Décarboner la viande bovine sans réduire le cheptel
Sous pression de la planification écologique, la filière bovine française doit réduire fortement ses émissions de méthane d’ici 2030. Interbev présente une feuille de route fondée sur cinq leviers techniques et sur la stabilisation du cheptel, afin de répondre aux objectifs climatiques tout en préservant prairies, emplois ruraux et souveraineté alimentaire.
Le Gouvernement a assigné à l’ensemble de l’élevage une réduction de 5 Mt équivalent CO₂ d’ici 2030, dont près de la moitié pour la viande bovine. Alors que ces objectifs reposent quasi exclusivement sur le méthane entérique, principal poste d’émission du cheptel, l’interprofession insiste sur la nécessité de les atteindre sans nouvelle baisse des effectifs, condition indispensable pour éviter une hausse des importations plus émettrices et la perte de prairies, véritables puits de carbone. Après une décapitalisation marquée entre 2019 et 2024, le scénario Interbev repose sur une stabilisation des effectifs. À l’inverse, si la décapitalisation se poursuivait, la production reculerait encore de 18,5 %, 37 000 emplois seraient menacés et jusqu’à 1,4 million d’hectares de prairies pourraient disparaître par retournement, libérant 64 Mt de CO₂ supplémentaires d’ici 2030. Cette orientation est donc particulièrement stra...
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