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Journées du Patrimoine

De la mémoire au vivant

À l'occasion des journées du Patrimoine, l'association « Les ponts des abattoirs de Prémery » proposait de retracer l'histoire de l'abattoir de Prémery au travers d'une exposition.

Par Chloé Monget
De la mémoire au vivant
M. Dondon, ancien boucher de Prémery ici en photo. Odette, son épouse a témoigné en vidéo sur ses souvenirs de l'abattoir.

Afin de mettre en avant l'histoire de l'abattoir de Prémery, une exposition y était consacrée par l'association « Les ponts des abattoirs de Prémery » à l'occasion des Journées du Patrimoine. Mais, résumer cette démarche en cette simple expression serait, semble-t-il, un raccourci malheureux.

Afin de décortiquer cela, : « Il ne faut pas effacer l'histoire, il faut faire avec », explique Thomas Chamotte, membre du bureau de l'association. « Il y a eu des tueries dans ce lieu qui est chargé, pour certains, de mauvais souvenirs. Mais, il ne faut pas oublier que cet endroit, et ses activités, faisait vivre le territoire, et donc engendrait de la vie autour, mettant en lien habitants, salariés, bouchers, agriculteurs. De ce fait, si on élude ce pan historique qui peut sembler négatif, on supprime toute cette vie en même temps. En plus, les bâtiments ne sont certes pas classés, mais ils ont une valeur patrimoniale. Et, rien que pour cela, il faut le conserver, le faire vivre et le faire connaître ».

Fort de cette vision, et sur l'impulsion des idées formulées par les membres de l'association pour que l'activité culturelle du lieu soit effervescente, cela fait six mois que l'équipe des ponts travaille sur la chronologie de l'abattoir de Prémery. De nombreuses visites aux Archives départementales leur ont permis de trouver des traces ou preuves des évolutions dudit lieu… avec quelques déconvenues comme Thomas le mentionne. « Les archives de Prémery ont été transférées à Nevers dans les années quatre-vingt. Depuis, les cartons des archives dites « modernes » n'ont pas été ouverts ou classifiés par un manque manifeste d'intérêt. À cause de cela, il y a des manques et des trous dans cette fresque historique que nous avons tenté de reconstituer de 1832 à aujourd'hui ». Outre les documents photographiques, les lettres et autres plans d'architectes, les visiteurs ont également pu visionner des interviews vidéos de personnes ayant connu l'abattoir : Odette Dondon, bouchère et épouse de M. Dondon, ancien boucher de Prémery ; Annick Mantagu, ancienne de l'association de Canoë-kayak ou encore Michel Durin, dont la grand-mère et son mari étaient gardiens de l'abattoir dans les années soixante.

Engagement à poursuivre

Comme si la mémoire avait enfin une voix, le fonds de l'exposition sera conservé par l'association, pour être « ressorti au besoin, car, pour l'instant, tous les bâtis étant investis nous ne pouvons pas faire une exposition permanente » précise Thomas Chamotte. D'ailleurs, il souligne : « Nous sommes toujours en recherche d'archives ou de témoignages, donc il ne faut pas hésiter à nous contacter. Cela permettra d'enrichir cette exposition et qui sait, peut-être qu'un jour elle sera exposée aux Archives départementales de la Nièvre… ». Toujours dans l'optique de « faire vivre le lieu », Thomas Chamotte insiste : « À mon sens, le plus important pour redonner de la vie à tout cela c'est l'envie de chacun de venir et de partager un moment, soit en visiteur soit pour donner un coup de main comme bénévole ». Afin de rencontrer l'équipe de l'association et les bénévoles ou pour simplement découvrir ces murs chargés d'histoire de l'abattoir de Prémery, les portes du lieu sont ouvertes tous les jours de la semaine ou sur rendez-vous. Comme une chaîne se formant petit à petit, il semble que l'abattoir de Prémery, et l'association, n'ont pas fini de faire parler, partager, ressentir… En somme de faire vivre le territoire.

Les prochains événements sont à retrouver sur la page Facebook de l'association @lespontsdesanciensabattoirs. Contact : lesponts@pm.me