Vignoble chablisien
Dans l’attente de la Cité des Vins
Cité des Vins, projet méthanisation, dépérissement des vignes… Les sujets n’ont pas manqué pour l’Assemblée générale de la Fédération de Défense de l’Appellation Chablis, qui s’est tenue à Beines le 18 mai dernier.

Dernière Assemblée Générale en qualité de Président, pour Frédéric Gueguen, qui sera resté 7 ans durant à la tête de la FDAC. L’occasion pour le viticulteur de Préhy, d’adresser ce message à ses pairs : «l’appellation est la propriété de chaque producteur et chacun doit se sentir investi d’une mission visant à défendre et promouvoir notre bien commun qu’est l’appellation chablis. Je sais que nous vivons une époque où l’individualisme prévaut, mais notre réussite individuelle dépendra, ne l’oublions jamais, d’un bien commun qui est Chablis».
Si les vins de l’appellation jouissent d’une renommée internationale considérable, encore faut-il en assurer la pérennité et les professionnels doivent s’y atteler, souligne Frédéric Gueguen : «pour que cela perdure dans le temps, il est nécessaire d’avoir une vision commune à long terme sur notre devenir et il est indispensable que chacun consacre du temps à ce bien commun».
D’un point de vue quantitatif, la collecte 2017 aura été meilleure que la précédente, mais pas suffisante au demeurant, pour reconstituer les stocks, avec notamment, la partie nord du vignoble, fortement impactée par les gelées de printemps. D’où la proposition du syndicat, de modifier les conditions de production du millésime : «il nous a paru évident qu’il fallait donner plus de souplesse sur le volume disponible commercialisable et avons demandé un rendement de 65 hl/ha plus une constitution de VCI à 5 hl/ha». Une décision à la fois microéconomique, pour permettre aux exploitations de disposer de volumes plus conséquents à la vente et d’améliorer leurs trésoreries, mais également macroéconomique, rappelle le président du Syndicat : «qui s’inscrit dans un pilotage global de l’appellation afin de répondre aux besoins du marché. Le risque d’être délisté est réel et chacun sait la difficulté à récupérer des marchés perdus». D’autant que le second trimestre 2018 risque d’être encore tendu, compte tenu de la faiblesse des stocks.
Début des travaux en 2019 pour la Cité des Vins
Un gros chantier en perspective pour la FDAC, avec le projet de révision de l’aire d’appellation : «c’est pour les générations futures que nous devons faire ce travail et c’est un sujet majeur qu’il serait irresponsable de repousser davantage». Plusieurs Commissions vont voir le jour au sein du Conseil d’administration pour y travailler et envisager les perspectives du vignoble chablisien pour les 20 ans à venir. Autre projet en cours, celui de la Cité des Vins appelée à être créée sur le site du Petit Pontigny à Chablis. 2017 aura été l’année de consolidation après la signature en septembre dernier d’une convention cadre avec la région et aujourd’hui, le financement des trois projets (Beaune, Macon et Chablis) est réuni. Plusieurs architectes se sont portés candidats pour le site chablisien et une présentation de leurs travaux est prévue pour fin juillet. Début des travaux en 2019, pour une ouverture au public au début de l’année 2021. Reste à solutionner le problème des places de parking : «l’idée étant que les visiteurs se promènent dans le village au fil d’un parcours défini, en aménageant des places pour stationner en proche périphérie».
Quid du projet méthanisation ?
Frédéric Gueguen le reconnaît : «ce projet, c’est un peu l’Arlésienne…» Cela fait plusieurs années que le Syndicat souhaite créer une unité de méthanisation fonctionnant à partir de sous produits de vinification. Aujourd’hui, le projet a pris une nouvelle orientation, explique Thierry Mothe, en charge du sujet au sein du Conseil d’administration : «suite à une réunion avec l’Ademe et la Chambre d’agriculture, il a été décidé d’un volume plus important que notre seul gisement de marc de raisin et sur une durée minimum de 6 mois de fonctionnement, au motif qu’aujourd’hui, aucun méthaniseur ne fonctionne en France, avec pour seul ratio 80% de marc fermenté» Un nouveau cahier des charges a été établi, visant à déterminer notamment le process employé (voie sèche ou voie liquide), les caractéristiques agronomiques du digestat, ainsi que les impacts environnementaux. Des expérimentations sont en cours actuellement en Belgique, mettant en œuvre des «rations» établies à partir de 82% de marcs, 6% de lies et 12% de fumiers. Les premiers résultats sont bons, avec une teneur moyenne au final, de 58% de méthane, là où d’ordinaire, on ne dépasse pas 52%.
Autre sujet évoqué par Jean-Philippe Gervais, Directeur du Pôle technique au BIVB : le dépérissement des vignes. Un sujet suffisamment grave pour mobiliser toute la profession et aujourd’hui, les plans d’actions sont multiples, face à un contexte de perte de rendement et de compétitivité : «au niveau national, on estime que 10% des ceps sont improductifs, soit une perte de l’ordre d’un peu moins de 5 hl à l’hectare sur l’ensemble du vignoble français. C’est comme si on perdait l’équivalent du chiffre d’affaires annuel de toute la Bourgogne, environ, 1,5 milliard d’euros…!»
Si les vins de l’appellation jouissent d’une renommée internationale considérable, encore faut-il en assurer la pérennité et les professionnels doivent s’y atteler, souligne Frédéric Gueguen : «pour que cela perdure dans le temps, il est nécessaire d’avoir une vision commune à long terme sur notre devenir et il est indispensable que chacun consacre du temps à ce bien commun».
D’un point de vue quantitatif, la collecte 2017 aura été meilleure que la précédente, mais pas suffisante au demeurant, pour reconstituer les stocks, avec notamment, la partie nord du vignoble, fortement impactée par les gelées de printemps. D’où la proposition du syndicat, de modifier les conditions de production du millésime : «il nous a paru évident qu’il fallait donner plus de souplesse sur le volume disponible commercialisable et avons demandé un rendement de 65 hl/ha plus une constitution de VCI à 5 hl/ha». Une décision à la fois microéconomique, pour permettre aux exploitations de disposer de volumes plus conséquents à la vente et d’améliorer leurs trésoreries, mais également macroéconomique, rappelle le président du Syndicat : «qui s’inscrit dans un pilotage global de l’appellation afin de répondre aux besoins du marché. Le risque d’être délisté est réel et chacun sait la difficulté à récupérer des marchés perdus». D’autant que le second trimestre 2018 risque d’être encore tendu, compte tenu de la faiblesse des stocks.
Début des travaux en 2019 pour la Cité des Vins
Un gros chantier en perspective pour la FDAC, avec le projet de révision de l’aire d’appellation : «c’est pour les générations futures que nous devons faire ce travail et c’est un sujet majeur qu’il serait irresponsable de repousser davantage». Plusieurs Commissions vont voir le jour au sein du Conseil d’administration pour y travailler et envisager les perspectives du vignoble chablisien pour les 20 ans à venir. Autre projet en cours, celui de la Cité des Vins appelée à être créée sur le site du Petit Pontigny à Chablis. 2017 aura été l’année de consolidation après la signature en septembre dernier d’une convention cadre avec la région et aujourd’hui, le financement des trois projets (Beaune, Macon et Chablis) est réuni. Plusieurs architectes se sont portés candidats pour le site chablisien et une présentation de leurs travaux est prévue pour fin juillet. Début des travaux en 2019, pour une ouverture au public au début de l’année 2021. Reste à solutionner le problème des places de parking : «l’idée étant que les visiteurs se promènent dans le village au fil d’un parcours défini, en aménageant des places pour stationner en proche périphérie».
Quid du projet méthanisation ?
Frédéric Gueguen le reconnaît : «ce projet, c’est un peu l’Arlésienne…» Cela fait plusieurs années que le Syndicat souhaite créer une unité de méthanisation fonctionnant à partir de sous produits de vinification. Aujourd’hui, le projet a pris une nouvelle orientation, explique Thierry Mothe, en charge du sujet au sein du Conseil d’administration : «suite à une réunion avec l’Ademe et la Chambre d’agriculture, il a été décidé d’un volume plus important que notre seul gisement de marc de raisin et sur une durée minimum de 6 mois de fonctionnement, au motif qu’aujourd’hui, aucun méthaniseur ne fonctionne en France, avec pour seul ratio 80% de marc fermenté» Un nouveau cahier des charges a été établi, visant à déterminer notamment le process employé (voie sèche ou voie liquide), les caractéristiques agronomiques du digestat, ainsi que les impacts environnementaux. Des expérimentations sont en cours actuellement en Belgique, mettant en œuvre des «rations» établies à partir de 82% de marcs, 6% de lies et 12% de fumiers. Les premiers résultats sont bons, avec une teneur moyenne au final, de 58% de méthane, là où d’ordinaire, on ne dépasse pas 52%.
Autre sujet évoqué par Jean-Philippe Gervais, Directeur du Pôle technique au BIVB : le dépérissement des vignes. Un sujet suffisamment grave pour mobiliser toute la profession et aujourd’hui, les plans d’actions sont multiples, face à un contexte de perte de rendement et de compétitivité : «au niveau national, on estime que 10% des ceps sont improductifs, soit une perte de l’ordre d’un peu moins de 5 hl à l’hectare sur l’ensemble du vignoble français. C’est comme si on perdait l’équivalent du chiffre d’affaires annuel de toute la Bourgogne, environ, 1,5 milliard d’euros…!»