de ces entreprises à rude épreuve et qui contribue à détériorer des relations commerciales parfois établies de longue date. En fait, le secteur est pris entre le marteau des constructeurs fournisseurs, et l’enclume des clients. « Face à des situations qui tournent parfois à l’agressivité, précise Stéphane Bonfillou, nos salariés ne travaillent plus de manière sereine, certains expriment même leur volonté d’arrêter. Lorsqu’on sait que notre secteur est déjà en tension et qu’il peine à recruter, on n’a vraiment pas besoin de ça en plus… ».
Effort de compréhension
L’ensemble des concessionnaires réunis au sein du Sedima 89-58 veut aujourd’hui faire bloc pour que chacun prenne conscience que cela ne peut pas durer et que les professionnels distributeurs et agriculteurs sont interdépendants et dans le même bateau. « Face à la pénurie de pièces, poursuit le président du Sedima 89-58, nous essayons de trouver des solutions de dépannage pour nos clients, mais ce n’est pas toujours possible. Les agriculteurs doivent donc aussi faire un effort de compréhension et cesser de mettre une pression forte, voire de faire du chantage, comme on l’a vu dans certains cas ». Au-delà de la situation présente déjà compliquée, Stéphane Bonfillou avoue aussi une certaine inquiétude sur l’avenir proche, avec les prochaines moissons : « Si la récolte et les rendements sont bons, nos clients vont vouloir investir, mais nous risquons de ne pas avoir de matériel à livrer sur leur exercice comptable. Certains ne vont pas le comprendre. Les retards de livraisons sont d’autant plus difficiles à vivre que nous n’avons pas de vision claire sur les délais : la plupart de nos fournisseurs ne sont pas en mesure de nous renseigner sur ce point ». Les moissons sont aussi traditionnellement une période où les besoins en pièces sont forts et là encore, un approvisionnement correct n’est pour l’heure, pas garanti. « Si les concessionnaires n’anticipent pas pour la moisson, ça risque d’être très compliqué et les clients ne le comprendront pas. De leur côté, les agriculteurs ne doivent pas regarder la réalité uniquement de leur point de vue. Ils doivent faire preuve de plus de compréhension par rapport à notre contexte de travail ». Dans toute sa carrière, Stéphane Bonfillou ne se souvient que d’une autre période un peu similaire : c’était en 2013, une année marquée par des hausses de l’acier et des livraisons retardées. « Nous subissons aujourd’hui des effets collatéraux du Covid, alors que lors du premier confinement, nos entreprises ont su s’organiser pour assurer le service à nos clients. Il faut donc qu’ils comprennent que les désagréments actuels ne sont pas de notre fait et qu’il ne sert à rien d’être agressif… ».
Pneus, acier, GPS, électronique…
Parmi les pénuries qui affectent le secteur, Stéphane Bonfillou cite quelques exemples de pièces manquantes :
- des pneus, qui, pour lui, entraînent pour l’instant deux mois de retard dans la livraison de certains tracteurs.
- des composants électroniques.
- les délais de livraison pour des GPS atteignent cinq mois là où, en temps normal, il suffisait de cinq jours.
- des pneus, qui, pour lui, entraînent pour l’instant deux mois de retard dans la livraison de certains tracteurs.
- des composants électroniques.
- les délais de livraison pour des GPS atteignent cinq mois là où, en temps normal, il suffisait de cinq jours.