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Récolte

De nouvelles technologies sur les machines à vendanger

Les machines à vendanger gagnent en automatismes et en 
performances. Autoguidage par GPS, pesée embarquée sont au programme
Par Ludovic Vimond
De nouvelles technologies  sur les machines à vendanger
Lors des vendanges, certaines coopératives ont mis en place un tonnage journalier attitré par viticulteur pour limiter les afflux massifs lors des horaires d’ouverture pour chaque cépage, mais aussi pour ne pas voir arriver de la vendange manquant de fraîcheur à l’ouverture. «Cela fait naître un nouveau besoin, explique Alexandre Colmart, de New Holland : celui de la pesée embarquée sur les machines à vendanger. Nous travaillons dessus depuis trois ans, avec pour objectif une marge d’erreur inférieure à 3 %. Deux prototypes ont déjà tourné et seront rejoints par cinq autres pour les vendanges, en vue d’une commercialisation prochaine. Pour une question de facilité technique, cette pesée s’effectue non pas en continu mais à l’arrêt, le conducteur appuyant sur un interrupteur pour peser, juste avant de benner dans les remorques. Cela lui permet de savoir où il en est dans les livraisons et de s’arrêter à temps.» Mais il n’y a pas que les coopérateurs qui sont intéressés par cette solution. Les vignerons indépendants le sont également. En fonction de la quantité récoltée et des contenances des cuves, le vigneron au volant de la machine à vendanger peut estimer où en est le remplissage des différentes cuves. Cela peut lui éviter de commencer à remplir une nouvelle cuve, qui l’obligera à terminer à la nuit tombée et à devoir des heures supplémentaires à ses salariés.

Travail de nuit
De plus en plus de viticulteurs vendangent la nuit, pour les blancs et les rosés, afin de récolter plus frais et économiser en refroidissement au chai. Sur les machines à vendanger, la mise à l’aplomb automatique de la machine et l’autoguidage par palpeurs aident à la conduite nocturne. Ces systèmes fonctionnent bien dans des vignes bien droites. En revanche, dans les vieilles vignes, éventuellement un peu couchées par le vent, c’est plus délicat. Dans cette situation, l’autoguidage par GPS, voire optique, pourrait à l’avenir pallier ce problème et délester complètement le chauffeur de la conduite, qui occupe aujourd’hui 50 à 60 % de son attention. En outre, sur les machines New Holland, le système RTS dessine sur l’écran Intelliview les rangs qui sont récoltés. Un bon moyen de ne pas oublier de rangs, surtout de nuit dans les cépages blancs.

Des contraintes de main-d’oeuvre
Face à une main-d’œuvre qualifiée de plus en plus rare, la tendance est aussi à une automatisation de plus en plus importante. Il faut aujourd’hui pouvoir proposer plusieurs niveaux de réglage. Un premier niveau où le chauffeur ne touche pas au terminal et rappelle juste les réglages mis en place l’année précédente dans cette même parcelle. Un second niveau dans lequel un chauffeur plus expérimenté va intervenir sur les réglages. Et un troisième niveau, avec une planification d’un nombre d’hectares à récolter sur une plage d’heures et un graphique qui indique au chauffeur s’il est dans les temps, en avance ou en retard.

À l’avenir, des solutions encore plus automatisées sont envisageables, avec pourquoi pas une machine qui propose elle-même des solutions de réglages, comme augmenter l’aspiration lorsque les caméras détectent plus de feuilles. Cela existe déjà en grandes cultures.