Récoltes
De grandes disparités
Si l’ambiance générale est plutôt positive, les écarts entre bonnes et mauvaises terres semblent très marqués en cette fin de moisson.

Les terres ont parlé, peut-être encore plus cette année. En l’absence, ou presque, de précipitations, leur profondeur et toutes ses caractéristiques associées ont joué un rôle important dans les rendements. Alexandre Cetre, agriculteur aux Maillys, ne dément pas, lui qui a enregistré des variations de 65 à 90 q/ha en orges d’hiver et de 50 à 90q/ha en blé. «C’est mauvais dans les mauvaises terres et bon dans les autres... Ce sont des écarts que l’on constate souvent lors d’une année sèche comme celle-ci» commente l’agriculteur de 40 ans, qui terminait de faucher sa dernière parcelle de blé le 15 juillet sur la commune de Trouhans. Son colza est quant à lui légèrement inférieur aux moyennes habituelles avec un résultat n’atteignant pas 30q/ha. Le soja et le maïs sont en revanche beaucoup plus inquiétants : «la partie irriguée tient le coup logiquement. En revanche, pour ce qui ne l’est pas, ça se complique très sérieusement. Du soja est déjà sec sur pied. Pour certains maïs, on dirait du bambou...»
Enquête de la Chambre d’agriculture
Damien Ronget, chef de service à la Chambre d’agriculture de Côte d’Or, actualise chaque jour sa banque de données en fonction des retour des exploitants. A la date du 16 juillet, 127 agriculteurs lui avaient transmis leurs résultats en orges d’hiver. Une moyenne de 75q/ha était recensée dans la plaine, moyenne jamais atteinte depuis l’année 2009 et le début de l’enquête menée chaque été par la Chambre d’agriculture. Le plateau affiche quant à lui 65 q/ha au compteur avec de grandes variations de 59 à 80q/ha.
Cinquante-et-un retours «colza» annoncent un rendement de 34 q/ha dans la plaine, score dans la moyenne des rendements depuis 2009. Les quelques informations venant du plateau chiffraient ce rendement colza à 28q/ha avec de fortes variations de 22 à 35q/ha. En ce qui concerne le blé, 43 réponses d’exploitants permettent d’estimer le rendement plaine à 78q/ha, avec des disparités assez importantes en fonction du type de sol (de 60 à 86qx/ha). «Le record de 2012 avec 80qx/ha est tout proche, il sera peut-être battu d’ici plusieurs jours» confie Damien Ronget. Les quelques retours obtenus en pois d’hiver donnent un rendement moyen de 45q/ha. Ceux en pois de printemps relèvent un score de 31q/ha.
Orge-colza-blé dans le Châtillonnais
La moisson arrive à terme dans le Nord-Ouest du département. Jean-Marc Krebs, directeur du groupe 110 Bourgogne, faisait le point sur les récoltes du Châtillonnais il y a quelques jours. D’intéressants résultats sont enregistrés en orges d’hiver : «Les rendements oscillent pour la grande majorité entre 60 et 80q/ha et sont généralement de 5 à 10q/ha supérieurs à la moyenne historique. Les meilleurs résultats concernent les secteurs qui ont eu la chance de recevoir de l’eau, bien évidemment. Les orges d’hiver n’ont pas très été impactées par les températures caniculaires car leurs rendements étaient déjà assurés avant ces évènements. Les moins bons résultats trouvent des explications antérieures, principalement lié au manque d’eau».
Le colza n’était récolté qu’à 80% en fin de semaine dernière : «certains exploitants ont préféré faire une pause pour aller dans leurs blés. Le colza n’était pas assez mûr par endroits. Cette mise en veille a été rendue possible grâce aux variétés actuelles, non sensibles à l’égrainage. Si une certaine hétérogénéité est signalée pour cette culture, la moyenne oscille entre 30 à 32q/ha : un niveau très proche de la moyenne historique. Le colza a davantage souffert du climat, on le voit dans certains secteurs avec de petits grains. Les secteurs les plus arrosés montent en revanche à une moyenne de 37q/ha. Je pense que nous sommes passés à côté d’une très belle récolte générale».
En ce qui concerne le blé, certains agriculteurs avaient bien avancé la récolte en ce début de semaine alors que d’autres n’avaient toujours pas débuté : «c’est l’une des particularités de l’année, un fait une fois encore lié au facteur précipitations» remarque Jean-Marc Krebs, faisant état de rendements moyens de 65 à 75 qx/ha à mi-parcours. Les dégâts liés à l’échaudage restaient assez limités dans ces premiers résultats : «espérons que ça ne change pas d’ici là» confiait le directeur de la coopérative il y a huit jours, dans l’attente des récoltes tardives dans les secteurs de Recey-sur-Ource, Veuxhaulles-sur-Aube ou encore Coulmier-le-Sec. D’un point de vue qualitatif, Jean-Marc Krebs relevait des teneurs en protéines qui n’atteignaient pas systématiquement la barre des 11%.
La moutarde à 16 qx/ha, le lin entre 15 et 20 q/ha
Les quelque 5 000 hectares de moutarde étaient récoltés à hauteur de 90% en fin de semaine dernière dans le département. Le rendement moyen tournait autour de 16 q/ha, un résultat jugé «plutôt faible» par Fabrice Genin, le président de l’Association des producteurs de graines de moutarde de Bourgogne : «Nous sommes légèrement en retrait par rapport à 2014. Le chaud en fin de campagne a fait mal et il y a des dégâts liés à l’échaudage. Les tests qualitatifs assurés par les industriels débutent, les premiers retours seraient quant à eux satisfaisants». Les rendements de lin dans le Châtillonnais varient eux de 15 à 20 q/ha. Éric Ducornet, responsable nouvelles filières à 110 Bourgogne, y va de son commentaire : «Lancée depuis le 10 juillet, la récolte de lin devrait se poursuivre jusqu’à la fin du mois . Avec les conditions météorologiques que nous connaissons cette année, les graines ont séché et sont arrivées à maturité plus rapidement. Par contre, la paille de lin était encore légèrement verte dans certains secteurs, ce qui complique la coupe. Le lin connaissant le problème de déhiscence, la moisson a pu être mise en attente jusqu’à la maturité de la paille sans qu’il n’y ait d’impact sur la récolte. 110 Bourgogne étant inscrite dans la démarche Bleu Blanc Cœur pour la valorisation du lin, les notions de qualité et de teneur en Oméga 3 sont importantes. C’est pourquoi, des échantillons sont effectués sur chaque livraison et envoyés au laboratoire de notre industriel».
Enquête de la Chambre d’agriculture
Damien Ronget, chef de service à la Chambre d’agriculture de Côte d’Or, actualise chaque jour sa banque de données en fonction des retour des exploitants. A la date du 16 juillet, 127 agriculteurs lui avaient transmis leurs résultats en orges d’hiver. Une moyenne de 75q/ha était recensée dans la plaine, moyenne jamais atteinte depuis l’année 2009 et le début de l’enquête menée chaque été par la Chambre d’agriculture. Le plateau affiche quant à lui 65 q/ha au compteur avec de grandes variations de 59 à 80q/ha.
Cinquante-et-un retours «colza» annoncent un rendement de 34 q/ha dans la plaine, score dans la moyenne des rendements depuis 2009. Les quelques informations venant du plateau chiffraient ce rendement colza à 28q/ha avec de fortes variations de 22 à 35q/ha. En ce qui concerne le blé, 43 réponses d’exploitants permettent d’estimer le rendement plaine à 78q/ha, avec des disparités assez importantes en fonction du type de sol (de 60 à 86qx/ha). «Le record de 2012 avec 80qx/ha est tout proche, il sera peut-être battu d’ici plusieurs jours» confie Damien Ronget. Les quelques retours obtenus en pois d’hiver donnent un rendement moyen de 45q/ha. Ceux en pois de printemps relèvent un score de 31q/ha.
Orge-colza-blé dans le Châtillonnais
La moisson arrive à terme dans le Nord-Ouest du département. Jean-Marc Krebs, directeur du groupe 110 Bourgogne, faisait le point sur les récoltes du Châtillonnais il y a quelques jours. D’intéressants résultats sont enregistrés en orges d’hiver : «Les rendements oscillent pour la grande majorité entre 60 et 80q/ha et sont généralement de 5 à 10q/ha supérieurs à la moyenne historique. Les meilleurs résultats concernent les secteurs qui ont eu la chance de recevoir de l’eau, bien évidemment. Les orges d’hiver n’ont pas très été impactées par les températures caniculaires car leurs rendements étaient déjà assurés avant ces évènements. Les moins bons résultats trouvent des explications antérieures, principalement lié au manque d’eau».
Le colza n’était récolté qu’à 80% en fin de semaine dernière : «certains exploitants ont préféré faire une pause pour aller dans leurs blés. Le colza n’était pas assez mûr par endroits. Cette mise en veille a été rendue possible grâce aux variétés actuelles, non sensibles à l’égrainage. Si une certaine hétérogénéité est signalée pour cette culture, la moyenne oscille entre 30 à 32q/ha : un niveau très proche de la moyenne historique. Le colza a davantage souffert du climat, on le voit dans certains secteurs avec de petits grains. Les secteurs les plus arrosés montent en revanche à une moyenne de 37q/ha. Je pense que nous sommes passés à côté d’une très belle récolte générale».
En ce qui concerne le blé, certains agriculteurs avaient bien avancé la récolte en ce début de semaine alors que d’autres n’avaient toujours pas débuté : «c’est l’une des particularités de l’année, un fait une fois encore lié au facteur précipitations» remarque Jean-Marc Krebs, faisant état de rendements moyens de 65 à 75 qx/ha à mi-parcours. Les dégâts liés à l’échaudage restaient assez limités dans ces premiers résultats : «espérons que ça ne change pas d’ici là» confiait le directeur de la coopérative il y a huit jours, dans l’attente des récoltes tardives dans les secteurs de Recey-sur-Ource, Veuxhaulles-sur-Aube ou encore Coulmier-le-Sec. D’un point de vue qualitatif, Jean-Marc Krebs relevait des teneurs en protéines qui n’atteignaient pas systématiquement la barre des 11%.
La moutarde à 16 qx/ha, le lin entre 15 et 20 q/ha
Les quelque 5 000 hectares de moutarde étaient récoltés à hauteur de 90% en fin de semaine dernière dans le département. Le rendement moyen tournait autour de 16 q/ha, un résultat jugé «plutôt faible» par Fabrice Genin, le président de l’Association des producteurs de graines de moutarde de Bourgogne : «Nous sommes légèrement en retrait par rapport à 2014. Le chaud en fin de campagne a fait mal et il y a des dégâts liés à l’échaudage. Les tests qualitatifs assurés par les industriels débutent, les premiers retours seraient quant à eux satisfaisants». Les rendements de lin dans le Châtillonnais varient eux de 15 à 20 q/ha. Éric Ducornet, responsable nouvelles filières à 110 Bourgogne, y va de son commentaire : «Lancée depuis le 10 juillet, la récolte de lin devrait se poursuivre jusqu’à la fin du mois . Avec les conditions météorologiques que nous connaissons cette année, les graines ont séché et sont arrivées à maturité plus rapidement. Par contre, la paille de lin était encore légèrement verte dans certains secteurs, ce qui complique la coupe. Le lin connaissant le problème de déhiscence, la moisson a pu être mise en attente jusqu’à la maturité de la paille sans qu’il n’y ait d’impact sur la récolte. 110 Bourgogne étant inscrite dans la démarche Bleu Blanc Cœur pour la valorisation du lin, les notions de qualité et de teneur en Oméga 3 sont importantes. C’est pourquoi, des échantillons sont effectués sur chaque livraison et envoyés au laboratoire de notre industriel».
Un manque d’eau certain
Jean-Marie Jager, exploitant à Quemigny-sur-Seine près d’Aignay-le-Duc, terminait sa récolte le 18 juillet sur des parcelles à proximité de Vitteaux. «Une campagne bien moyenne, la faute au manque de précipitations. Il n’y a pas eu de pluies en mars, presque rien en avril... Il est tombé entre 75 et 80 millimètres d’un coup début mai et 15 mm vers le 10 juin, mais c’est bien tout» commente l’agriculteur de 58 ans, relevant des rendements entre 55 et 60q/ha en orges d’hiver, 27qx/ha en colza et 60q/ha en blé: «j’ai déjà fait bien mieux dans ces trois cultures dans le passé. En blé, je ne sais même pas si j’atteindrai ces 60q/ha car il me reste encore une parcelle à récolter. Les terres sont légères ici et ça ne pardonne pas». Jean-Marie Jager reconnait toutefois un meilleur contexte de récolte qu’en 2014 : «les pluies de juillet avait fait germer mon blé et mon colza. Heureusement, nous n’avons pas ce problème cette fois ! D’un point de vue qualitatif, cette campagne semble satisfaisante. Les prix sont également un peu mieux que l’an passé, même si leur niveau actuel n’est toujours pas satisfaisant. Nous avions connu la triple peine l’an passé avec une faible quantité, une qualité médiocre et des prix qui n’étaient pas au rendez-vous».
Beaune-Seurre : très bons PS en blé
Christine Boully, responsable agronomique à Bourgogne du Sud, relève de «bons voire très bons» résultats en blé dans la plaine entre Beaune et Seurre : «Nous obtenons d’excellents poids spécifiques, pouvant aller jusqu’à 85 selon la zone et les variétés considérées. C’est parfois du jamais vu. Une certaine faiblesse en protéines s’explique par la dilution par le rendement et par le sec de mai et juin. Celui-ci n’a pas forcément permis une pleine utilisation du dernier apport d’azote, ni la minéralisation de l’humus du sol».
Beaune-Seurre : très bons PS en blé
Christine Boully, responsable agronomique à Bourgogne du Sud, relève de «bons voire très bons» résultats en blé dans la plaine entre Beaune et Seurre : «Nous obtenons d’excellents poids spécifiques, pouvant aller jusqu’à 85 selon la zone et les variétés considérées. C’est parfois du jamais vu. Une certaine faiblesse en protéines s’explique par la dilution par le rendement et par le sec de mai et juin. Celui-ci n’a pas forcément permis une pleine utilisation du dernier apport d’azote, ni la minéralisation de l’humus du sol».