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Foire-concours aux culards de Moulins-Engilbert

D’enchères professionnelles à un événement grand public

La deuxième foire-concours aux culards de l’année, se tiendra vendredi 29 juillet au marché au cadran de Moulins-Engilbert. Si la fréquentation des professionnels ne se dément pas, encore les organisateurs veulent-ils en faire une vitrine de la filière viande, du pré à l’assiette, pour les non initiés.
Par Emmanuel Coulombeix
D’enchères professionnelles à un événement grand public
La salle des ventes aux enchères de la Sicafome battra son plein, le 29 juillet, avec 484 culards charolais présentés.
En quelques années, les culards charolais ont acquis leurs lettres de noblesse à la Sicafome. Et cette nouvelle édition de la foire-concours de Moulins-Engilbert, le 29 juillet prochain, s’annonce encore comme un grand rendez-vous des éleveurs et des acheteurs de toute la France. Selon Alain Guinot, le président du Comité des foires, déjà plus de 484 bêtes sont inscrites (ndlr  : au 18 juillet), à la fois au concours qui démarrera à l’heure du laitier (6h) mais aussi à la vente aux enchères électroniques, dès 8h. À tel point que ce succès d’estime, pour une catégorie d’animaux recherchés pour leurs qualités de bouche, pose quelques problèmes logistiques. La fin des ventes est prévue aux alentours de 17h, ce qui laisse augurer d’une journée longue pour tous les opérateurs et participants. «Nous nous posons la question de savoir s’il ne faudrait pas mettre en place un tri» s’interroge Alain Guinot. D’autant plus que d’années en années, la part de bêtes qui ne correspond pas totalement aux critères requis est en augmentation. Victime de son succès mais reconnues dans tout le pays, la foire-concours de Moulins-Engilbert doit faire face à son développement pratique. Les apporteurs, en grande majorité de la Nièvre et de Saône-et-Loire, et les acheteurs majoritairement de l’Est et de région parisienne, auront, en plus, cette année, une nouvelle responsabilité.

«De l’animal sur pieds au boucher»
Ils devront montrer l’élevage charolais sous son meilleur jour, à du public de non initiés. Pour la première fois, en effet, Le Comité des foires a décidé d’ouvrir l’événement à un large public, éloigné habituellement des préoccupations de l’élevage. Une façon de promouvoir cette race d’excellence, ses professionnels, et de tenter de renouer un dialogue constructif avec les consommateurs, pressés à la fois par les stimuli du marketing des industriels et par les groupes de pression sur le bien-être animal ou les aspects sanitaires et/ou environnementaux de la consommation de viande. «La viande, du pré à l’assiette permettra aux touristes ou à tous ceux qui le souhaitent de venir observer le chemin de la viande tout au long de la filière» explique Alain Guinot, «de l’animal sur pieds au boucher». Une carcasse sera ainsi exposée dans un camion-frigo, un boucher découpera des morceaux en expliquant la viande, les Toques nivernaises montreront comment cuisiner les bas morceaux «pour prouver que l’on peut cuisiner bon sans un prix excessif» et des panneaux de la Chambre d’agriculture dévoileront les aspects statistiques, économiques et historiques de l’élevage dans la région. Comme d’habitude, l’entrée sera totalement gratuite, sauf le repas charolais, mis en place il y a un an et reconduit cette année, qui permettra de se restaurer, entre 11h et 16h, sous le barnum installé devant le marché. Une participation de 15 euros par personne sera demandée. Les organisateurs de l’événement espèrent convaincre les nombreux touristes qui traversent le département à cette saison de venir échanger avec les femmes et les hommes du cru, pour trinquer à leur métier et repartir convaincus. Des affiches ont été placardées un peu partout dans la Nièvre.