Chambre d’agriculture 89
Dernière Session avant moissons
Réunis en Session, les administrateurs de la Chambre d’agriculture ont planché sur les sujets marquant l’actualité agricole, au premier rang desquels, la télédéclaration Pac et les dernières inondations.
Comme il est de tradition, c’est par une analyse de la situation des filières, que le président Henriot a débuté les travaux de cette dernière session avant moissons. Si l’état végétatif en grandes cultures semble satisfaisant en plaine, une partie des colza situés sur les plateaux, entre Armançon et Cure, ont dû être retournée, une nouvelle fois victimes du gel et des ravageurs d’automne. La filière lait est un secteur toujours aussi fragile et s’interroge sur l’avenir, suite à l’arrêt des quotas. Le prix du lait moyen standard est passé sous le seul de 300 €/1000 l en avril et on note d’ors et déjà une baisse de 20 % par rapport à l’an passé. Sur le plan international, le redressement des cours des ingrédients laitiers a tourné court et l’on note un nouveau décrochage sur le marché mondial. L’Europe semblant moins impactée grâce à la dépréciation de l’euro face au dollar.
Sanctionnée par l’autorité de la concurrence pour entente sur les prix entre 2006 et 2007, la filière avicole se voit condamnée à payer une amende globale de 15 millions €, finalement diminuée, compte-tenu des difficultés qu’elle rencontre suite à la pression des importations qui représentent désormais 40 % de la consommation). Parmi les 30 opérateurs concernés par la sanction, mais dans une moindre mesure, la société Duc. Une actualité agitée pour la filière bovine, marquée par des actions de blocage des abattoirs et une tension exacerbée par la mise en place de la nouvelle PAC. Peu de marché actuellement, en maigre, pour les éleveurs de l’Yonne, hormis ceux qui commercialisent des broutards repoussés, issus de vêlages tardifs de 2014. Les prix du bétail ont, d’une manière générale, décroché de 4 à 6 % par rapport à l’an passé, mettant à mal la filière. L’actualité viticole départementale a été marquée ces dernières semaines par une affaire de suspicion de fraude dans le chablisien, avec un négociant local, soupçonné d’avoir vendu en appellation Chablis, du vin qui ne le serait pas. L’enquête est en cours. Concernant l’état végétatif, les vignes sont légèrement en avance, après avoir en général, échappées au gel. Si les prix sont un peu en recul, on semble toutefois revenir à des cours normaux pour le Chablis, après les records enregistrés ces dernières années. Inquiétude pour les vins rouges, où l’export marque le pas et les cours sont nettement à la baisse.
Encore et toujours les inondations
Le département a une nouvelle fois été impacté par les inondations de printemps, notamment dans les secteurs de l’Armançon et du Loing. Les dommages ont été immédiats : première coupe perdue et obligation d’évacuer les animaux chez des éleveurs du Tonnerrois, submersion, ravines et emportements de terre dans des parcelles en maïs récemment semées en puisaye. Éleveur laitier, Kamel Ferrag s’interroge : «installé depuis 1998, j’en suis à ma 5ème inondation ! Si le système d’alerte fonctionne bien, les dégâts colatéraux sont là ! Il nous faut aujourd’hui une caisse de péréquation pour rembourser les dommages. Je veux bien que nous servions à protéger l’amont, mais à condition que l’on soit rétribué pour cela, sinon, nous porterons plainte…» Pour le président de la Chambre d’agriculture, Étienne Henriot, «il est urgent d’engager une réflexion et de trouver une solution durable, afin d’éviter qu’à chaque épisode de précipitations, on se retrouve avec cette même problématique : qu’est ce qui est pris en charge ? Qui va payer ? D’où vient l’eau ?...»
Entamée le 27 avril dernier, la télédéclaration PAC est dans tous les esprits et a alimenté le débat pendant une bonne partie de la matinée. La principale difficulté dénoncée par tous, étant la méconnaissance de certains mécanismes, pour lesquels les règles d’application ne sont toujours pas connues ! Frappée du bon sens, cette réflexion de Marcel Huré : «comment se fait-il que des agriculteurs mieux formés que moi ne soient pas capables de remplir seuls leur déclaration PAC, alors qu’ils le faisaient l’an passé… ? C’est quand même scandaleux !». Céréalier dans le Sénonais, Thierry Michon dénonce : «je regrette vivement que les notices explicatives affichées sur le site comme disponibles ne soient pas visibles en ligne actuellement. On donne un outil, mais pas les clés pour pouvoir s’en servir… !» La complexité est telle, rappelle Etienne Henriot, «que les conseillers de la Chambre d’agriculture passent deux fois plus de temps que l’an passé sur chaque dossier..», invitant les agriculteurs à se pencher sans tarder sur leur dossier PAC, au risque sinon, de mener à bien dans les délais leur télédéclaration.
Formulée par le représentant de la Confédération Paysanne, Pascal Rouger, une demande de motion pour l’arrêt des négociations sur traité transatlantique (TAFTA), a été repoussé à la session de rentrée, suite au vote réclamé par le président de la Chambre. Pour Etienne Henriot : «il ne s’agit pas d’occulter la question ni en aucun cas de la minimiser. Mais ce n’est pas en quelques minutes que l’on peut prendre une décision sur un sujet aussi majeur et nous n’avons pas assez d’éléments aujourd’hui pour se forger une opinion…» Proposant de faire venir à la session de septembre, un intervenant pour expliquer les tenants et les aboutissants de ce traité et de passer ensuite au vote de la motion.
Sanctionnée par l’autorité de la concurrence pour entente sur les prix entre 2006 et 2007, la filière avicole se voit condamnée à payer une amende globale de 15 millions €, finalement diminuée, compte-tenu des difficultés qu’elle rencontre suite à la pression des importations qui représentent désormais 40 % de la consommation). Parmi les 30 opérateurs concernés par la sanction, mais dans une moindre mesure, la société Duc. Une actualité agitée pour la filière bovine, marquée par des actions de blocage des abattoirs et une tension exacerbée par la mise en place de la nouvelle PAC. Peu de marché actuellement, en maigre, pour les éleveurs de l’Yonne, hormis ceux qui commercialisent des broutards repoussés, issus de vêlages tardifs de 2014. Les prix du bétail ont, d’une manière générale, décroché de 4 à 6 % par rapport à l’an passé, mettant à mal la filière. L’actualité viticole départementale a été marquée ces dernières semaines par une affaire de suspicion de fraude dans le chablisien, avec un négociant local, soupçonné d’avoir vendu en appellation Chablis, du vin qui ne le serait pas. L’enquête est en cours. Concernant l’état végétatif, les vignes sont légèrement en avance, après avoir en général, échappées au gel. Si les prix sont un peu en recul, on semble toutefois revenir à des cours normaux pour le Chablis, après les records enregistrés ces dernières années. Inquiétude pour les vins rouges, où l’export marque le pas et les cours sont nettement à la baisse.
Encore et toujours les inondations
Le département a une nouvelle fois été impacté par les inondations de printemps, notamment dans les secteurs de l’Armançon et du Loing. Les dommages ont été immédiats : première coupe perdue et obligation d’évacuer les animaux chez des éleveurs du Tonnerrois, submersion, ravines et emportements de terre dans des parcelles en maïs récemment semées en puisaye. Éleveur laitier, Kamel Ferrag s’interroge : «installé depuis 1998, j’en suis à ma 5ème inondation ! Si le système d’alerte fonctionne bien, les dégâts colatéraux sont là ! Il nous faut aujourd’hui une caisse de péréquation pour rembourser les dommages. Je veux bien que nous servions à protéger l’amont, mais à condition que l’on soit rétribué pour cela, sinon, nous porterons plainte…» Pour le président de la Chambre d’agriculture, Étienne Henriot, «il est urgent d’engager une réflexion et de trouver une solution durable, afin d’éviter qu’à chaque épisode de précipitations, on se retrouve avec cette même problématique : qu’est ce qui est pris en charge ? Qui va payer ? D’où vient l’eau ?...»
Entamée le 27 avril dernier, la télédéclaration PAC est dans tous les esprits et a alimenté le débat pendant une bonne partie de la matinée. La principale difficulté dénoncée par tous, étant la méconnaissance de certains mécanismes, pour lesquels les règles d’application ne sont toujours pas connues ! Frappée du bon sens, cette réflexion de Marcel Huré : «comment se fait-il que des agriculteurs mieux formés que moi ne soient pas capables de remplir seuls leur déclaration PAC, alors qu’ils le faisaient l’an passé… ? C’est quand même scandaleux !». Céréalier dans le Sénonais, Thierry Michon dénonce : «je regrette vivement que les notices explicatives affichées sur le site comme disponibles ne soient pas visibles en ligne actuellement. On donne un outil, mais pas les clés pour pouvoir s’en servir… !» La complexité est telle, rappelle Etienne Henriot, «que les conseillers de la Chambre d’agriculture passent deux fois plus de temps que l’an passé sur chaque dossier..», invitant les agriculteurs à se pencher sans tarder sur leur dossier PAC, au risque sinon, de mener à bien dans les délais leur télédéclaration.
Formulée par le représentant de la Confédération Paysanne, Pascal Rouger, une demande de motion pour l’arrêt des négociations sur traité transatlantique (TAFTA), a été repoussé à la session de rentrée, suite au vote réclamé par le président de la Chambre. Pour Etienne Henriot : «il ne s’agit pas d’occulter la question ni en aucun cas de la minimiser. Mais ce n’est pas en quelques minutes que l’on peut prendre une décision sur un sujet aussi majeur et nous n’avons pas assez d’éléments aujourd’hui pour se forger une opinion…» Proposant de faire venir à la session de septembre, un intervenant pour expliquer les tenants et les aboutissants de ce traité et de passer ensuite au vote de la motion.