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La Région en visite dans l’Auxois-Morvan

Défense de la ruralité chez Didier Loison

Après un parcours dans l’Yonne, Marie-Guite Dufay, s’est rendue en Auxois-Morvan. Une courte halte agricole a permis à Didier Loison, éleveur ovin et producteur de fromages de brebis de promouvoir une agriculture de proximité et une production locale bien intégrée dans son environnement.
Par Anne-MArie Klein
Défense de la ruralité chez Didier Loison
Marie-Guite Dufay, présidente de la région BFC accompagnée de quelques élus régionaux s’est arrêtée chez Didier Loison, après une visite sur deux sites industriels à la Roche en Brenil et avant de rencontrer les commerçants de bouche de Saulieu.
Quelle meilleure opportunité que celle de la visite de la présidente du Conseil régional pour promouvoir la ruralité et l’agriculture de proximité, ferments de la vie des campagnes ? C’était tout le propos de Didier Loison, éleveur ovin, producteur de fromages de brebis, qui a reçu Marie-Guite Dufay sur son exploitation, lors d’une visite qui avait conduit les élus régionaux à la Roche-en-Brenil dans un premier temps, sur deux sites industriels, chez Didier Loison ensuite et enfin, à Saulieu même, à la rencontre des commerçants de bouche du bourg, après un intermède culturel au eu centre ville.
D’abord la réalité économique : évoquant son installation et les investissements consentis pour se lancer dans la production de lait de brebis et la transformation fromagère, Didier Loison donne deux chiffres : les 130 000 euros (800 000 F de 1997)  et les 400 à 500 000 euros de liquidités qui seraient nécessaires aujourd’hui pour une installation équivalente. Et les raisons ne sont pas seulement à chercher dans l’évolution des normes selon l’éleveur, mais bien dans l’augmentation des prix depuis 20 ans. Ce grand écart expliquerait en partie la difficulté de reprise ou de création d’entreprises agricoles et la désertification des campagnes. Pour résister aux vents contraires, les structures s’agrandissement, mais «l’agrandissement et la diminution des structures agricoles et des familles d’agriculteurs ne jouent pas en faveur de la vitalité des territoires ruraux» déplore l’éleveur. Certains territoires résistent encore, comme cette communauté de communes et la ville de Saulieu, qui conservent un tissu commercial dynamique et un vrai marché hebdomadaire où les produits locaux tiennent le haut du pavé. La politique volontariste des collectivités locales fait le reste, mais l’équilibre reste fragile. Et il n’est pas toujours facile pour des agriculteurs porteurs de projet d’appréhender la complexité des rouages administratifs permettant d’accéder à certaines aides. Anne-Catherine Loisier, maire de Saulieu et conseillère régionale, rappelle ainsi qu’il est «important de favoriser l’accessibilité des structures régionales aux producteurs» et de clarifier les circuits d’information.

Initiative, innovation et qualité
L’initiative individuelle, l’innovation et la qualité des productions participent activement à la pérennité économique des petites structures agricoles. Didier Loison a commencé par diversifier sa production : ovins viande et brebis laitières dont tout le lait est transformé. Puis par diversifier ses spécialités fromagères: fromage frais et affiné, tome, fromage à pâte molle et yaourts. Il oriente maintenant sa réflexion d’une part vers une conversion en bio (ce qui cadre déjà avec l’essentiel de ses pratiques) et, d’autre part, une possible ouverture vers l’accueil à la ferme et le tourisme rural. Maintenant, pour que la ruralité vive, il faut aussi être sans cesse dans le mouvement et bien s’intégrer dans son environnement. Pour Didier Loison, il est important de sortir du cadre de son activité, de s’impliquer en participant à certaines activités ou du moins en les facilitant : «il faut bien sûr se démarquer par la qualité de ses produits, mais il faut aussi savoir s’investir socialement, en participant à la vie de la société et à des actions collectives» insiste l’agriculteur.
Message reçu par Marie-Guite Dufay qui rappelle l’attention de la Région «à accompagner le développement de cette agriculture de proximité», bien intégrée sans son environnement et porteuse de valeur ajoutée pour les territoires ruraux. «Il ne s’agit pas d’opposer rural et urbain» rappelle-t-elle, car l’action de la Région vise justement à favoriser cette diversité». «Nous voulons accompagner tout ce qui peut durablement apporter de la valeur ajoutée sur les territoires» résume la présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté.