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Rencontres

Des céréaliers passionnés par leur métier

Trois Côte d’Oriens parlent de leur filière à travers deux évènements: l’écriture d’un livre  par l’AGPB et un «voyage dans l’imaginaire» proposé par Passion Céréales.
Par Aurélien Genest
Des céréaliers passionnés par leur métier
Marc Patriat : «Les céréales font plus que nourrir les Hommes. Elles façonnent les paysages, nous lient au cycle des saisons, rapprochent le citadin du paysan et créent les marqueurs d’une entité partagée, qu’il s’agisse du pain, de la bière, des biscuits
L’Association générale des producteurs de blé a publié un livre blanc intitulé «Ambition céréales 2030». Dominique Chambrette et Philippe Dubief, vice-président et administrateur de l’AGPB, ont participé à la coordination de cet ouvrage accessible à tous sur simple demande. «Nous avons souhaité nous tourner vers l’avenir à l’occasion des 90 ans de notre association, en exprimant notre ambition de produire plus et de produire mieux, dans un horizon à la fois proche et éloigné, mais dans lequel nous pouvons nous projeter» informe Dominique Chambrette, pour qui la céréaliculture a «de quoi être optimiste» : «elle a la vocation à nourrir les Hommes et il y aura de plus en plus d’Hommes sur Terre... Nous avons écrit ce livre blanc pour aller expliquer aux Politiques, aux décideurs que la céréaliculture est une grande richesse pour la France. Elle fait partie de l’économie nationale et est une source de croissance. On parle souvent d’aéronautique et d’industrie pharmaceutique, mais on oublie souvent ce que représente la céréaliculture. Nous exportons, en valeur, l’équivalent de deux Airbus chaque semaine. Quand on sait qu’aucun Rafale n’a été vendu depuis quinze ans...».

Un «formidable challenge»
«Ambition céréales 2030» renseigne sur de nombreux paramètres : la force économique de la filière, les besoins alimentaires de demain, l’organisation des marchés, la bioperformance.... «Ce livre nous donne une certaine trajectoire à suivre, il nous permet d’anticiper l’avenir pour ne pas avoir à subir» commente Philippe Dubief.

Le Côte d’orien retient particulièrement un nombre évoqué dans ce livre, celui de 700 000 : «il s’agit des tonnes supplémentaires que nous devrons produire en 2030, cela représente une hausse de 30% de céréales par rapport à aujourd’hui. C’est énorme. Quel secteur d’activité dispose d’un tel potentiel de ventes ? Nous avons un formidable challenge, un énorme défi alimentaire à relever, sans oublier qu’en parallèle, nous devrons participer à la transition énergétique».

«Un patrimoine à cultiver»
Dans un autre registre mais toujours sous le thème de la céréaliculture, un «voyage dans l’imaginaire» était organisé par Passion Céréales le 2 décembre à Dijon. Le président Marc Patriat a reçu plusieurs invités venus parler de leur métier (sémiologue de l’alimentation, meunier, chef de restaurant, responsable de production...). Marc Patriat s’est réjoui d’une telle communication: «La vie moderne a éloigné le consommateur du produit et de son origine. Elle a appauvri la dimension symbolique qui leur est liée. Aujourd’hui, nous ressentons l’envie de retrouver ces imaginaires et d’en composer de nouveaux grâce aux infinies possibilités offertes par le 21ème siècle. Ce patrimoine immatériel, nous devons le cultiver et le déployer. Quand nous consommons des produits céréaliers, c’est aussi cela que nous consommons : un imaginaire, des rites et des pratiques issus de plusieurs millénaires de tradition et d’invention, et qui font partie aujourd’hui de notre patrimoine commun».

Les 12 défis de l’AGPB pour produire plus et mieux

Satisfaire la demande en céréales dans toute sa diversité, 2) exporter pour contribuer à relever le défi alimentaire mondial, 3) développer les activités consommatrices de céréales, porteuses de valeur et d’emploi dans les territoires, 4) accélérer le progrès génétique pour des céréales résistantes, sobres, productives et riches en protéines, 5) réduire l’empreinte sur l’environnement par la diffusion à grande échelle de technologies innovantes, 6) investir dans la chimie du végétal et les énergies renouvelables, 7) conforter l’organisation des filières et l’interprofession, 8) optimiser la logistique, facteur clé de compétitivité, 9) défendre la dimension européenne de la politique agricole, 10) construire un système hiérarchisé d’assurances répondant à la diversité des risques, 11) appuyer la pérennité d’un tissu d’entreprises agricoles performantes à responsabilité individuelle, 12) communiquer sur le caractère moderne, responsable et innovant du métier de céréalier.