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Méthanisation

De nouveaux horizons

La possibilité de transporter le gaz entre l’unité de méthanisation et un point d’injection situé sur un réseau de gaz change la donne pour les porteurs de projet.
Par Sylvie Lemaire, Chambre d’agriculture 21
De nouveaux horizons
Système d’épuration du gaz avant injection.
La Côte-d’Or compte actuellement sept unités de méthanisation agricoles, qui valorisent toutes le gaz produit par cogénération (production d’électricité et de chaleur). Deux nouvelles unités vont voir le jour début 2020 : l’une d’elles valorise le gaz produit par injection. À ce jour, de nombreux agriculteurs réfléchissent, seuls ou collectivement, à diversifier leurs exploitations grâce à une activité de méthanisation. L’un des points clés de cette réflexion est la valorisation de l’énergie produite, notamment en termes d’injection. Or, la configuration des réseaux de gaz sur le département d’une part, et les consommations associées d’autre part, sont les deux facteurs limitant les possibilités d’injection.
Une solution peut maintenant être étudiée pour ces projets avec la possibilité de transporter le gaz entre l’unité de méthanisation et un point d’injection qui serait situé sur un réseau de gaz, dans un secteur où la consommation est importante. Ce point d’injection «commun» sert à plusieurs unités de méthanisation. Le 9 octobre dernier, GRDF, le Siceco et la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or ont réuni les porteurs de projets pour les informer sur ce sujet.
La concrétisation de projets de biométhane porté pour injection en un point mutualisé a été facilitée, le décret et l’arrêté du 30 avril 2019 publiés en ce sens précisent que le tarif d’achat est défini «en fonction de la capacité maximale de production de biométhane de l’installation de production». Cette précision de l’arrêté tarifaire du 23 novembre 2011 permet donc à plusieurs projets de biométhane d’injecter en gaz porté vers un point mutualisé unique, en bénéficiant d’un tarif relatif à leur Cmax individuelle (capacité d’injection du projet). Cette disposition est temporaire puisqu’à partir du 1er janvier 2021, le calcul du tarif pour des projets biométhane porté se fera par la somme des Cmax des sites associés à un même point d’injection.

D’autres points ont été présentés lors de la réunion : Un dispositif de «comptage production» est installé sur chaque site biométhane et est utilisé pour la vérification du Cmax. À ce titre, l’exploitant doit tenir à disposition de la CRE (Commission de régulation de l’énergie) l’équivalent énergie du biométhane produit sur la base d’un relevé fait a minima une fois par jour (mesure pouvoir calorifique supérieur PCS + volume produit). Chaque site biométhane est associé à un site d’injection unique. Un dispositif de «comptage injection» du biométhane injecté dans le réseau est installé au niveau du site d’injection pour application du contrat d’achat. Les contrats de raccordement et d’injection sont conclus entre l’opérateur de réseau de gaz naturel et le gestionnaire du site d’injection. Les projets qui se concrétisent en biométhane porté mutualisé doivent Chacun réserver leur capacité dans le registre de capacité, commander une étude détaillée unique et commune auprès de l’opérateur de réseau, qui se focalisera sur le débit d’injection au niveau du site d’injection, et qui sera donc valable pour tous les projets associés à ce site.

Et maintenant ?

La prochaine étape consiste à lister les porteurs de projets méthanisation pouvant être intéressés à l’idée d’intégrer une démarche de ce type. Cet inventaire permettra de définir une ou plusieurs zones où des points d’injection de ce type pourraient être envisagés. Le recensement des projets est en cours à partir des contacts que les exploitants ont pu prendre avec un des partenaires (Chambre d’agriculture, GRDF, Siceco, Ademe) et sont centralisés par la Chambre d’agriculture dans un premier temps. Si vous êtes intéressé, contactez rapidement Sylvie Lemaire (03 80 68 66 78, 06 75 88 63 76 ou sylvie.lemaire@cote-dor.chambagri.fr).