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Agriculture biologique

Dans l’attente de jours meilleurs

Le groupement des agrobiologistes de Côte d’Or s’est réuni en assemblée générale mardi 4 février à Bligny-sur-Ouche. La météo 2013 a fortement perturbé les nouveaux convertis.
Par Aurélien Genest
Dans l’attente de jours meilleurs
2013 aura été une année particulièrement difficile surtout pour les agriculteurs en conversion.
[I]«Pour la deuxième année consécutive, les conditions climatiques ont pesé lourd dans le bilan agricole de notre territoire»[i] lance Bernard Krempp, le président du Gab 21. Certaines exploitations ont beaucoup souffert des pluies excessives, notamment les maraîchers bio pour qui un dispositif de calamité agricole a été ouvert en fin d’année pour indemniser -en principe et sous condition- une partie des pertes de récoltes et de fonds encourues. Les arboriculteurs et les viticulteurs ont payé cher la rudesse climatique : les orages et la grêle ont été responsables de pertes de fruits, le printemps froid et humide a contrarié la floraison et provoqué des pressions de maladies élevées. Bernard Krempp a une pensée particulière aux nouveaux convertis : [I]«celles et ceux qui récemment démarré l’agriculture bio ont de grandes difficultés et n’ont pas eu suffisamment le temps de se faire la bonne main par rapport à ces aléas, notamment les viticulteurs : leurs terres n’ont pas encore acquis la fertilité naturelle souhaitable. Ces personnes ont subi deux contrecoups : d’un côté, elles n’ont pu avoir recours à des produits de traitements curatifs, de l’autre, leurs plantes n’ont pas encore la résistance qu’elles peuvent obtenir après une dizaine d’années»[i].

[INTER]Un frein aux projets[inter]
Ce contexte climatique a été un frein aux projets de conversions, notamment pour la filière viticole : seulement une dizaine de domaines ont entamé une démarche de conversion l’année dernière. A la vue de la complexité technique à laquelle les vignerons ont dû faire face, cinq domaines ont fait le choix d’abandonner la production biologique et de nouvelles dé-conversions sont attendues pour cette année. Le bilan 2013 des conversions est le suivant : dix huit nouveaux bio (contre vingt quatre en 2012), dont onze en viticulture, une en grandes-cultures, quatre en élevage et polyculture-élevage et deux en arboriculture. Ceci porte à trois cent onze le nombre de fermes et domaines certifiés bio en Côte d’Or et environ 13 610 hectares conduits en bio, soit 2,9% de la SAU du département.

[INTER]Une demande bien présente[inter]
Bernard Krempp reste optimiste malgré ce passage difficile : [I]«Les agriculteurs bio qui sont là depuis longtemps s’en tirent bien malgré ces deux années délicates. Si l’on garde l’exemple de la viticulture, nous n’avons pas à rougir et les résultats sont parfois meilleurs que dans le conventionnel»[i]. Le président du Gab 21 rappelle les marchés porteurs des différentes filières : pour les céréales, les prix sont élevés et la demande est toujours favorable. En lait, une augmentation des prix est constatée. Pour la viande, le marché est encore loin d’être saturé même si la différence entre conventionnels et bio tend à se réduire. Pour le maraîchage : de nombreux porteurs de projets candidats à l’installation en maraîchage diversifié bio ne trouvent malheureusement pas de foncier. Ce marché reste porteur pour la production de légumes plein champ [I]«à condition de structurer la filière pour satisfaire la demande spécifique de la restauration collective»[i]. La nécessité de mettre en place une légumerie est notamment citée. Bernard Krempp rappelle que la demande de la société et des consommateurs est toujours importante malgré un pouvoir d’achat en baisse : [I]«c’est un grand message d’espoir. Tous ensemble, nous devons relever les défis qui sont devant nous»[i]. Le président du Gab 21 reste attentif aux annonces des Pouvoirs publics : [I]«le doublement des surfaces bio dans les quatre ans, nous y sommes bien sûr favorables ! Mais nous sommes bien conscients des difficultés à surmonter pour réaliser un tel objectif. Cela suppose d’énormes moyens d’accompagnement et de suivi techniques. Nous attendons de voir quelles dispositions les Pouvoirs publics seront près à prendre. Les conversions doivent être des réussites et non des échecs»[i].
[G]Contact : Groupement des agrobiologistes de Côte d’Or, 11 rue Henri Becquerel, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 31 45 61, fax : 03 80 74 23 04, gab21@biobourgogne.org ou www.biobourgogne.fr/.[g]

Du neuf pour les adhérents

Trois nouveautés font leur apparition : - la mise en place d’un dispositif de parrainage va permettre aux nouveaux agrobiologistes de bénéficier de l’expérience des anciens. - un parcours à l’installation se structure pour accompagner les porteurs de projets : une convention Sedarb/Gab21/Chambre d’agriculture de Côte d’Or a été signée pour l’accompagnement des porteurs de projets installation en maraîchage bio. - Le Gab 21 envisage d’intégrer BioBourgogne Association au sein des services du Sedarb pour offrir plus de visibilité sur la communication aux adhérents et pour améliorer, leur «force de frappe» auprès des consommateurs.