Chambre d’agriculture
Des changements, oui mais comment ?
Les membres du bureau de l’organisme consulaire, réunis la semaine dernière à Bretenière, ont débattu sur les futurs modèles économiques agricoles.
Fumée blanche à Bretenière. La première réunion des membres du bureau de la Chambre d’agriculture dans les nouveaux locaux du 1, rue des Coulots a laissé place à une réflexion sur les futurs modèles économiques agricoles. «La rentabilité de plusieurs de nos grands systèmes d’exploitation est sérieusement mise à mal. On le voit bien aujourd’hui, quelque chose ne fonctionne plus» lançait le président Vincent Lavier après avoir rappelé que 40% des 700 dossiers déposés à la DDT à la date du 5 octobre avaient un rapport annuités/EBE supérieur à 80%... «Plus que jamais, dans ce contexte de crise, nous sommes dans l’obligation de proposer des idées aux agriculteurs et nous devons sortir de cette logique dans laquelle le producteur est constamment la variable d’ajustement de la filière. Plutôt que de partir par le bas, on part par le haut. Il faut inverser les choses» poursuit le président.
L’idée diversification
Chaque membre du bureau a pu s’exprimer sur la question, à commencer par Vincent Lavier lui-même : «Parmi les pistes à prendre en compte, il y a sans doute la diversification des ateliers. Toutes celles et tous ceux qui se sont diversifiés en volaille, par exemple, ne regrettent pas leur investissement et vont même jusqu’à dire qu’ils survivent aujourd’hui grâce à celui-ci. Ce n’est peut-être pas l’unique solution, mais elle a au moins le mérite de fonctionner». Nicolas Michaud regrettait pour sa part le potentiel «mal exploité» du territoire : «Nous avons laissé partir un certain nombre d’outils industriels ces dernières années, la faute à des personnes qui ne croyaient pas suffisamment aux projets. Dans les futures réalisations, pour éviter ce même schéma, il faudra que les agriculteurs s’impliquent davantage pour les pérenniser. Dans le même temps, il y a sans doute du ménage à faire dans nos propres organismes et coopératives : les problèmes de négociations des prix que nous rencontrons sont tout simplement inacceptables».
La fiscalité ne va pas
Fabrice Faivre regrettait pour sa part «le développement continu de l’individualisme et du libéralisme», en total désaccord avec une quelconque amélioration: «L’organisation de l’agriculture est totalement à revoir selon moi, les exemples ne manquent pas. Nous devons retrouver des démarches collectives sous peine de voir les écarts entre agriculteurs se creuser davantage. Il y a beaucoup de choses à faire sur le parcellaire, il faudrait aussi multiplier les prestations de services plutôt que de trainer des parcs matériels conséquents et qui reviennent très cher». Fabrice Faivre profite de l’occasion pour fustiger le dispositif fiscal actuel: «il est totalement à revoir lui aussi. Le matériel est de plus en plus performant : mieux vaut ne pas se laisser tenter lors d’une année exceptionnelle. Il faut être extrêmement vigilant pour éviter le suréquipement».
Communiquer et former
François-Xavier Lévêque soulevait quant à lui la double nécessité de communiquer et de mieux former les jeunes à l’école : «Pour le premier point, ce n’est pas un scoop, c’est notre grand défaut depuis très longtemps, nous ne communiquons pas assez sur nos métiers. Pour le deuxième, il faut vraiment revoir le parcours scolaire : même sortis de BTS, nos jeunes ne sont pas capables, pour certains d’entre eux, de lire un bilan ! Après, il ne faut pas s’étonner de voir des problèmes économiques sur les exploitations». Pour Jean-Pierre Fleury, la Chambre d’agriculture devra davantage se consacrer à l’accompagnement économique des agriculteurs : «C’est peut-être un point sur lequel nous n’avons pas suffisamment insisté. Nous devons redonner l’envie d’entreprendre aux agriculteurs qui sont trop sous assistance et pas assez dans la motivation. Plus que jamais, la Chambre se doit de donner le vrai conseil, celui qui propose mais n’impose pas». Jean-Pierre Fleury se dit favorable à la multiplication des formations: «les agriculteurs doivent comprendre le marché pour orienter au mieux leur exploitation et voir ce qu’il est possible de tirer de leurs productions». Autre point évoqué par le président de la FNB: «il faut être encore plus proches de nos élus qui sont totalement décalés de la réalité. Je ne leur en veux même pas tellement ils ont de choses à gérer et des décisions à prendre... Cela a toute son importance car les fonds européens vont dépendre d’eux. La Chambre doit être porteuse de messages simples, ciblés et clairs». Parmi les autres interventions du jour, Dominique Guyon s’interrogeait sur «certaines méthodes de travail encore employées» : «Je milite souvent en faveur de l’aménagement foncier. La période de sécheresse que nous avons eue doit nous permettre d’avancer : trimballer des tonnes d’eau et de fourrages pendant cinq mois n’a pas de sens ! A l’avenir, ll faudrait faire en sorte de rendre l’aménagement foncier obligatoire tellement il apporte des avantages».
L’idée diversification
Chaque membre du bureau a pu s’exprimer sur la question, à commencer par Vincent Lavier lui-même : «Parmi les pistes à prendre en compte, il y a sans doute la diversification des ateliers. Toutes celles et tous ceux qui se sont diversifiés en volaille, par exemple, ne regrettent pas leur investissement et vont même jusqu’à dire qu’ils survivent aujourd’hui grâce à celui-ci. Ce n’est peut-être pas l’unique solution, mais elle a au moins le mérite de fonctionner». Nicolas Michaud regrettait pour sa part le potentiel «mal exploité» du territoire : «Nous avons laissé partir un certain nombre d’outils industriels ces dernières années, la faute à des personnes qui ne croyaient pas suffisamment aux projets. Dans les futures réalisations, pour éviter ce même schéma, il faudra que les agriculteurs s’impliquent davantage pour les pérenniser. Dans le même temps, il y a sans doute du ménage à faire dans nos propres organismes et coopératives : les problèmes de négociations des prix que nous rencontrons sont tout simplement inacceptables».
La fiscalité ne va pas
Fabrice Faivre regrettait pour sa part «le développement continu de l’individualisme et du libéralisme», en total désaccord avec une quelconque amélioration: «L’organisation de l’agriculture est totalement à revoir selon moi, les exemples ne manquent pas. Nous devons retrouver des démarches collectives sous peine de voir les écarts entre agriculteurs se creuser davantage. Il y a beaucoup de choses à faire sur le parcellaire, il faudrait aussi multiplier les prestations de services plutôt que de trainer des parcs matériels conséquents et qui reviennent très cher». Fabrice Faivre profite de l’occasion pour fustiger le dispositif fiscal actuel: «il est totalement à revoir lui aussi. Le matériel est de plus en plus performant : mieux vaut ne pas se laisser tenter lors d’une année exceptionnelle. Il faut être extrêmement vigilant pour éviter le suréquipement».
Communiquer et former
François-Xavier Lévêque soulevait quant à lui la double nécessité de communiquer et de mieux former les jeunes à l’école : «Pour le premier point, ce n’est pas un scoop, c’est notre grand défaut depuis très longtemps, nous ne communiquons pas assez sur nos métiers. Pour le deuxième, il faut vraiment revoir le parcours scolaire : même sortis de BTS, nos jeunes ne sont pas capables, pour certains d’entre eux, de lire un bilan ! Après, il ne faut pas s’étonner de voir des problèmes économiques sur les exploitations». Pour Jean-Pierre Fleury, la Chambre d’agriculture devra davantage se consacrer à l’accompagnement économique des agriculteurs : «C’est peut-être un point sur lequel nous n’avons pas suffisamment insisté. Nous devons redonner l’envie d’entreprendre aux agriculteurs qui sont trop sous assistance et pas assez dans la motivation. Plus que jamais, la Chambre se doit de donner le vrai conseil, celui qui propose mais n’impose pas». Jean-Pierre Fleury se dit favorable à la multiplication des formations: «les agriculteurs doivent comprendre le marché pour orienter au mieux leur exploitation et voir ce qu’il est possible de tirer de leurs productions». Autre point évoqué par le président de la FNB: «il faut être encore plus proches de nos élus qui sont totalement décalés de la réalité. Je ne leur en veux même pas tellement ils ont de choses à gérer et des décisions à prendre... Cela a toute son importance car les fonds européens vont dépendre d’eux. La Chambre doit être porteuse de messages simples, ciblés et clairs». Parmi les autres interventions du jour, Dominique Guyon s’interrogeait sur «certaines méthodes de travail encore employées» : «Je milite souvent en faveur de l’aménagement foncier. La période de sécheresse que nous avons eue doit nous permettre d’avancer : trimballer des tonnes d’eau et de fourrages pendant cinq mois n’a pas de sens ! A l’avenir, ll faudrait faire en sorte de rendre l’aménagement foncier obligatoire tellement il apporte des avantages».