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Productions végétales

De l’azote à l’automne pour les colzas !

La réglementation doit s’adapter pour accompagner le colza.
Par Terres Inovia et FDSEA21
Bien que les surfaces en colza s’annoncent au plus bas cette année sur les plateaux bourguignons, nous devons garder sous le coude cette culture qui a longtemps tiré son épingle du jeu et qui ne s’admet pas vaincue : tête de rotation robuste qui s’adapte aux conditions pédoclimatiques difficiles, prix de marché attractif à ce jour, filière dynamique sur le territoire français qui procure des débouchés comme le diester, bientôt l’Oleo100 et le tourteau non OGM, espèce à floraison abondante qui ravie les pollinisateurs…

Le colza est mis à l’épreuve du climat et des pressions sanitaires : un changement des pratiques semble indispensable pour maintenir la possibilité d’en produire. L’institut technique Terres Inovia propose depuis plusieurs années des leviers agronomiques pour passer le cap et continuer à produire du colza.

L’avancement des dates de semis, pour capter les pluies estivales et favoriser la croissance des colzas, est un levier. Mais le colza doit alors bénéficier de ressources pour garder une croissance active tout au long de l’automne : certains territoires ont besoin d’un apport d’azote en relais pour accompagner cette croissance. Or, la Directive nitrates actuelle interdit tout apport d’azote à l’automne sur le territoire classé en zone vulnérable, soit environ la moitié de la Côte-d’Or.

La FDSEA21, accompagnée de la Chambre d’agriculture et des OS de Côte d’Or, ainsi que de la FRSEA et de la Chambre d’agriculture régionale et de Terres Inovia, combat depuis de nombreuses années cet aspect du Programme d’actions national : il ne permet ni souplesse, ni adaptation territoriale.

Les discussions engagées depuis plusieurs années n’ont pas pu aboutir car elles ne relevaient pas des instances régionales, et on nous renvoyait sans cesse à des études d’impact nationales sur le risque de lessivage. Jamais les arguments relevant des aspects sanitaires, climatiques et de la perte de compétitivité des exploitations et des territoires soumis n’avaient été pris en compte à leur juste valeur. Sauf que la situation est critique. Nous avons donc continué à nous mobiliser collectivement : la FDSEA21 s’est tournée vers ses structures nationales : la FNSEA et la FOP, pour obtenir un soutien syndical à l’expertise technique des Chambres d’agriculture et de Terres Inovia lors des discussions nationales. L’Institut a ainsi pu entamer un cycle de négociations auprès des ministères pour une modification salutaire du prochain PAN, en 2022, qui semble en bonne voie.

En attendant, nous portons ensemble auprès du Préfet de région, du DDT, du DRAAF et des ministères une demande de dérogation transitoire.

Elle pourra ainsi prouver que de telles pratiques réalisées à bon escient contribuent à la sauvegarde du colza sur les territoires en impasse, et constitue une expérimentation préalable à la modification du PAN.
Avec une position de principe plutôt favorable de la préfecture et des retours encourageants du ministère de l’Agriculture, nous espérons une réponse positive sous peu, et vous tiendrons au courant.