Loup
De nouvelles victimes du prédateur
À Mélisey à la frontière de l’Aube, les éleveurs ont une nouvelle fois trouvé des cadavres de brebis, deux mois après les premières attaques. Plus de quinze moutons au total ont péri sous les crocs du présumé loup à l’EARL des îles.
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Le présumé loup était déjà venu, au mois de juin, «goûter» aux brebis de Laurence et Sébastien Godin sur leurs prairies d’Arthonnay, à la frontière de l’Aube. À première vue, le prédateur les a trouvées à son goût, puisque les éleveurs ont tristement trouvé, le 8 septembre, une nouvelle carcasse éventrée. Cette fois, c’est à seulement 50 mètres de leur maison à Melisey que la bête est venue faire son œuvre. Les agents de l’ONCFS ont constaté l’attaque, et «ils m’ont dit que c’était typique d’un loup…» explique Laurence. Un petit groupe de brebis passait la nuit dans le pré autour de la bergerie dans une zone «à découvert», où le prédateur n’a pas manqué l’occasion de laisser une victime, à deux pas du bâtiment abritant le reste du troupeau. «Notre border collie était vraiment agité les quatre jours précédant l’attaque. Elle fonçait dans les parcs la nuit, ce qu’elle ne fait jamais ! Elle aboyait à 2 ou 3 heures du matin… ça a peut-être retardé l’attaque, mais elle ne fait pas le poids contre un loup !» En cherchant un peu plus dans le parc, une autre brebis tuée deux ou trois jours auparavant a également été retrouvée, présentant elle aussi, selon les dires de l’ONCFS à l’éleveuse, les signes distinctifs d’une attaque de loup : côtes brisées, intestins répartis à un mètre du cadavre… «Nous avons aussi retrouvé deux carcasses assez anciennes, nous pensions que c’était un accident mais finalement c’était peut-être le loup… Il y a aussi un agneau que je ne retrouve plus depuis lundi dernier…» Le couple a lancé une procédure d’indemnisation, possible uniquement pour la brebis la plus «fraîchement tuée». Au total, 16 brebis de l’EARL des îles ont été reconnues victimes du loup, mais c’est une vingtaine qui a été tuée.
Des conséquences multiples
Le désespoir est grand pour Laurence : «Après deux mois de tranquillité toute relative, voilà que ça recommence… Certes on va être indemnisés, mais les conséquences sont plus étendues et les gens ne s’en rendent pas compte. On verra aux agnelages de novembre si on a les agneaux prévus ou si les brebis ont avorté au moment des attaques de juin… On a laissé le bélier deux mois de plus pour limiter les dégâts… Aujourd’hui il ne reste que 30 brebis dehors, tout le reste est dans la bergerie. Pour le moment il n’y a pas d’herbe donc ce n’est pas grave mais on voulait faire pâturer les couverts végétaux plus tard, et les laisser dehors cet hiver, qu’elles profitent de l’herbe… On a un plan de relance ovine dans l’Yonne, et ce plan c’est de produire des agneaux pour l’hiver… Mais ça, ce n’est pas possible s’il y a un loup !» Les impacts de ces attaques ne se limitent pas au côté professionnel de la vie des éleveurs «Psychologiquement c’est très dur, ça fait deux mois qu’on ne dort plus, ma fille fait des cauchemars, elle est inquiète pour son papa et pour les moutons… Il faut quand même rappeler qu’il y a quatre ans, l’éleveur Aubois touché par les attaques de loup a fini par se suicider…»
Laurence va mettre en place des parcs de protection, et envisage peut-être d’introduire un chien de protection dans son troupeau. «J’ai fait venir la DDT pour qu’ils se rendent compte de la réalité de nos exploitations. Avec de nombreuses petites parcelles, la mise en place de parcs est compliquée…»
Suivant une initiative locale, la FDSEA de l’Aube a organisé un rassemblement pour protester contre la présence du prédateur. L’occasion pour les éleveurs d’échanger et de parler des solutions possibles. «Pour moi la solution, c’est la chasse. Elle a repris cette semaine, j’espère qu’elle va le déranger dans son habitat et le déloger de là !»
La FDSEA 89 a réagi dans un communiqué suite à ces nouvelles attaques. Le syndicat déplore les conséquences néfastes sur les élevages ovins et refuse l’installation du prédateur dans l’Yonne. Il demande entre autres au Préfet la mise en place des mesures de protection des troupeaux prévues par le plan national Loup et l’amélioration des délais de traitement des dossiers.
Des conséquences multiples
Le désespoir est grand pour Laurence : «Après deux mois de tranquillité toute relative, voilà que ça recommence… Certes on va être indemnisés, mais les conséquences sont plus étendues et les gens ne s’en rendent pas compte. On verra aux agnelages de novembre si on a les agneaux prévus ou si les brebis ont avorté au moment des attaques de juin… On a laissé le bélier deux mois de plus pour limiter les dégâts… Aujourd’hui il ne reste que 30 brebis dehors, tout le reste est dans la bergerie. Pour le moment il n’y a pas d’herbe donc ce n’est pas grave mais on voulait faire pâturer les couverts végétaux plus tard, et les laisser dehors cet hiver, qu’elles profitent de l’herbe… On a un plan de relance ovine dans l’Yonne, et ce plan c’est de produire des agneaux pour l’hiver… Mais ça, ce n’est pas possible s’il y a un loup !» Les impacts de ces attaques ne se limitent pas au côté professionnel de la vie des éleveurs «Psychologiquement c’est très dur, ça fait deux mois qu’on ne dort plus, ma fille fait des cauchemars, elle est inquiète pour son papa et pour les moutons… Il faut quand même rappeler qu’il y a quatre ans, l’éleveur Aubois touché par les attaques de loup a fini par se suicider…»
Laurence va mettre en place des parcs de protection, et envisage peut-être d’introduire un chien de protection dans son troupeau. «J’ai fait venir la DDT pour qu’ils se rendent compte de la réalité de nos exploitations. Avec de nombreuses petites parcelles, la mise en place de parcs est compliquée…»
Suivant une initiative locale, la FDSEA de l’Aube a organisé un rassemblement pour protester contre la présence du prédateur. L’occasion pour les éleveurs d’échanger et de parler des solutions possibles. «Pour moi la solution, c’est la chasse. Elle a repris cette semaine, j’espère qu’elle va le déranger dans son habitat et le déloger de là !»
La FDSEA 89 a réagi dans un communiqué suite à ces nouvelles attaques. Le syndicat déplore les conséquences néfastes sur les élevages ovins et refuse l’installation du prédateur dans l’Yonne. Il demande entre autres au Préfet la mise en place des mesures de protection des troupeaux prévues par le plan national Loup et l’amélioration des délais de traitement des dossiers.