Gaec du Beau Sablon
Des agriculteurs désemparés face à une série d’incendies criminels
Cela fait longtemps que Marie-Odile et Guy Maillaux, ainsi que leur fils Jérôme, éleveurs laitiers aux Cognats (hameau de Diges) ont perdu le sommeil. Depuis qu’un incendie criminel a dévasté leur principal hangar de stockage, suivi de plusieurs autres départs de feu en quelques jours, c’est l’angoisse. L’auteur présumé réside à proximité et le temps que la justice suive son cours, la famille d’agriculteurs est désemparée.

Le cauchemar a commencé dans la nuit du 24 juin 2018, une lueur vers la salle de traite et le bâtiment des petits veaux a alerté le voisinage. Le grand bâtiment métallique qui abrite le foin, les approvisionnements, le matériel et les tracteurs s’est embrasé. Tout le stock de foin qui vient d’être rentré y est passé, sauf quelques ballots restés au champ. La chaleur du brasier était telle que Marie-Odile et Guy Maillaux et leur fils Jérôme ont entendu exploser les pneus des véhicules remisés et même le béton qui enserre les poutrelles. Les pompiers ont pu empêcher le sinistre de gagner les bâtiments à proximité, mais pour le hangar de stockage et tout ce qu’il contient, la messe est dite. Tout est dévasté, irrécupérable… C’est un drame pour cette famille d’éleveurs laitiers bio qui ne vivent que par et pour leur ferme et leurs 100 vaches laitières.
Un drame aussi parce que les Maillaux ont eu l’impression en cette première nuit d’incendie que l’histoire se répétait, car une vingtaine d’années auparavant, un pyromane avait déjà sévi sur la commune. Les causes accidentelles ont rapidement été écartées pour ce premier sinistre et les craintes de la famille se sont renforcées quand un second feu, puis un troisième départ de feu, ont concerné d’autres bâtiments les nuits suivantes. Les gendarmes désormais sur le qui-vive ont dû se rendre à l’évidence d’une main criminelle. Des rondes et des enquêtes de voisinage ont assuré un répit d’une semaine, jusqu’à ce qu’un quatrième départ de feu achève de mettre à vif les nerfs de la famille.
Depuis ces incendies, avec un auteur présumé des faits identifié, qui a en partie reconnu les faits, mais qui réside toujours dans le hameau, les agriculteurs ne vivent plus, ils restent constamment en alerte, la nuit surtout, craignant pour leur troupeau, leur gagne-pain et pour eux-mêmes. La justice suit son cours, les services du Procureur sont saisis de l’affaire mais la crainte empoisonne la vie des associés du Gaec.
Bien sûr, l’assureur a fait son job, on parle là d’un sinistre à 700 000 euros et plus… Mais au-delà du préjudice financier ces éleveurs laitiers passionnés, dont le fils Jérôme représente la 8ème génération, sont touchés au cœur. Avec les tracteurs anciens dévastés, carcasses aujourd’hui calcinées et noircies, c’est tout un pan d’histoire de la famille qui s’efface. Leur désarroi est palpable. Économiquement, ce n’est pas simple non plus. Les locations de matériel pour parer au plus pressé grèvent rapidement les sommes allouées sans rendre les mêmes services que les tracteurs incendiés, vétustes certes, mais parfaitement en ordre de service et «tous attelés» confirme Marie-Odile. La ferme située sur «des terres ingrates avec des handicaps de structure conséquents» se serait bien passée de ces sinistres à répétition. «Il nous a fallu vingt ans pour en arriver là et dix ans pour moderniser nos installations. Au moment où notre fils est en train de s’installer c’est un coup dur et un vrai drame familial» témoigne Marie-Odile. Pour ne rien arranger, le projet d’installation de Jérôme, lancé en 2017, patine lui aussi, tout comme la construction d’une nouvelle salle de traite pour les 100 VL en production, ce qui renforce les inquiétudes sur l’avenir.
Heureusement, la solidarité au sein du réseau bio a joué à plein et la famille a pu reconstituer un peu de stock de foin rapidement, «les vaches pourront passer l’hiver». Dans le village et alentour le voisinage s’est mobilisé et des rondes ont été organisées pour surveiller toute intrusion suspecte. Les associés du Gaec, Marie-Odile et Jérôme, ne manquent pas de ressort, mais ils ont dû quand même contacter la MSA dans le cadre de l’aide au répit pour éviter de sombrer complètement moralement. «Quand on est au fond du trou, toutes les petites ficelles que l’on peut nous tendre sont bonnes à prendre». L’aide du service de remplacement a été la bienvenue. La réalité de la situation les rattrape cependant chaque nuit… de crainte que le cauchemar ne recommence et que «la galère empire». L’audience au tribunal correctionnel est prévue pour le 8 novembre, mais d’ici là comment peut-on aider cette famille d’éleveurs à retrouver le sommeil et un peu de sérénité ?
Un drame aussi parce que les Maillaux ont eu l’impression en cette première nuit d’incendie que l’histoire se répétait, car une vingtaine d’années auparavant, un pyromane avait déjà sévi sur la commune. Les causes accidentelles ont rapidement été écartées pour ce premier sinistre et les craintes de la famille se sont renforcées quand un second feu, puis un troisième départ de feu, ont concerné d’autres bâtiments les nuits suivantes. Les gendarmes désormais sur le qui-vive ont dû se rendre à l’évidence d’une main criminelle. Des rondes et des enquêtes de voisinage ont assuré un répit d’une semaine, jusqu’à ce qu’un quatrième départ de feu achève de mettre à vif les nerfs de la famille.
Depuis ces incendies, avec un auteur présumé des faits identifié, qui a en partie reconnu les faits, mais qui réside toujours dans le hameau, les agriculteurs ne vivent plus, ils restent constamment en alerte, la nuit surtout, craignant pour leur troupeau, leur gagne-pain et pour eux-mêmes. La justice suit son cours, les services du Procureur sont saisis de l’affaire mais la crainte empoisonne la vie des associés du Gaec.
Bien sûr, l’assureur a fait son job, on parle là d’un sinistre à 700 000 euros et plus… Mais au-delà du préjudice financier ces éleveurs laitiers passionnés, dont le fils Jérôme représente la 8ème génération, sont touchés au cœur. Avec les tracteurs anciens dévastés, carcasses aujourd’hui calcinées et noircies, c’est tout un pan d’histoire de la famille qui s’efface. Leur désarroi est palpable. Économiquement, ce n’est pas simple non plus. Les locations de matériel pour parer au plus pressé grèvent rapidement les sommes allouées sans rendre les mêmes services que les tracteurs incendiés, vétustes certes, mais parfaitement en ordre de service et «tous attelés» confirme Marie-Odile. La ferme située sur «des terres ingrates avec des handicaps de structure conséquents» se serait bien passée de ces sinistres à répétition. «Il nous a fallu vingt ans pour en arriver là et dix ans pour moderniser nos installations. Au moment où notre fils est en train de s’installer c’est un coup dur et un vrai drame familial» témoigne Marie-Odile. Pour ne rien arranger, le projet d’installation de Jérôme, lancé en 2017, patine lui aussi, tout comme la construction d’une nouvelle salle de traite pour les 100 VL en production, ce qui renforce les inquiétudes sur l’avenir.
Heureusement, la solidarité au sein du réseau bio a joué à plein et la famille a pu reconstituer un peu de stock de foin rapidement, «les vaches pourront passer l’hiver». Dans le village et alentour le voisinage s’est mobilisé et des rondes ont été organisées pour surveiller toute intrusion suspecte. Les associés du Gaec, Marie-Odile et Jérôme, ne manquent pas de ressort, mais ils ont dû quand même contacter la MSA dans le cadre de l’aide au répit pour éviter de sombrer complètement moralement. «Quand on est au fond du trou, toutes les petites ficelles que l’on peut nous tendre sont bonnes à prendre». L’aide du service de remplacement a été la bienvenue. La réalité de la situation les rattrape cependant chaque nuit… de crainte que le cauchemar ne recommence et que «la galère empire». L’audience au tribunal correctionnel est prévue pour le 8 novembre, mais d’ici là comment peut-on aider cette famille d’éleveurs à retrouver le sommeil et un peu de sérénité ?
Jean-Jacques Mongin, agent général Aviva
«Côté assurance, c’est un dossier de sinistre à 700 000 euros au bas mot, qui a déjà été indemnisé pour une part et qui suit son cours. Maintenant, au-delà des chiffres, ces éleveurs passionnés doivent être entendus et aidés. La personne qui a allumé les incendies fait partie de leur voisinage et pour le moment rien ne l’empêche de recommencer. La société d’assurance a mis en cause juridiquement la société de tutelle du pyromane présumé et une réunion d’expertise est programmée. Mais il faut aussi tenir compte de la situation actuelle et trouver des solutions pour permettre à la famille Maillaux de passer ce cap difficile tout en évitant un nouveau drame.»