Rencontres
Des agriculteurs australiens à la découverte d’élevages côte d’oriens
Un groupe de 36 agriculteurs australiens, éleveurs pour la plupart ont fait une halte bourguignonne au cours de leur voyage à travers la France. Rencontres et dépaysement.

Ils étaient 26 agriculteurs australiens (une dizaine avait préféré rester visiter Dijon), le 22 juillet dernier à braver le crachin bourguignon pour prendre pied sur deux exploitations d’élevage de Côte d’Or, à la découverte d’autres pratiques et d’un autre type d’agriculture. Premier arrêt le matin chez Jacky Estivalet, à Saint-Maurice sur Vingeanne, polyculteur-éleveur, naisseur engraisseur de charolaises.
Et second arrêt l’après-midi chez Christine et Laurent Choubley, agriculteurs installés au hameau de Mercueil, près de La Motte-Ternant, en zone Auxois-Morvan.
[INTER]Péril chinois en vue, là-aussi...[inter]
Pour ce groupe à l’évidence, le dépaysement était total et c’était ce que recherchaient ces visiteurs australiens, engagés dans un tour de France qui devait se terminer le 27 juillet à Paris. Les agriculteurs présents venaient de toutes les parties du continent australien, même de Tasmanie. Céréaliers, éleveurs de bovins et de moutons, producteurs de viande eux-mêmes, ils ont été particulièrement demandeurs d’informations technico-économiques. Les pratiques d’élevage, l’encadrement administratif, le système agricole européen, la PAC... ses atouts et ses contraintes, les marchés... Toutes les questions ont été abordées, jusqu’à la répartition des frais et des charges entre les différents acteurs !
Les échanges ont été nombreux grâce au talent de l’interprète qui leur servait de guide. On a ainsi appris que l’identification électronique était bien implantée sur ce continent par ailleurs livré à la loi du marché pure et dure. Pas de soutiens ni d’aides particulières, mais une obligation de déclarer tous les mouvements d’animaux. Ces agriculteurs venus d’un autre monde ont aussi manifesté une certaine inquiétude face à l’offensive d’investisseurs chinois, très gourmands des terres australiennes. Devant la désertification galopante et face au peu de terres réellement disponibles pour la culture, l’insatiable appétit chinois engendre quelques craintes.
Pour la famille Choubley, Christine, Laurent et leur deux fils, qui les accueillaient l’après-midi sur leur exploitation située à Mercueil à proximité du Morvan, pas de péril chinois en vu, mais le contexte difficile d’une exploitation d’élevage spécialisée, dont le cheptel est inscrit au Herd book charolais, qui complète sa production de broutards par la vente de reproducteurs sélectionnés et l’engraissement de toutes les femelles de renouvellement.
Toute la famille s’est prêtée de bonne grâce au jeu des questions-réponses. Ils n’en sont pas à leurs premières visites et apprécient ces échanges qui leur ont déjà permis d’accueillir des Anglais, des Québécois et bien entendu des éleveurs d’autres régions françaises. [I]«Mais des Australiens c’est une première!»[i] confirme Laurent Choubley.
[INTER]Rien de comparable mais des centres d’intérêt communs[inter]
Aucune comparaison n’est possible entre ces deux agricultures si différentes. D’un côté, le gigantisme, l’ultra-libéralisme, les caprices de climats particulièrement contrastés et violents, l’élevage très extensif et les feedlots souvent dénoncés comme contraires à des pratiques respectueuses de l’environnement et du bien-être animal. Un monde dur qui trempe le caractère des hommes qui font prospérer son agriculture. De l’autre, des exploitations d’élevage spécialisées d’une taille représentative de la moyenne haute des exploitations bourguignonnes, bien loin des références australiennes, pour les hectares, comme pour le nombre des naissances et l’activité d’engraissement. Rien de comparable donc, mais une même volonté de mieux connaître la réalité et les pratiques de métiers aussi différents.
Le mauvais temps ne permettant pas de s’égayer dans la campagne, les deux mondes ont vite trouvé un centre d’intérêt commun pour la mécanique et les machines qui ont pris leurs quartiers d’été dans la grande stabulation désertée de l’élevage Choubley. Là pas besoin d’interprète, la mécanique rapproche les agriculteurs autant qu’une passion partagée pour le métier d’éleveur, quelle que soit la taille du troupeau ou celle du tracteur...
Et second arrêt l’après-midi chez Christine et Laurent Choubley, agriculteurs installés au hameau de Mercueil, près de La Motte-Ternant, en zone Auxois-Morvan.
[INTER]Péril chinois en vue, là-aussi...[inter]
Pour ce groupe à l’évidence, le dépaysement était total et c’était ce que recherchaient ces visiteurs australiens, engagés dans un tour de France qui devait se terminer le 27 juillet à Paris. Les agriculteurs présents venaient de toutes les parties du continent australien, même de Tasmanie. Céréaliers, éleveurs de bovins et de moutons, producteurs de viande eux-mêmes, ils ont été particulièrement demandeurs d’informations technico-économiques. Les pratiques d’élevage, l’encadrement administratif, le système agricole européen, la PAC... ses atouts et ses contraintes, les marchés... Toutes les questions ont été abordées, jusqu’à la répartition des frais et des charges entre les différents acteurs !
Les échanges ont été nombreux grâce au talent de l’interprète qui leur servait de guide. On a ainsi appris que l’identification électronique était bien implantée sur ce continent par ailleurs livré à la loi du marché pure et dure. Pas de soutiens ni d’aides particulières, mais une obligation de déclarer tous les mouvements d’animaux. Ces agriculteurs venus d’un autre monde ont aussi manifesté une certaine inquiétude face à l’offensive d’investisseurs chinois, très gourmands des terres australiennes. Devant la désertification galopante et face au peu de terres réellement disponibles pour la culture, l’insatiable appétit chinois engendre quelques craintes.
Pour la famille Choubley, Christine, Laurent et leur deux fils, qui les accueillaient l’après-midi sur leur exploitation située à Mercueil à proximité du Morvan, pas de péril chinois en vu, mais le contexte difficile d’une exploitation d’élevage spécialisée, dont le cheptel est inscrit au Herd book charolais, qui complète sa production de broutards par la vente de reproducteurs sélectionnés et l’engraissement de toutes les femelles de renouvellement.
Toute la famille s’est prêtée de bonne grâce au jeu des questions-réponses. Ils n’en sont pas à leurs premières visites et apprécient ces échanges qui leur ont déjà permis d’accueillir des Anglais, des Québécois et bien entendu des éleveurs d’autres régions françaises. [I]«Mais des Australiens c’est une première!»[i] confirme Laurent Choubley.
[INTER]Rien de comparable mais des centres d’intérêt communs[inter]
Aucune comparaison n’est possible entre ces deux agricultures si différentes. D’un côté, le gigantisme, l’ultra-libéralisme, les caprices de climats particulièrement contrastés et violents, l’élevage très extensif et les feedlots souvent dénoncés comme contraires à des pratiques respectueuses de l’environnement et du bien-être animal. Un monde dur qui trempe le caractère des hommes qui font prospérer son agriculture. De l’autre, des exploitations d’élevage spécialisées d’une taille représentative de la moyenne haute des exploitations bourguignonnes, bien loin des références australiennes, pour les hectares, comme pour le nombre des naissances et l’activité d’engraissement. Rien de comparable donc, mais une même volonté de mieux connaître la réalité et les pratiques de métiers aussi différents.
Le mauvais temps ne permettant pas de s’égayer dans la campagne, les deux mondes ont vite trouvé un centre d’intérêt commun pour la mécanique et les machines qui ont pris leurs quartiers d’été dans la grande stabulation désertée de l’élevage Choubley. Là pas besoin d’interprète, la mécanique rapproche les agriculteurs autant qu’une passion partagée pour le métier d’éleveur, quelle que soit la taille du troupeau ou celle du tracteur...
Australie: l’agriculture de la performance
C’est un monde, un continent, difficile donc de résumer toutes les caractéristiques de l’agriculture australienne en quelques lignes. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’Australie est le pays des extrêmes et une puissance agricole mondiale fortement exportatrice. Ce pays-continent (14 fois la France) se caractérise par des immensités désertiques et une population de 21 millions d’habitants concentrée essentiellement sur toute la côte Est, où se situe aussi la majeure partie de l’activité agricole, dans les Etats du Queensland, de Nouvelle Galle du Sud et du Victoria. En dépit de contraintes climatiques extrêmes qui rendent inexploitable 90% du territoire, l’agriculture australienne est une des plus performantes du monde et sur ces terres de pionniers la productivité continue de croître alors que le nombre des exploitations agricoles diminue. L’agriculture contribue de façon très significative à la balance commerciale australienne.
Côté productions animales, les éleveurs australiens élèvent des moutons de race mérinos qui produisent une laine de grande qualité. Le pays se classe ainsi au premier rang mondial des producteurs de laine et exporte 90% de sa production. L’élevage bovin est très productif, la viande (boeuf et veau) est principalement exportée aux USA. Les parcs d’engraissement intensif (feedlots), qui peuvent contenir et nourrir 24 000 têtes sur 800 ha environ, sont la marque distinctive de ce type d’élevage. L’industrie australienne des feedlots pèse près de 2,7 milliards de dollars, emploie 2000 personnes et utilise 2,2 millions de tonnes d’aliments composés et fabriqués sur place. L’Australie exporte 60% de sa production, essentiellement vers les USA et le Japon.
Côté grandes cultures, le blé a colonisé une grande partie des terres agricoles, y compris vers l’intérieur du continent. Cette céréale représente entre 60 et 70% des superficies cultivées. La sélection de variétés résistantes à la sécheresse, la mécanisation et les pratiques culturales (dry farming) ont facilité cette forte implantation. L’essentiel de la production est exportée vers la Chine, l’Egypte et les pays de l’Union européenne.