Des candidats en campagne

Ils sont une dizaine, toutes couleurs confondues, candidats ou suppléants, à avoir accepté cette rencontre avec les JA de l’Yonne. Un syndicat qui regroupe plus de 170 adhérents répartis sur 10 cantons, avec pour présidente, Mathilde Lemaitre, qui en préambule de la réunion, en a rappelé l’objet : «nous avons moins de 35 ans et pour beaucoup, en sommes au début du métier. C’est pour ça qu’il était important pour nous de vous accueillir et d’échanger avec vous sur nos attentes, les idées que l’on peut avoir, les vôtres aussi…» À tour de rôle, les candidats se présentent, les plus férus en matière agricole, briscards ruraux en politique, prenant vite le pas sur les novices plus «citadins». L’hôte du jour, Benjamin Rigollet, a 23 ans et a repris l’exploitation familiale, à Charbuy, à la tête d’un cheptel d’une quarantaine de chèvres : «tout est transformé ici. Pas d’autre choix car je ne suis pas dans le circuit du ramassage de lait et tous les fromages sont vendus en vente directe…» À l’ombre de la chèvrerie, le bêlement des animaux couvre parfois les déclarations, mais chacun y va de sa vision de l’agriculture et de sa mise en perspective pour demain. Le catalogue des propositions est à l’image des candidats : multiple et varié. Avec en retour ce vœu formulé par Benjamin : «que les politiques se penchent sur la question d’obliger les jeunes qui s’installent, à avoir une assurance récolte. Je ne l’ai pas prise et aujourd’hui, suis embourbé pour plusieurs années. Les aléas climatiques vont être de plus en plus rapprochés et il faut absolument travailler là dessus. Assuré, je n’aurais peut-être pas gagné d’argent, mais au moins, n’en aurais pas perdu…» Un retour à la réalité des choses et à ce qui fait le quotidien de nombre d’exploitants aujourd’hui après les épisodes climatiques de l’an passé.