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FDSEA

De belles promesses avec le cœur de gamme

Une réunion spéciale élevage était organisée vendredi 28 octobre par la FDSEA de Côte d’Or : l’occasion pour les éleveurs d’en savoir un peu plus sur l’actualité et les dernières avancées syndicales.
Par Aurélien Genest
De belles promesses avec le cœur  de gamme
Jean-Pierre Fleury a répondu à de nombreuses questions.
Comme l’an passé à la même période, la FDSEA de Côte d’Or est allée à la rencontre des éleveurs dans l’Auxois. Le principal objectif de cette réunion était d’éclaircir les producteurs bovins viande sur un certain nombre de points d’actualité, particulièrement nombreux et parfois complexes en cette période de crise. L’état et la compréhension des marchés, la révision des zones défavorisées simples, le calendrier Pac, les mesures de soutien à l’élevage et surtout le cœur de gamme étaient à l’ordre du jour, en présence de Fabrice Faivre et Dominique Guyon, présidents respectifs de la FDSEA et de sa commission bovins viande. Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine, s’est attardé sur le sujet du cœur de gamme, perçu comme un réel espoir par la profession. Ce dispositif fondé sur une charte qualitative permet de différencier l’entrée de gamme du premium dans les GMS et, surtout, pour la partie éleveurs, d’obtenir en moyenne 1€/kg de plus sur chaque animal. Si certains dysfonctionnements ont été rencontrés ces derniers mois (notamment sur le retour de la plus-value dans la cour de ferme), tout devrait rentrer dans l’ordre d’ici peu, grâce au travail assidûment mené par la FNB.

Accessible à tous
«Cœur de gamme repositionne les viandes issues des bovins du troupeau allaitant dans le rayon viande, il améliore la valorisation des viandes allaitantes et impose une nouvelle logique dans la formation du prix, en prenant en compte les coûts de production» a indiqué Jean-Pierre Fleury, avant de faire le point sur l’avancée des engagements des GMS. De plus en plus d’enseignes intègrent le dispositif, Auchan et Cora étant les seules à ce jour à n’avoir toujours pas répondu. Le président de la FNB a bien rappelé que l’intégralité des éleveurs bovins allaitants étaient concernés par le cœur de gamme, avec un cahier des charges accessible à tous. Pour le Charolais, race intéressant le plus grand nombre d’éleveurs présents à cette réunion, un poids minimum de carcasse de 380 kg est demandé, tout comme une conformation minimale R=. L’âge de l’animal ne doit pas dépasser les 10 ans, l’état d’engraissement doit être supérieur à 2.

Ils y croient
Si certains éleveurs n’avaient pas encore entendu parler du cœur de gamme à cette date du 28 octobre, d’autres étaient déjà bien informés et ne cachaient pas leurs attentes, à l’image de Michel Boulmier, producteur dans le canton d’Arnay-le-Duc, qui livrait ses impressions à l’issue de la réunion : «Personnellement, j’y crois. Le cœur de gamme est très important pour nous, éleveurs. Nous avons vraiment besoin de cette valorisation, celle-ci donnerait un réel espoir à toute la production allaitante. Si cette démarche n’arrivait pas à se concrétiser, la viande bovine allaitante tomberait dans une grande banalité qui ne serait pas bon signe». Grand moment d’échanges collectifs, souvent sans la moindre langue de bois, cette réunion spéciale élevage a mis en avant un grand besoin d’avancées concrètes dans le métier. Une grande exaspération des éleveurs était palpable, avec une formation du prix qualifiée de «moyenâgeuse», une distribution perdant «tout repère sur les produits» et des producteurs de viande qui ne «vivent plus de leur métier». Si le dossier cœur de gamme a pour objectif de tirer l’ensemble des cotations vers le haut, un autre travail est mené en parallèle sur la recherche et le développement. La RHD reste un important débouché potentiel en viande bovine, susceptible d’absorber les animaux ne correspondant pas au cœur de gamme (laitiers et allaitants).

Zoom sur les marchés
Jean-Pierre Fleury est également revenu sur les marchés, catégories par catégories. Pour les broutards, la faible demande en France comme à l’étranger pèse fortement sur les cours et la stabilité des prix de la viande en Italie et en Espagne n’a pas motivé les engraisseurs à procéder à des achats. Le marché des jeunes bovins est quant à lui plombé par celui des femelles. En France, les exports des mâles sont moins nombreux que l’an dernier, aussi bien en lait qu’en viande. Les sorties des jeunes bovins laitiers sont retardées par l’afflux de vaches laitières et les animaux prennent du poids dans les élevages. Les sorties sont plus fluides pour les jeunes bovins de type viande, mais leurs prix sont dégradés. Concernant les femelles, la hausse des sorties plombe littéralement les prix, dans un marché déjà encombré par les vaches laitières. Les réformes laitières sont toujours nombreuses, stimulées par un grand nombre de primipares et la mauvaise conjoncture laitière.

Autres dossiers
Bien d’autres sujets ont été évoqués durant cette réunion, comme la révision des zones défavorisées simples, avec comme enjeux les maintiens de l’ICHN (avec l’ancienne enveloppe PHAE) et des aides JA. Un nouveau règlement européen impose la mise en œuvre du nouveau zonage en 2018. Si le travail syndical a permis de maintenir une grande partie de l’ancien zonage, pas moins de 75 communes de Côte d’Or pourraient en sortir (zone d’Époisses, l’arrière côte et plaine de Saône). Un travail actuellement mené vise à réintégrer les différentes communes dans le protocole. Le calendrier Pac a également été abordé. À ce titre, le versement de 90% de l’ICHN est prévu courant novembre, au même titre que l’instruction et le paiement des aides ovines.

Pour une céréaliculture demain en Côte d’Or

Après une nouvelle année très dur pour notre département, la FDSEA 21 ainsi que vos représentants des Associations spécialisées se sont mobilisés ces dernières semaines sur tous les fronts. Le plan d’urgence est un acquis, bien sur il n’est pas suffisant et ne ramène pas directement de la trésorerie sur les exploitations mais il permet des aménagements et si vous rencontrez des difficultés avec vos interlocuteurs n’hésitez pas à contacter la FDSEA ou vos représentants d’AS. Mais le travail syndical est, et doit être de tous les instants comme le démontre la nouvelle mise en cause puis reculade sur l’arreté phyto que seule la FNSEA, les AS et les OS ont combattues ! Enfin, il faut malgré tout penser à demain, à notre organisation, à nos moyens de production, à la Pac, à l’évolution de nos exploitations … Pour tout cela, j’invite tous les scopeurs adhérents à la FDSEA à venir à la prochaine commission production végétale qui se tiendra le vendredi 18 novembre à 14 heures dans les locaux du Crédit Agricole à Dijon, avec la participation de Damien Greffin céréalier, président de la FRSEA Ile de France et administrateur AGPB. Alors au 18.
Jacques de Loisy