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Matériel

Cuma, des valeurs à défendre

En unissant leurs forces, les réseaux Cuma bourguignon et franc-comtois ont su rebondir. À la suite d’un séminaire, la fédération régionale a clarifié sa vision politique pour affirmer haut et fort les valeurs des Cuma, lors de son assemblée générale, le 23 janvier à Trépot, près de Besançon, dans le Doubs.
Par Dominique Gouhenant
Cuma, des valeurs à défendre
En Bourgogne Franche-Comté, les Cuma fédèrent trente-deux territoires et ont réalisé près d’un millier d’interventions ces neuf derniers mois.
«Lorsque les hommes travaillent ensemble, les montagnes se changent en or», an­nonçait Hervé Delacroix, lors de l’assemblée générale de la FR Cuma de Bourgogne Franche-Comté qu’il préside, le 23 janvier à Trépot, au sud de Besançon, dans le Doubs.

Mais avant d’inviter l’assistance à ré­fléchir à cette maxime, il a déroulé le rapport d’orientation de la fédération. «Un réseau qui sait rebondir, tel était le thème de notre dernier séminaire».

Ce rappel venait en ré­sonance du thème de l’assemblée générale organisée dans les nouveaux bâtiments de la Cuma du Pays de Courbet. «Cela a permis de clarifier notre vision politique et d’affirmer nos valeurs».

Ces dernières se résument par une agriculture de type familiale avec des agriculteurs qui réalisent majoritairement leur travail sur leurs exploitations. «Nous défendons également un tissu agricole dense pour un milieu rural vivant».

Cela passe aussi pour demain par un tra­vail en Cuma. «Il faut que l’on reste nombreux et que nous soyons force de propositions pour une agriculture à taille humaine».

Pour ce faire, quelques axes ont été définis : la gouvernance pour plus de clarté, l’attractivité de la Cuma pour faciliter l’engagement des adhérents et fidéliser les salariés, la communi­cation pour faire connaître le réseau à l’extérieur. «Donc travailler l’offre de service proposée aux Cuma ; l’objectif étant de vous rendre autonome sur le fonctionnement quotidien tout en se concentrant sur l’innovation et afin de vous donner un nouvel élan».

Développement durable
Par voie de conséquence, il faut agir sur les politiques publiques afin qu’elles s’orientent sur le dévelop­pement durable des territoires en visant un équilibre grâce à des mo­dalités de régulation des échanges de biens et de services et que ceux-ci soient plus équitables, durables, éthiques, tout en valorisant les res­sources des territoires. «Nous nous devons de contribuer no­tamment à la transition énergétique, à la lutte contre le dérèglement clima­tique et à la transition agroécologique, poursuivait le président, afin de permettre une amélioration de la qualité de vie et du bien-être global des populations».

Mais ce développement durable doit aussi se raisonner au niveau des Cuma pour permettre sa mise en pratique dans l’agriculture, sur les territoires. «Les pratiques agri­coles doivent davantage s’appuyer sur les fonctionnalités écosystémiques en préservant les biens communs envi­ronnementaux comme l’eau, l’air, le sol, le climat…»

Il en va ainsi pour améliorer la qualité de vie et des conditions de travail des agricul­teurs et des salariés du secteur, pour travailler au renouvellement des générations et contri­buer à la prise en considération de la multifonctionnalité de l’agricul­ture. Concrètement, cela passe par des investissements - hors bâtiment - exclusivement fléchés vers les col­lectifs pour rechercher l’efficience des fonds publics visant le maintien de pratiques vertueuses, en investis­sant, par exemple, dans le matériel d’entretien des haies, en veillant à la transition agroécologique grâce au matériel de désherbage mécanique, en prônant l’autonomie territoriale comme l’abattoir de proximité, le photovoltaïque…

Il s’agit aussi de valoriser la sobriété en privilégiant les matériels d’occasion et l’autoconstruction. «Notre réseau doit encore affiner et affirmer ses positions pour cette nou­velle Pac».

Au cœur de Cuma BFC

La Fédération régionale des Cuma de Bourgogne Franche-Comté est une force qui mobilise vingt animateurs et assistantes au service de plus d’une tren­taine de territoires supervisés par vingt administrateurs. Le réseau a répondu à près de 1 000 sollicitations : 237 pour l’animation des assemblées générales, 160 pour la mise à jour des statuts, 123 pour les études de financement et au­tant pour les autres conseils ; suivent les dossiers PCAE, les appuis à la gestion, les vérifications périodiques, les dossiers Dispositif national d’accompagnement (Dina)… Ajoutons que 70 adhérents ont suivi une des huit formations Vivea dispensées dont six sur la gestion d’un parc matériel en commun. En plus de l’analyse éco­nomique d’un groupe de mécanisation et le réglage d’une moissonneuse, l’offre va s’enrichir en 2020 : encadrement d’un salarié partagé, gestion des conflits et forme juridique pour un atelier de transformation en commun sont envisagés. Les assemblées générales de territoires ont mobilisé 270 Cuma. Les équipes se sont professionnalisées. Le Dina Cuma a concerné deux appels à projet ; trois dossiers hangar et vingt-six dossiers conseil ont été agréés. La comptabilité de 90 % des Cuma est tenue avec l’outil MyCumaCompta. Les prestations machinismes ont concerné les diagnostics banc d’essai mo­teur, l’estimation du parc matériel, la vérification des engins de levage et les nouvelles technologies. Enfin, link.mycuma.fr est une plate­forme de mise en relation et de géolocalisation entre les Cuma. Elle permet de consulter la carte, de proposer une offre ou de faire une demande de services et de matériel.