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Val de Saône

Dans le bon tempo

Les cultures d’hiver donnaient d’assez bons résultats la semaine dernière dans le val de Saône.
Par Aurélien Genest
Dans le bon tempo
François et Mathieu Faivre, le 9 juillet dans une de leurs parcelles de blé.
La récolte avance bien dans le val de Saône, le «gros de la moisson» est même déjà fait à cette heure. À Montmain près de Seurre, Matthieu, Jean-François et Franck Faivre ont récolté leurs 40 ha d’orges d’hiver en variété Étincel du 27 juin au 5 juillet.

Les rendements sont corrects et varient de 70 à 85 q/ha selon les parcelles. La déception vient toutefois de la qualité et plus précisément du calibrage, avec certains champs descendant sous la barre des 50 %. «Les résultats en quantité et en qualité sont hétérogènes selon les parcelles, sans que nous sachions vraiment pourquoi. La profondeur de terre ne semble pas expliquer ces différences, les gelées du printemps sont peut-être responsables de ces variations», confie Mathieu Faivre.

Bonne année en blé ?
Les trois agriculteurs de la même famille, travaillant dans leur propre exploitation mais réalisant ensemble les moissons, sont rentrés dans leur première parcelle de blé le 8 juillet. Une centaine d’hectares dans les variétés Absalon, Fructuditor, Tenor, Aprilio, Calabro et Ionesco étaient alors à récolter. «Les premiers échos que nous avons au silo Bourgogne du Sud de Labergement-lès-Seurre sont positifs, avec des rendements semblant tourner autour de 80 q/ha. Cela reste de premiers résultats, nous verrons bien ce qu’il en sera à la fin des moissons. Cette tendance reste toutefois encourageante, d’autant que la qualité semble être au rendez-vous cette année», poursuit Mathieu Faivre. «La canicule a forcément impacté le remplissage des grains comme un peu partout, le potentiel aurait été vraiment très intéressant sans ce nouveau coup de chaud», fait remarquer Jean-François Faivre.

Dans la continuité du blé, les exploitants côte-d’oriens s’apprêtaient à faucher leur colza et leur moutarde avec là encore de plutôt bonnes impressions : «nous avons la chance d’avoir un colza qui a bien levé et qui a été épargné par les ravageurs, à l’exception des méligèthes que nous avons tous les ans. La culture présente plutôt bien pour le moment. La moutarde, elle, est plus ou moins belle, une parcelle a semble-t-il beaucoup souffert des fortes températures».

«Merci Monsieur le ministre»

Les exploitants de Montmain se soucient de plus en plus de la sécheresse et de ses conséquences sur les cultures de printemps (chanvre, soja et maïs) et aussi sur les prairies. Mathieu Faivre, installé en octobre 2018, ne décolère pas de la décision ministérielle n’autorisant pas les éleveurs de Côte-d’Or à récolter exceptionnellement leurs jachères : «C’est incroyable, 24 autres départements français ont eu droit à une dérogation, mais pas nous. Une telle mesure aurait été très utile pour reconstituer les stocks de fourrages après la sécheresse de 2018. Même des départements axés  élevage comme le Doubs et le Jura y échappent, c’est à n’y rien comprendre. Dans mon cas, deux amis m’avaient réservé huit hectares de jachères qui m’auraient été très utiles pour mes bovins. Ces huit hectares vont passer au broyeur. La situation devient compliquée, rien ne repousse avec ce temps et il faut déjà affourager».